Près de la moitié des directeurs d’école primaire disent avoir été verbalement agressés par des parents d’élèves au cours de l’année scolaire 2012-2013, selon une étude menée auprès de 4000 d’entre eux par un Observatoire de la violence à l’école.
Parmi ces chefs d’établissements élémentaires ou maternels, 38,6% se sont déclarés victimes de « harcèlement » de la part des parents, 26,7% de « menaces », 23,1% d’insultes, et même pour 0,7% d’entre eux de coups portés physiquement…
Le reproche adressé le plus souvent (53,3%) par les familles aux enseignants concerne les sanctions données aux enfants : de plus en plus d’élèves s’abstiennent d’effectuer leur punition avec le soutien de leurs parents !
Les autres sujets de désaccord entre la famille et l’école portent à 45,4% sur des questions de surveillance et de maltraitance entre élèves, et à plus de 33% sur les résultats et les difficultés scolaires. Devant l’attitude souvent agressive ou offensive des familles, les enseignants tendent à se replier de plus en plus dans l’école conçue alors comme une coquille protectrice.
Comme une directrice d’école le confiait, dorénavant on tend à « partir du principe que ça va dégénérer »… Cette crainte explique notamment la diminution du nombre de réunions entre parents et enseignants. Cette crise de confiance réciproque ressemble trop à un cercle vicieux pour ne pas être préoccupante pour l’avenir.
Et pourtant, dit-on, une majorité de parents souhaiterait que leurs enfants deviennent… enseignants ! Sécurité de l’emploi ? Mais dans quel climat psychologique ?
Denis LENSEL