Œcuménisme dans les pays de l'Est - France Catholique
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Œcuménisme dans les pays de l’Est

L’Institut d’Etudes Oecuméniques près l’Université Catholique d’Ukraine vient de réaliser deux films documentaires en langue française intitulés La Bonne Nouvelle et Pour un oecuménisme de l’amour. Il se prépare à créér en 2009 la première Chaire en études oecuméniques sur tout le territoire de l’ex-URSS.
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Oecuménisme : Un outil de la paix en Europe de l’Est

par Antoine Arjakovsky

L’Institut d’études oecuméniques de l’université catholique d’Ukraine lance en 2009 la première chaire en études oecuméniques en Ukraine. Plus généralement il n’existe pas d’université en ex-URSS qui dispose d’une chaire en oecuménisme. Et pour de bonnes raisons.

Pendant longtemps l’oecuménisme représentait un danger pour les régimes communistes. Staline se méfiait du Vatican et considérait les catholiques de rite oriental présents en Ukraine comme une dangereuse 5e colonne. En 1945, juste après la conférence de Yalta il décida leur intégration forcée au sein de l’Eglise orthodoxe, véritable bombe à retardement du dialogue inter-confessionnel. En 1948 les Eglises orthodoxes des pays de l’Est réunies à Moscou, déclarèrent encore sous la pression du régime que l’oecuménisme était une hérésie, un danger mortel.

Il fallut attendre le dégel en 1961, mais aussi l’ouverture du concile Vatican II, pour que les patients efforts diplomatiques de la génération de William Visser’t Hooft, Léon Zander et Paul Anderson porte ses fruits. L’Eglise orthodoxe russe fut autorisée par Nikita Krouchtchev à intégrer à New Delhi le Conseil Oecuménique des Eglises. Mais un autre danger survint simultanément. L’association de l’Eglise officielle avec le mouvement oecuménique mondial, sa participation à l’idéologie pacifiste de la deuxième puissance nucléaire mondiale, ruina les efforts de toute une génération de théologiens (comme Mgr Nicodème Rotov de Leningrad) croyant sincèrement que la ‘coexistence pacifique’ entre les confessions pourrait aboutir un jour à une perestroïka du régime mais aussi du confessionnalisme chrétien.

L’histoire leur a donné raison pour le versant politique. Mais aujourd’hui l’Eglise russe cherche d’abord à soigner ses plaies liées à la persécution dont elle fut la victime pendant trois quart de siècle. Elle doit aussi reconstruire une identité ecclésiale pure de toute compromission non avalisée par le peuple de Dieu. Personne en effet en Russie ne pouvait se procurer l’important document ‘Baptême Eucharistie Ministère’ avalisé par l’Eglise russe à Lima en 1983. Résultat, l’Eglise russe vient de décider en octobre dernier de quitter la CEC, Conférence des Eglises Européennes, principale association oecuménique européenne ayant notamment produit la Charta Oecumenica.

La tâche n’est donc pas aisée de promouvoir en ex-URSS le dernier commandement du Christ à ses disciples : ‘Soyez un comme nous sommes un’. L’Université Catholique d’Ukraine a cependant décidé de relever ce défi par la création en 2004 d’un Institut d’Etudes Oecuméniques. Et l’intuition du recteur le père Borys Gudziak que l’Ukraine était un bon point de départ s’est révélée juste. La révolution orange loin de témoigner de la division de la société ukrainienne, a au contraire montré qu’une nouvelle forme d’Etat-nation, ouvert à la démocratie spirituelle, était en train de se constituer aux marges de l’Europe. Cet Etat, comme l’ont répété à plusieurs reprises Victor Youschenko, Youlia Timochenko et Victor Yanoukovytch, respectivement président, 1er ministre, et chef de l’opposition, doit être fondé sur des principes chrétiens et chercher à rassembler des citoyens aoppartenant à trois espaces de civilisation : le monde romain, le monde byzantin, et le monde slave.

