Otto de Habsbourg - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Otto de Habsbourg

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Ce nom résonnait avec une singulière intensité pour peu qu’on soit un véritable Européen, et que l’on sache d’où venait l’Europe, celle d’avant-hier et celle d’hier. La maison de Habsbourg a incarné si longtemps une part essentielle du destin de notre continent ! L’archiduc Otto était, en effet, le fils aîné du dernier empereur d’Autriche, dont le règne avait été interrompu par la fin de la Première Guerre mondiale et la chute de l’Empire austro-hongrois. La dislocation de l’ancienne Europe centrale, en brisant un équilibre multi-séculaire, allait fragiliser cette région, en faisant le lit des entreprises totalitaires.

Otto de Habsbourg se dres­sera contre le nazisme, notamment en s’opposant à l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par Hitler en 1938.

Il est difficile de résumer l’existence d’un homme qui est mort presque centenaire, et qui est resté presque jusqu’au bout extrêmement actif et présent sur la scène publique. Ne fut-il pas pendant vingt ans député au Parlement européen ? Ne pouvant être élu dans son pays, l’Autriche, il s’était présenté en Bavière. À Strasbourg, il côtoyait toutes les familles politiques, et jusqu’à Daniel Cohn-Bendit dont tout aurait dû le séparer, à ceci près que son extrême courtoisie le rendait attentif et ouvert à ses contraires. Au-delà d’une tradition prestigieuse, il considérait que sa mission consistait à faire rayonner un certain état d’esprit, qui rendait vivantes les valeurs traditionnelles dans les nouveaux horizons du monde.

Il n’était pas près de s’incliner face à toutes les évolutions. Par exemple, il luttait ferme pour faire admettre le français comme langue de référence de l’Europe, à l’encontre du rouleau compresseur de l’anglais.

Et puis il était irréductiblement attaché à un christianisme, qui n’était pas seulement un héritage de la culture, mais sa raison de vivre et d’espérer. C’était quand même une grâce singulière d’être le fils d’un bienheureux et sans doute d’une future bienheureuse, l’impératrice Zita. Jean-Paul II qui avait béatifié l’empereur Charles, en présence de son fils Otto, avait tenu à rappeler un jour à Zita que son propre père avait servi dans le cadre de l’Autriche-Hongrie, sous l’empereur, son mari.

Lorsque l’archiduc héritier sera inhumé dans la célèbre chapelle des Capucins de Vienne, si bien évoquée par l’écrivain Joseph Roth, l’Europe se souviendra de ce qu’elle a été pour être digne de son possible avenir.

Chronique à Radio Notre-Dame le 7 juillet