Le 20 avril, mercredi de la Semaine Sainte, les communautés chrétiennes du monde sont invitées à se souvenir d’Asia Bibi, mère de famille condamnée à mort et détenue en prison, ainsi que toutes les victimes innocentes de la loi sur le blasphème au Pakistan.
L’AED se joint à cette initiative et lance un appel à l’ensemble des communautés, paroisses, associations, congrégations religieuses et tous les chrétiens, afin qu’ils s’unissent à cette Journée de Prière.
Les chrétiens du Pakistan vivent dans la peur, suite aux attaques dont ils sont les cibles. Le 16 avril, le village chrétien de Khoraki, dans la Province du Punjab, a été attaqué. Les assaillants avaient accusé deux habitants d’avoir profané le Coran. Après les assassinats dramatiques de Salman Taseer puis Shabbaz Bhatti en janvier puis mars dernier, le meurtre de deux chrétiens à Hyderabad et d’autres récents épisodes de persécution, les cas d’accusation de blasphème se multiplient.
Vers une abrogation de la loi anti-blasphème ?
Aujourd’hui, tous ceux qui s’opposent à cette loi sont à leur tour accusés de blasphème et risquent leur vie. En 25 ans, on dénombre 1000 cas d’utilisation de la loi anti-blasphème. Parmi eux, 70 personnes ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires. Dans la seule région du Punjab, on a enregistré au cours de ces dernières années 45 cas de personnes accusées de blasphème : 43 d’entre elles ont fait l’objet d’exécutions sommaires avant même qu’une plainte ne soit enregistrée.
« Il est urgent de trouver une solution afin d’empêcher les abus de la loi. On peut partir d’un moratoire ou penser à des modifications. Mais il faut également travailler afin de modifier la mentalité et la culture. Il existe au Pakistan des individus et des organisations qui utilisent cette loi pour créer désaccord et tension sociale » remarque Paul Bhatti, accueillant la proposition qui circule au sein de la société civile pakistanaise. Cette proposition trouve actuellement l’appui d’intellectuels, d’éditorialistes et de chercheurs militant en faveur des droits de l’homme.
L’AED reste mobilisée pour l’abrogation de la loi anti-blasphème au Pakistan.
Le 4 mai 2011, la Nuit des Témoins qui suivra la journée de la Palme de la Liberté sera dédiée à Shabhaz Bhatti, assassiné pour avoir ouvertement réclamé l’abrogation de la « black law ».
Mgr Joseph Coutts, nouveau président de la conférence épiscopale, se rend en France à cette occasion.
Pour en savoir plus sur la Palme de la liberté et la Nuit des Témoins le 4 mai à Notre-Dame de Paris, cliquez
http://www.aed-france.org/non-classe/la-palme-de-la-liberte/