Une fillette chrétienne pakistanaise de neuf ans a été violée par une bande avant d’être assassinée et que son corps soit jeté dans un canal, et l’indignation grandit alors que les informations rapportent que, presque un mois après les faits, personne n’a été arrêté.
Par John Pontifex, AED Royaume-Uni,
adaptation et traduction : Mario Bard et Liane Bayard, AED-Canada
Nisha Javid marchait près de sa maison quand elle est soudainement disparue, poussant les parents paniqués à organiser une recherche pour la retrouver. Après une recherche menée par la police, son corps a été retrouvé moins de deux jours plus tard, dans un canal situé non loin de sa maison dans le village d’Essangri, en dehors de la ville de Jaranawala, Faisalabad. Une autopsie a révélé que Nisha a été violée par une bande, et a été tuée de plusieurs coups portés à la tête.
Plus de trois semaines après les tragiques événements, la police est accusée de ne rien faire et de ne pas faire suivre le dossier, malgré les preuves quasi évidentes identifiant le groupe de coupables. Le père Yaqub Masih, prêtre de la paroisse de Jaranawala, a indiqué : « Les gens ici sont très tristes, spécialement la famille. » Il a expliqué que la mère de Nisha est « malade de chagrin » et que le père est incapable de travailler et dévoue chaque heure à demander justice pour la mort de sa fille, travaillant avec la police et des avocats.
Le père Masih a souligné l’impact de l’attaque sur les autres chrétiens. « Si rien n’est fait à ce sujet, où nos enfants pourront-ils aller en sécurité? Personne ne se sent en sécurité et tout le monde a très peur. »
Le crime s’est passé le jeudi 9 avril, – durant la Semaine Sainte – et les chrétiens croient que l’attaque était préméditée, comme se voulant une insulte à leur foi. « Nos paroissiens sont très pauvres et ils n’ont aucun statut dans la société », précise le père Masih avant de lancer cette question : « Que peuvent-ils faire pour se protéger? » Il a indiqué que la police avait été publiquement accusée de corruption et de ne pas intensifier ses recherches.
« L’action de la police a été vraiment lente. Et cela a fait en sorte que la population ici s’est sentie d’autant plus impuissante », continue le père Masih.
Résurgence
Ses commentaires surviennent alors que l’on assiste à une nouvelle vague de violences antichrétiennes et d’intimidation au Pakistan. La mort de Nisha survient peu de temps après l’attaque sur des chrétiens de Jaranawala, déclenchée par les accusations qu’un homme aurait intentionnellement endommagé une bannière contenant des mots du Coran, brisant ainsi les lois controversées du blasphème. Pendant ce temps, plus au sud, dans la ville de Karachi, quatre personnes – incluant un petit garçon de 11 ans – ont été blessées dans les attaques contre des chrétiens le 22 avril dernier.
Source : Mario Bard
http://www.aed-france.org/actualite/a-la-une/2009/04/29/pakistan-les-attaques-contre-les-chretiens-menacent-de-gagner-l%E2%80%99ensemble-du-pays/
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