Le ministre Vincent Peillon et la bureaucratie de l’Education Nationale ont beau s’évertuer à sonner la charge : leur réforme des « rythmes scolaires » tourne à la confusion et à la zizanie. Enseignants des écoles primaires, parents d’élèves et maires des communes impliquées de gré ou de force dans ce processus ont beau protester contre la complexité, l’impréparation et le coût financier de cette réforme, le ministre s’enferre dans cette nouvelle machinerie. Après la religion laïciste de la Raison dont il se veut le grand-prêtre, et dont il veut faire du corps enseignant un « clergé » (sic), après son adhésion officielle à l’idéologie contre-nature du « Gender » comme matière à inculquer aux jeunes cerveaux, le révérendissime Peillon s’est mis en tête de changer le calendrier des élèves en rajoutant une demi-journée à leur semaine… Quitte à mettre à contribution les collectivités locales, qu’elles en aient ou non les moyens…
Et voilà l’Etat-PS confronté à une nouvelle contestation globale, contre cette réforme qui bouscule les emplois du temps et exténue les enfants. Après une grève massive des enseignants hier à Paris et des mouvements divers en province, un dirigeant syndical tente d’appeler à la raison le ministre de la Raison éducatrice, en lui demandant de cesser sa « stratégie du pourrissement ». Faute de négociations prochaines, une grève nationale est envisagée. Des collectifs de parents ont déjà appelé à manifester.
Un premier bilan de cette expérience hasardeuse sera présenté la semaine prochaine au congrès de l’Association des maires de France. Déjà, un groupe de 55 maires refuse d’appliquer la réforme Peillon dès 2014, la jugeant précipitée et d’un coût exorbitant : « Près de 2 milliards d’euros », d’où une « hausse mécanique de 5 à 10 points d’impôt », estime un de ces maires… De quoi susciter de nouvelles scènes de liesse populaire ! Quant au maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, il trouve lui aussi l’addition un peu salée, s’étonne de l’absence totale de concertation de la part de M. Peillon et demande, logiquement, « que les frais soient pris en charge par l’Etat ».
Contrarié dans sa grande entreprise de « refondation de l’école » (sic), le révérendissime Peillon manifeste un immense courroux : il reproche aux maires récalcitrants de faire preuve d’une… « petite délinquance civique », pas moins, et il les somme de « respecter les règles de droit ». Sous peine d’en « rendre compte à leurs administrés ». Bientôt des tribunaux du peuple pour les opposants assimilés à des délinquants ? Naguère, à peine nommé ministre de l’Education Nationale, Vincent Peillon s’était prononcé en faveur de la libéralisation du cannabis… Aujourd’hui, il désorganise la vie de millions d’enfants et de parents, perturbe le travail des enseignants et accable les communes françaises de charges financières souvent écrasantes et de missions souvent impossibles. Curieuse attitude « civique », chez un ministre de cette République devenue il est vrai assez étrange.