L’Irlande, « île des saints », est à feu et à sang. Les catholiques sont dépossédés de leurs biens au profit des Anglais protestants que le pouvoir de Londres installe dans ce pays. Le jeune Olivier Plunket (1629-1681) est confié à Padruig Plunket, un parent, abbé bénédictin à Dublin, plus tard évêque de Meath. Celui-ci l’envoie ensuite se former auprès des jésuites à Rome pour échapper aux persécutions de Cromwell. Il y sera ordonné prêtre. Conseiller auprès du pape pour les affaires irlandaises, il enseigne la théologie. À la mort du primat d’Irlande, Clément IX le nomme à ce poste le 9 juin 1669.
Sacré à Gand, il ne peut rejoindre son île qu’en mars 1670. Il entreprend alors, dans son archidiocèse d’Armagh, une œuvre pastorale considérable, restaurant l’observance chez les religieux, réduisant l’influence janséniste chez les prêtres formés en France, entretenant des relations amicales avec les anglicans, attentif aux tories de l’Ulster, « pauvres diables que la misère réduisait au brigandage ».
Hélas ! une campagne de presse accuse Olivier d’une conspiration papiste ! Cette calomnie invraisemblable provoque le massacre de 36 catholiques et l’emprisonnement d’Olivier pendant neuf mois à Londres. Toujours enjoué et courtois, Olivier prisonnier prie et jeûne longuement. On trouve deux religieux que le saint évêque avait jadis tenté de corriger. Ils l’accusent grossièrement au cours d’un procès truqué. Olivier est condamné à être « pendu, vidé, démembré », son crime principal étant sa « fausse religion ». Il remercie ses juges, pardonne à ses détracteurs et est assassiné à Tyburn le 11 juillet 1681. Après sa mort, ses avocats parvinrent à publier les pièces prouvant son innocence. Il sera béatifié en 1920, et le pape Paul VI le canonisera en 1975.
Étymologie du nom
Du latin olivarius « qui concerne les olives ». L’olivier a une valeur symbolique de paix depuis que la colombe en apporta un rameau à Noé, signifiant la fin du déluge.
Évangile
À Jérusalem, c’est au mont des Oliviers que Jésus pria la nuit de son arrestation.
Pensée spirituelle
de saint Olivier à la veille de sa mort : « Je garde bon courage… Après les belles paroles que j’ai adressées à mes gens, il est bon maintenant d’ajouter l’exemple. »
Courte prière de saint Olivier au moment de sa mort :
« Seigneur Jésus, accueille mon âme, je remets mon esprit entre tes mains. »
Pour aller plus loin :
- REPONSE AU RAPPORT CLOYNE
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?
- ÉLECTIONS : LA LEÇON D’ANGLAIS