Le recent Rapport Pew évalue le nombre d’ex-catholiques aux États-Unis à un peu plus de 26 millions. Nous avons tous entendu parlé de faits relatifs à la sécularisme, au matérialisme, ainsi que des scandales. Mais essayons d’aborder le problème d’une autre manière. De quelle formation ces personnes – dont beaucoup se sont déjà éloignées de l’Église à cause du sécularisme ou des scandales- auraient besoin afin de vivre au cœur du monde actuel en catholiques engagés et responsables ?
Les bases d’une telle formation ont été exprimées par les mots de Jean-Paul II : “La voix du Seigneur retentit clairement dans le cœur de tout disciple du Christ qui, à travers la foi et les sacrements de l’initiation chrétienne, est constitué à l’image du Christ, incorporé comme membre vivant au Corps de l’Église et a un rôle important à jouer dans la mission de salut” (Christifideles laici, 3). Cette exhortation fait suite au synode sur l’apostolat des laics en 1987, dans on trouve un grand nombre de citations relevant de la même idée.
Alors de quel genre d’outils l’Église a-t-elle besoin aujourd’hui pour conduire chaque catholique à comprendre l’ensemble de ce que Jean-Paul II affirmait, et comment l’appliquer dans la vie quotidienne ? En tant qu’institution, l’Église doit être considérée comme nécessaire pour agencer les unes aux autres les différentes parties qui la constituent, apportant ainsi aux laïcs à chaque étape de leur vie ce qui est nécessaire pour vivre ce que Jean-Paul II disait. La conversion du monde est la principale raison d’existence de cette dimension institutionnelle.
Donc, pour reprendre l’idée évoquée plus haut, les différentes étapes de cet agencement se doivent de prendre en compte aussi bien les enfants que les plus adolescents, les jeunes adultes et les parents ainsi que les personnes âgées, en vue de les conduire à la sainteté. La sainteté est vraiment le terme qui englobe tous les différents aspects de la vie de l’Église.
Jean-Paul II encore: “La vocation des fidèles laïcs à la sainteté exige que la vie selon l’Esprit s’exprime de façon particulière dans leur insertion dans les réalités temporelles et dans leur participation aux activités terrestres.” Pour une partie d’entre elles, leur mise en œuvre demande à être précisée. Pour d’autres, des orientations ou des conseils appropriés sont utiles afin de trouver des réponses adéquates à la mission de l’Église catholique, et ce pour éviter que les gens se contentent des réponses qu’offre la culture ambiante. Car nous savons déjà où cela conduit.
De nos jours, nous avons un certain nombre d’outils en place – programme de catéchisme, programme spécifique par tranche d’âge, etc. Il y a même des groupes de réflexion : organisations telles que les “Jeunes Travailleurs Chrétiens” (voyez-jugez-agissez), des groupes abordant la question du deuil, ou encore le Centre Newman, lesquels aident les personnes à mettre en œuvre les principes chrétiens. Des médecins catholiques se sont rassemblés, et même — croyez m’en — des avocats catholiques. Il faut dire que les aspects de la vie laïque sont extraordinairement variés. C’est pourquoi chaque niveau a sa place dans cet agencement si chacun veut bien être impliqué à son rythme et à son niveau. La subsidiarité a son rôle à jouer si la sainteté est bien le but du plus grand nombre.
Échanger joue un rôle crucial pour aider les personnes dans leur vie personnelle et professionnelle à travers le prisme d’une communion de grâce et de vérité. Le mot communion, un mot largement évoqué dans Vatican II, décrit l’Église dans des termes qui résument ceux auxquels nous sommes déjà familiers, tels que paroisse, diocèse, conférence épiscopale. Évoquer ces derniers sous l’angle de la communion change tout dans la mesure où l’Église est « appelée à vivre la communion même de Dieu, à la manifester et à la communiquer dans l’histoire » (Christi fideles laici, 9).
Le but de cette communion est « la recherche du Royaume de Dieu à travers l’engagement dans les affaires temporelles en les ordonnant selon le plan de Dieu » (Vatican II). Cela implique de voir comment, de manière concrète, doit être mis en œuvre l’enseignement dogmatique et moral en de pareilles circonstances. Ce que nous avons appris en vue du sacrement de confirmation – qui marque la fin de l’apprentissage de la foi pour la plupart des gens- ne vous procure probablement pas ce dont vous avez besoin pour affronter des questions relevant de la sexualité, des élections ou du point de vue catholique en matière politique et économique. Heureusement, quelques couples ont eu la chance de recevoir une formation relative au mariage ou à la vie conjugale. Mais combien de fois cela est-il suffisant pour ordonner son mariage « selon la plan de Dieu » ?
Il reste encore bien des lacunes en ce qui concerne la formation personnelle. Aussi, bien des gens rencontrent-ils mille occasion de s’égarer, la plupart du temps, j’en suis sûr, parce qu’ils n’ont jamais entendu dire que la foi est une œuvre de toute la vie. À moins que vous soyez un rare génie ou un grand saint, vous devriez toujours mieux apprendre pour savoir comment l’Église (qui est la présence de Jésus Christ) comprend les choses, petites ou grandes. L’acte de foi ne doit pas seulement se répéter, il faut aussi en saisir le contenu.
Cela est certainement du ressort de chaque baptisé — ces chrétiens engagés dont nous entendons parler. Cela relève aussi des évêques et autres pasteurs dont la charge est « de sanctifier les hommes dans la vérité et de guider le troupeau » (Christus Dominus, 2).
Vingt-six millions de Catholiques en moins correspond à la population du Texas. Est-ce que les États-Unis accepteraient purement et simplement de faire disparaître le Texas?
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Bevil Bramwell est prêtre Oblat de Marie Immaculée. Il enseigne la théologie à Catholic Distance University. Il est titulaire d’un doctorat du Boston College et œuvre au service de l’ecclésiologie.
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Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/mislaid-26-million-catholics.html
