OVNI : BIZARRE, J’AI DIT BIZARRE… - France Catholique
Edit Template
Noël : Dieu fait homme
Edit Template

OVNI : BIZARRE, J’AI DIT BIZARRE…

Copier le lien
Le Centre National d’Études Spatiales (C.N.E.S.) vient de déposer sa première étude scientifique sur les Objets Volants Non Identifiés (OVNIs). C’est un énorme document en cinq volumes auquel ont collaboré environ quatre-vingts chercheurs (ingénieurs, physiciens, biologistes, météorologistes, psychologues). Une dizaine de cas ont été étudiés en profondeur avec les moyens les plus sophistiqués existant actuellement. Le rapport lui-même est le premier au monde qui ait approfondi ainsi l’étude du mystérieux phénomène, depuis exactement trente et un ans qu’on en parle (a). Les conclusions auxquelles ces savants ont abouti ont été contresignées à l’unanimité et peuvent se résumer en une phrase : pour tous les cas sauf un, ils estiment que « les témoins ont observé une sorte de machine volante de nature inconnue » 1. Ainsi voilà les OVNIs introduits dans la science, sans cependant que leur vraie nature ait pu être définie. Objets ayant certes les apparences et comportements d’une machine volante observée de près, dans quelques cas à quelques mètres de distance, mais d’origine inconnue : toutes les identifications possibles avec des machines humaines ont été examinées avec soin, et écartées. Une découverte capitale Le groupe du CNES auteur de ce document avait choisi d’étudier un nombre limité de cas choisis parmi des rapports de gendarmerie en fonction de critères très sévères écartant les canulars, inventions, interprétations erronées de phénomènes ou objets connus. Ces critères permettent d’affirmer, d’une part que beaucoup des récits de soucoupes volantes peuvent s’expliquer naturellement (b), mais d’autre part qu’un nombre considérable correspond à une réalité certaine, et certainement inconnue. Il se trouve qu’à peu près au même moment vient de paraître un livre qui reprend l’ensemble du problème tel qu’il se présentait avant le rapport du CNES à partir des cas les mieux étudiés dans le monde entier (et non plus seulement en France) depuis le début de la Saga des soucoupes volantes, et qui fournit le début de réflexion philosophique au bord duquel les savants français se sont volontairement arrêtés (c). Son auteur, Bertrand Méheust, est un jeune universitaire de grand talent 2], ayant une connaissance exhaustive de ce qui a été publié avant le rapport du CNES en France, dans les pays de langue anglaise, en Espagne et en Amérique du Sud. Mais son érudition ne se limite pas aux OVNIs. Professionnellement armé pour nourrir une réflexion philosophique approfondie, il est aussi un lecteur assidu de ce genre littéraire sous-estimé, la science-fiction, auquel on a souvent rapporté le problème des OVNIs tout entier, lui trouvant ainsi une explication facile, et d’ailleurs à première vue vraisemblable. L’érudition de Méheust, si particulière, lui a permis de faire, je crois, une découverte de première grandeur, passée jusqu’ici inaperçue, et qui est appelée à provoquer un renouvellement inattendu dans tous les domaines de la réflexion historique, philosophique, mythologique, psychologique. Je ne crains pas de l’écrire, ou plutôt de le répéter (puisque j’ai été son premier lecteur et que je l’ai préfacé) : le livre de Bertrand Méheust est un des plus importants et des plus nouveaux que l’on ait écrits depuis bien des années. Il faut remercier son éditeur, le Mercure de France, d’en avoir perçu sur-le-champ la portée, et d’avoir eu le courage de l’inscrire dans son catalogue à côté de tant de grands noms. 3 Parlons d’abord de la découverte. Elle est très simple. Ceux qui, comme moi, n’avaient qu’une connaissance lointaine de la littérature de science-fiction savaient que la S.F. récente (disons postérieure à la dernière guerre) ne pouvait fournir les descriptions faites par les témoins disant avoir vu de près une soucoupe volante. La S.F. moderne est une littérature savante, logique, qui ne manie l’absurde que par extrapolation de la science. Or les récits soucoupiques sont réellement absurdes, ils ne supportent aucune signification. Ce qu’on n’avait guère remarqué, c’est que les auteurs anciens, ceux du début du siècle, écrivaient réellement des absurdités. Pourquoi ? Sans doute, pensera-t-on, parce qu’ils étaient ignorants et écrivaient pour des ignorants. Mais le champ de l’absurde est en principe infini, dès l’instant qu’aucune référence à la science ne le limite. Est-il réellement infini, indéterminé ? Illustrations à l’appui, nombreuses et précises, Méheust répond qu’il n’en est rien, et que les grands auteurs de SF du début du siècle reviennent inlassablement sur des thèmes qui sont exactement ceux que l’on retrouve, mais quarante ou cinquante ans plus tard, dans les récits des « témoins » soucoupiques. 