L’IEOE a en quelques années créé un mastère en études oecuméniques au sein de l’Université d’Etat de Lviv en partenariat avec des universités européennes (comme l’université catholique de Lyon en France), lancé un mastère d’enseignement à distance de l’oecuménisme en langue anglaise et en langue ukrainienne (une première mondiale), mis en place une Société Académique Chrétienne réunissant des intellectuels des différents points chauds d’Ukraine, de la Crimée à la région Est, rassemblé toutes les Eglises de la ville au sein d’une semaine sociale en faveur des associations travaillant auprès des plus démunis, organisé une série de conférences en Ukraine et en Europe sur les acquis du mouvement oecuménique, participé à des dialogues officiels et non officiels au sein d’instances comme Foi et Constitution ou la Commission mixte de dialogue entre les Eglises catholique et orthodoxe.

Parmi de nombreux soutiens, le métropolite Filaret de Minsk, primat de l’Eglise orthodoxe en Bélarus, a encouragé ces initiatives et a signé avec l’Institut d’études oecuméniques de Lviv une convention de coopération. Le cardinal Walter Kasper de son côté, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens a souligné à plusieurs reprises que l’Institut d’études oecuméniques contribuait au rapprochement entre les chrétiens en Ukraine.

L’Institut d’études oecuméniques ne dispose cependant d’aucun budget permanent ni de l’Etat ni des Eglises. Aussi l’UCU a-t-elle décidé de créér une Chaire en études oecuméniques dotée d’un fonds permettant d’assurer une stabilité aux projets de l’IEOE. Il s’est associé pour ce faire avec son principal soutien en France, l’Oeuvre d’Orient.2 Il s’adresse à toute personne de bonne volonté prête à soutenir une telle initiative de pacification. Chaque personne contribuant à hauteur de 50 euros à la création de ce fonds de soutien à cette chaire en études oecuméniques recevra en cadeau le DVD des deux derniers films réalisé en langue française par l’équipe de l’Institut : La Bonne Nouvelle (documentaire de 20 minutes consacré à la nouvelle évangélisation à partir des fondements de la foi, de l’espérance et de l’amour) et Pour un oecuménisme de l’amour (documentaire de 20 minutes sur l’histoire du mouvement oecuménique et les réalisations de l’IEOE de Lviv). Pour toute information :

www.ucu.edu.ua/fr

ou

www.ecumenicalstudies/org.ua


Conférences en France du 20 au 25 novembre 2009 de Antoine Arjakovsky:

Jeudi 20 Novembre 2008, 9h30, Institut des Droits de l’Homme, Université Catholique de Lyon, 23, place Carnot, Lyon : « Géopolitique de l’Ukraine : une approche oecuménique »


http://www.univ-catholyon.fr/IDH/0/fiche___defaultstructureksup/&RH=1188919485416

Jeudi 20 Novembre 2008, 16h30, Institut saint Irénée, 2 place Doct. Gailleton, Lyon : « Avancées de l’oecuménisme: la création de la première Chaire en études oecuméniques sur le territoire de l’ex-URSS » (entrée libre : http://www.oecumenisme.info/

Dimanche 23 Novembre 2008, 14h00, Semaine Sociale de France, Centre des Congrès, Quai Charles de Gaulle, Lyon : « Participation à la table-ronde avec le cardinal Philippe Barbarin, le pasteur Claude Baty, Bernard Lecomte et Jean-Claude Escaffit : Les conditions d’une présence chrétienne dans la société » (inscriptions : http://www.ssf-fr.org/ssf )

Lundi 24 Novembre 2008, 20h30, Centre Louis Beaulieu, Eglise catholique en Gironde, 145 rue Saint Genès, Bordeaux : ‘Construire la paix en Europe : Les outils de la formation oecuménique’ (entrée libre :

http://catholique-bordeaux.cef.fr/users/site/web/index.php?page=Root&portlet=Annuaire&annuaire_id=9

Mardi 25 Novembre 2008, 18h30, Maison de l’Europe, Espace Ouest-France, Rennes, 10 place du Parlement de Bretagne : « L’Ukraine : quel avenir, quels enjeux ?» (entrée libre)

http://www.maison-europe-rennes.org/programme_info.php3?id=171