Hier dimanche, s’est donc conclu à Rome le Synode des évêques sur la nouvelle évangélisation. Un tel événement ne se digère pas en quelques jours, après trois semaines d’échanges intenses entre représentants de tous les continents et de tous les pays. On le sait désormais, mais il faut s’en pénétrer : l’Église catholique est vraiment universelle, et alors que les processus de mondialisation sont à l’œuvre, avec des facteurs qui ne sont pas toujours positifs, c’est un atout que de se fonder sur une vraie fraternité, qui dépasse les bons sentiments, pour s’enraciner dans une foi, une espérance, un amour communs. En même temps, il faut bien constater les disparités de situation. Le concept de nouvelle évangélisation a été forgé en raison des processus de déchristianisation de l’Europe qui fut le premier évangélisé de tous les continents, et dont la culture profonde, jusque et y compris les éléments conflictuels ou hostiles à la foi, est imprégnée au plus intime d’une vision évangélique de l’homme.
Il faudra sans doute attendre deux ans pour que le Saint-Père nous offre la synthèse des travaux synodaux en un texte vraiment unifié et prenant en charge l’ensemble de la réflexion commune. Mais nous disposons déjà d’un message final du synode qui nous est adressé à tous. Nous avons aussi une liste de cinquante-huit propositions remises à Benoît XVI par les Pères synodaux. On peut d’ores et déjà se rendre compte de l’ampleur du projet conçu par les évêques, puisqu’il recouvre tous les aspects de la vie ecclésiale et de l’incarnation de l’Évangile dans le monde contemporain. J’ai relevé la mention d’un « projet missionnaire organique », ce qui me paraît engager un dynamisme qui concernera l’ensemble du corps ecclésial, depuis les plus petites cellules jusqu’aux grandes communautés, aux diocèses évidemment, aux structures nationales, en passant par les paroisses. Attention, il ne s’agit pas d’inventer je ne sais quel grand bidule, mais comme l’a dit Benoît XVI dans son homélie de la messe conclusive, il s’agit de mettre le feu, le feu qui éclaire, qui réchauffe, qui diffuse la vie. À notre vieille Europe où la déchristianisation correspond à un affaissement démographique, économique, culturel, il faut rendre ce goût de vivre qui ne reviendra que par les vertus du feu nouveau de la Pâque et de la Pentecôte.
Chronique lue sur radio Notre-Dame le 29 octobre 2012.