4 Ici, plusieurs idées viennent à l’esprit. Écartons la plus simple, que les témoins ont lu cette S.F. du début du siècle. C’est impossible, pour la raison très simple que les témoignages les plus précis et les plus semblables à la vieille S.F. proviennent souvent d’illettrés : par exemple, une série d’observations fameuses a été recueillie chez les Papous par les missionnaires anglicans 5 . Alors, deuxième hypothèse : les mêmes rêves absurdes hantent l’inconscient des ignorants de toutes races et de toutes époques. Mais alors, par quel miracle ces rêves de vieux écrivains illettrés morts depuis longtemps sont-ils devenus réalité ? La réponse du bon sens est qu’ils ne sont pas devenus réalité, et que la Soucoupe Volante est une rêverie. C’est ce que l’on dit depuis 1947. C’est ce que disent ceux qui connaissent mal les résultats d’enquête (d). Car comment une rêverie impressionnerait-elle le radar ? Comment serait-elle perçue séparément par plusieurs radars éloignés ? 6 Comment des groupes de témoins éloignés seraient-ils simultanément saisis par des rêveries identiques, ou mieux encore s’emboîtant les unes dans les autres selon les lois de la perspective, de la diffusion atmosphérique 7, etc., comme dans les cas étudiés par le CNES (et dans des dizaines de milliers d’autres) ? Comment ces rêveries affecteraient-elles l’allumage des voitures, la distribution électrique, les appareils électroniques ? Des événements absurdes mais réels Nous sommes donc confrontés à une situation bien plus inexplicable que la Soucoupe Volante elle-même (e) : celle d’événements réels, absurdes, attestant une activité intelligente (mais non humaine), décrits des dizaines d’années avant par des écrivains qui ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Je ne peux entrer dans le détail des réflexions que cette situation inspire à Méheust. Ce qui est certain, s’il en est bien ainsi (car ce livre en suscitera d’autres), c’est qu’il faut se préparer à admettre des domaines d’une nouveauté radicale dans notre interprétation de l’homme, de son histoire, de son avenir, de sa situation dans l’univers. Soit dit en passant, Méheust est chrétien, et ces idées ne l’effraient ni ne troublent sa foi 8 . C’est le philosophe, non le chrétien, qui peut être effrayé, car il devrait alors tout reprendre à zéro. Arrêtons notre esprit sur cette seule question : si de petits écrivains de romans à un sou ont sans le savoir parlé du futur, et quel futur ! que signifie la littérature universelle ? Jusqu’où faut-il suspecter un sens second, involontairement eschatologique, dans ce que les hommes ont cru écrire pour s’exprimer ? 9 Cette seule question suffit à susciter bien des réflexions. Mais le lecteur en trouvera d’autres en lisant lui-même ce livre exceptionnel, même si, comme il se doit, il attend pour se prononcer des études ultérieures. Aimé MICHEL (a) Le rapport n’est pas secret, mais il n’est pas publié. Rappelons qu’une équipe américaine dirigée par le physicien Condon de l’Université du Colorado, avait déjà publié un rapport peu probant en 1969. Condon lui-même et plusieurs de ses collaborateurs avaient conclu à l’inexistence des OVNIs. D’autres rédacteurs du rapport Condon, dont le Pr Saunders, directeur des enquêtes, concluaient au contraire à leur existence. Le rapport dans son ensemble admettait l’impossibilité d’expliquer certains cas, mais ne les avait pas étudiés. Le travail du CNES s’inscrit donc dans la suite logique du rapport Condon, puisque son objet est l’étude des cas non expliqués. Mais, de cette étude, une conclusion ferme est sortie. (b) Ce qu’avait montré le rapport Condon. (c) Bertrand Méheust : Science Fiction et Soucoupes Volantes (Mercure de France, 1978). (d) J’entends des enquêtes complètes sur des cas suffisamment complexes. (e) Qui s’intègre fort bien dans les connaissances actuelles : voir mon livre Mystérieux Objets Célestes (Seghers, 1978). Chronique n° 312 parue dans F.C.-E. – N° 1648 – 14 juillet 1978 [|Capture_d_e_cran_2014-11-10_a_12-28-10.png|]
Les Notes de (1) à (9) ont été établie par Jean-Pierre ROSPARS le 1er août 2016

 

