Chaque jour, ce sont entre 50 et 200 personnes qui accompagnent deux drôles d’équipages, d’égale composition : une calèche, tirée par un cheval, transportant une statue de la Vierge et de l’Enfant-Jésus, Notre-Dame de France. L’un est parti à l’ouest, de Lourdes, l’autre à l’est, de La Salette.
Objectif : rejoindre le sanctuaire de Pellevoisin, le 12 septembre. Sylviane, une volontaire qui aide le cocher lors d’une étape à Montchanin (Saône-et-Loire), savoure les réactions : « Quand elles aperçoivent la Vierge, beaucoup de personnes se signent, certaines ont les larmes aux yeux… On sent que le passage de la statue réveille quelque chose de profond chez les Français, dont ils n’ont parfois pas idée. » « On a trop enfoui notre foi. Il faut aussi la montrer ! », affirme le Père Jérôme Lambert, curé de la paroisse Saint-Martin-du-Partage, qui accueille ce jour-là les pèlerins. « Aujourd’hui, j’ai vu des gens que je ne vois pas d’habitude, attirés par cette calèche » se réjouit-il.
« 1 000 Ave pour la France »
L’une des grandes étapes du parcours avait été prévue pour la fête de l’Assomption, avec un pèlerinage parisien dès le 14 août, entre la Chapelle de la Médaille miraculeuse, rue du Bac, et le parvis de la cathédrale Notre-Dame, avec une méditation du chapelet par l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit. Et, dans la nuit du 14 au 15, « 1 000 Ave pour la France » ont été récités en la basilique Notre-Dame-des-Victoires, avant une procession vers le Sacré-Cœur de Montmartre le matin. C’est là qu’à l’issue de la messe de l’Assomption, Mgr Michel Aupetit a prononcé une prière de consécration de la ville de Paris aux Cœurs unis de Jésus et Marie. Développée par saint Jean Eudes (1601-1680) et saint Louis-Marie de Montfort (1673-1716), la dévotion aux deux Cœurs unis a été renouvelée lors de différentes apparitions, comme celle, mariale, de la rue du Bac en 1830, où les deux Cœurs figurent au revers de la médaille. L’idée est aussi revenue à Fatima (Portugal), en 1916, lorsque l’Ange, s’adressant aux bergers, rappelle que « les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications ».
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