  1. Ce document CNES de juin 1978, intitulé Présentation au Conseil Scientifique du G.E.PA.N. des études menées pendant le premier semestre 1978 n’a jamais été publié, non plus que celui de décembre 1977, Présentation au Conseil Scientifique du G.E.PA.N. des résultats d’études menées sur les rapports d’observation de phénomènes aériens non identifiés (en 2 volumes). Voici les cinq premières conclusions de l’étude de 1978 : « 1/ La grande majorité (environ 80% actuellement) des observations rapportées correspond à de mauvaises interprétations d’observations réelles de phénomènes connus des “experts” mais non identifiés par les observateurs. 2/ Le reliquat des rapports d’observation (soit environ 20%) correspond à des phénomènes également réellement observés mais non identifiés ni par les observateurs ni par les experts. La moitié environ de ces rapports correspond à des observations relativement proches (moins de 200 mètres de distance). 3/ L’impossibilité d’identification des phénomènes observés n’est pas du tout liée à l’insuffisance d’informations fournies par les observateurs, mais aux caractéristiques originales de ces phénomènes, caractéristiques qui sont statistiquement vérifiées sur l’ensemble des rapports d’observation de ce type. 4/ L’analyse détaillée d’une quinzaine de cas de ce genre nous conduit à penser que les observations rapprochées sont les plus prometteuses pour l’étude ultérieure des phénomènes. 5/ Compte tenu des éléments que nous avons recueillis auprès des observateurs, sur les lieux mêmes de leur observation, nous avons la conviction qu’un phénomène matériel est à l’origine de la quasi-totalité des observations et constatons que la description de ces phénomènes s’apparente (…) à celles d’une machine volante (…). » Jeune chercheur à l’époque, ayant contribué à l’étude par des enquêtes et des analyses, j’étais présent à la réunion où ses conclusions avaient été discutées, soumises au vote et contresignées. Elle était animée par Claude Poher, ingénieur au CNES, dont l’enthousiasme, l’opiniâtreté, l’ardeur au travail et la capacité à mener les hommes avaient permis la création du GEPAN et ces indispensables enquêtes sur le terrain. Bien que l’évocation d’une « machine volante » me paraissait provocatrice et propre à engendrer plus de difficultés auprès des autorités qu’elle ne les encouragerait à prendre notre travail au sérieux, la modulation apportée par le verbe « s’apparente » avait levé mon objection. Il aurait d’ailleurs fallu préciser « certains phénomènes s’apparentent, etc. » car tous les phénomènes restés inexpliqués ne s’apparentent pas à des machines. Par la suite, de février 1980 à mars 1983, le GEPAN publia dans l’indifférence générale quatre Notes d’information et dix-huit Notes techniques (dont certaines ont confirmé les principales conclusions de 1978). Je participai à quelques-unes de ces enquêtes. L’analyse des données recueillies me montra la difficulté d’expliquer à bon compte certaines observations, mais aussi de mener sur elles des études scientifiques, en raison surtout d’un climat général peu favorable et non, comme on le croit généralement, en raison de la seule nature des phénomènes. Ce climat finalement l’emporta et on préféra arrêter les travaux, alors qu’en bonne logique scientifique, une évaluation impartiale des résultats obtenus aurait dû inciter à les poursuivre. (En fait cette poursuite n’aurait sans doute rien donné car il n’y eut plus guère par la suite d’observations de phénomènes proches à effets physiques, mais c’est là une autre histoire…). Cette expérience de terrain m’a convaincu de l’étendue de notre ignorance, du poids des préjugés, et de la nécessité de rester critique à l’égard de toutes les interprétations proposées. Le groupe du CNES a été revivifié en 2005 sous le nom de GEIPAN, Groupement pour l’Étude et l’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés (voir Yves Sillard, dir. : Phénomènes aérospatiaux non identifiés, Le cherche midi, Paris, 2007). En outre, une commission technique s’est créée il y a peu pour étudier ces phénomènes au sein de l’Association aéronautique et astronautique de France (3AF), société savante dont l’objet est la progression et la promotion des sciences et techniques aérospatiales. Une présentation récente, bien informée, construite autour de l’interview de plusieurs personnalités impliquées dans le dossier des PAN est due à Robert Roussel, OVNIS, les oubliés de la science (L’Harmattan, Paris, 2016, avec une préface du spationaute Patrick Baudry). L’auteur, journaliste aéronautique, spécialiste des dossiers militaires, a évité un double écueil, celui du déni sceptique d’un côté et celui des accusations conspirationnistes de l’autre. Même si ce livre aurait gagné à être un peu plus poli d’un point de vue littéraire, il présente une vue d’ensemble qui complète fort utilement le livre de la journaliste américaine Leslie Kean, OVNIs, des généraux, des pilotes et des officiels parlent (traduction Gildas Bourdais, Dervy, Paris, 2010, avec une préface du spationaute Jean-François Clervoy et un avant-propos de John Podesta, ancien Chef de cabinet de Bill Clinton à la Maison Blanche).
  2. Certains ont cru comprendre que j’enseignais à l’université, et, de fil en aiguille, j’ai fini par me retrouver parfois dans la littérature soucoupique « professeur en Sorbonne » (avec une variante, Dieu sait pourquoi, à l’Université de Nancy.) En fait je n’étais pas (et ne suis jamais devenu) un « universitaire ». Aimé Michel voulait simplement dire que j’avais des diplômes universitaires – en l’occurrence, à l’époque, une licence de philosophie. Sur la réception (et la surestimation) de ce livre par Aimé Michel et par un certain nombre d’intellectuels comme Jean Guitton, voir l’analyse que j’en donne dans la préface de sa récente réédition (« Le parcours d’un somnambule », in Science fiction et soucoupes volantes, Terre de brume, mai 2007). [Note de Bertrand Méheust
  3. La décision de le publier fut prise sur les recommandations d’Aimé Michel par son amie (« Haute et Puissante Dame » disait-il) Simone Gallimard, des éditions du même nom.
  4. Les auteurs de SF sur lesquels Bertrand Méheust s’appuie sont français, comme Jean de la Hire et son roman de 1908, La roue fulgurante, et américains, surtout de l’entre-deux guerres. Il est question dans ces multiples récits aux nombreux auteurs de machines volantes circulaires, insaisissables, munis de feux puissants, capables d’enlever des humains, d’où émergent parfois des nains à grosse tête…
  5. Sur cette observation du père William Gill, faite en Nouvelle-Guinée le 26 juin 1959, voir la note 4 de la chronique n° 171, Soucoupes volantes ? – Se produit-il dans la nature des événements plus intelligents que l’homme ? (29.07.2013).
  6. Pour cette détection par « par plusieurs radars éloignés » Aimé Michel pense-t-il au célèbre cas de l’avion de reconnaissance RB 47 de juillet 1957 ? Il en parle dans la chronique n° 178, Les OVNI dans la science – À propos des déclarations de M. Galley, Ministre des Armées, 27.01.2014.
  7. L’hypothèse que « le phénomène [ovni] se comporte statistiquement comme si les lois de l’absorption atmosphérique étaient respectées » a été émise par Claude Poher et il en a proposé une vérification statistique. Voir à ce propos la chronique n° 300, Mystérieux Objets Célestes – La méthode scientifique est-elle inapte à résoudre leur énigme ? 11.04.2016, en particulier la note 4.
  8. Dans son dernier livre Jésus thaumaturge. Enquête sur l’homme et ses miracles (InterEditions, Paris, 2015), Méheust se dit agnostique pour être plus libre d’envisager toutes les hypothèses possibles sur le fondateur du christianisme et les conditions de sa fondation. Nous avons déjà dit deux mots de ce livre (en fin de la note 3 de la chronique n° 377, Misraki–Samivel : La musique des âmes et celle des cimes – Un musicien hanté par les Autres Mondes, 21.03.2016) et nous aurons l’occasion d’en reparler.
  9. L’hypothèse de la précognition est également envisagée par Bertrand Méheust dans son livre de 1978 mais il la rejette : « Nous nous trouverions donc devant des cas de précognition ou de synchronicité en série, devant un phénomène collectif sans aucune mesure avec ce qu’a étudié jusqu’à présent la parapsychologie. Car ce ne sont pas quelques auteurs isolés, mais toute une époque qui est animée des mêmes fantasmes. Un télépathe, passe encore, mais cent, mais mille ? (…) On ignore ce que sont les SV ; mais on peut désigner maintenant avec une quasi-certitude ce qu’elles ne sont pas : très précisément des engins habités se promenant dans notre environnement. L’appartenance profonde et détaillée de cette imagerie à la SF du XXe siècle ruine à peu près totalement cette hypothèse. Dès lors invoquer la précognition à la rescousse de la vieille SV en tôle revient à utiliser des moyens sophistiqués pour replâtrer une bâtisse frappée d’alignement. Superficiellement satisfaisante, la précognition invoquée à la rescousse de la SV “engin piloté” n’est en fait qu’une jonglerie verbale. » (op. cit., pp. 236-237). Ces lignes ont paru en mars 1978 alors même que le GEPAN menait ses enquêtes (voir note 1). Aujourd’hui Bertrand Méheust se détourne des aspects les plus spéculatifs et ambigus de son livre de 1978. Il propose de rendre compte des faits qu’il décrit par une coïncidence, une mise en résonance, entre un (ou des) phénomène(s) physique(s), qu’il qualifie de « chose intentionnelle » pour éviter d’en dire trop ou pas assez, et un état de la culture. Le phénomène a peut-être toujours été là mais l’humanité n’est que depuis peu capable de le « voir », d’en prendre collectivement conscience. Il développe cette idée, moins imaginative que la thèse « mythico-physique » mais sans doute plus féconde scientifiquement, dans la préface de la réédition de Science Fiction et Soucoupes Volantes (Terre de Brume, Rennes, 2007). L’idée que les « phénomènes ovni » (entendons la fraction qui ne se réduit pas aisément à des méprises), quels qu’ils soient, sont d’une grande antiquité est défendue aussi par Jacques Vallée et Chris Aubeck dans leur livre Wonders in the Sky (Tarcher/Penguin, New York, 2010). (Il est souvent question de l’informaticien Jacques Vallée dans ces chroniques, l’une des dernière fois c’était dans la note 4 de la n° 278, Vers la médecine automatisée – Capacités et limites des futures machines intelligentes, 07.12.2015). Dans la seconde édition de ce livre qui vient de paraître (Documatica Research, San Francisco), ces auteurs ont rassemblé, à la suite de longues recherches, plus de 400 rapports de phénomènes aériens observés dans le passé, de l’antiquité jusqu’en 1879, période où il ne peut être question d’avions (le premier date de 1897), de dirigeables (le premier a volé en 1884), de fusées et moins encore de prototypes militaires secrets. Ils ne prétendent nullement prouver que ces objets volants viennent d’un autre monde ou manifestent d’autres intelligences. Plus pragmatiquement, ils tirent de leur recueil les quatre conclusions que voici : « 1°, à travers l’histoire, des phénomènes inconnus, diversement décrits comme prodiges ou merveilles célestes ont eu un fort impact sur les sens et l’imagination des individus qui en ont été les témoins. 2°, chaque époque a interprété les phénomènes dans ses propres termes, souvent dans un contexte religieux ou politique spécifique. 3°, bien que de nombreux détails de ces évènements aient été oubliés ou brossés sous le tapis coloré de l’Histoire, les récits d’êtres venus du ciel et les phénomènes qui les entourent ont inspiré de nouveaux systèmes de croyance et ont influencé l’art, la littérature et même la science de manière importante. 4°, la gamme des observations ovni historiques compilées ici est suffisamment semblable aux observations modernes inexpliquées de phénomènes aériens pour justifier des investigations supplémentaires. » (pp. xx et xxi). Cette recherche historique est difficile, d’autant plus difficile que la question des ovnis est mal considérée sinon méprisée dans les milieux universitaires. Le célèbre physicien Stephen Hawking n’a-t-il pas déclaré il y a peu que les ovnis n’étaient vus que par des excentriques et des cinglés (« cranks and weirdos », lors d’une conférence TED de 2008, https://www.youtube.com/watch?v=qyw9UmcFMIE) ? Affirmation qui relève du pur préjugé tant elle est facile à réfuter ; ce que les enquêtes du physicien Peter Sturrock auprès des collègues astronomes de Hawking ont fait depuis longtemps, comme le rappelle la chronique n° 300, Mystérieux Objets Célestes, citée ci-dessus.