Pourquoi décider de soutenir ces écoles francophones ?
Charles Personnaz : Le Liban, l’Égypte, Israël et la Palestine, ou encore la Turquie, ont le premier réseau d’écoles francophones au monde. C’est un réseau qui accueille tout le monde dans la région, chrétiens et musulmans, présents dans des zones parfois extrêmement défavorisées. Son rôle est déterminant : il porte le message d’une coexistence possible dans ces sociétés et favorise la paix. Depuis des générations, d’éminents responsables des sociétés arabes sont passés par ces écoles. Et même s’ils ne sont pas eux-mêmes chrétiens, ils connaissent la dimension chrétienne de leur pays car ils sont passés par ce réseau d’écoles.
Que va permettre ce fonds d’un point de vue pratique ?
Cette initiative est créée pour suivre deux axes : d’abord, la formation d’enseignants et ensuite l’envoi de volontaires francophones sur place. Pour notre pays, c’est le gage d’avoir, avec les pays du Proche et Moyen-Orient, une grande proximité, car nous partageons justement une culture commune fondée sur la francophonie. Soutenir ces écoles, c’est soutenir les liens futurs avec les pays de la région. Alors que nous avons plus que jamais besoin de liens avec les pays de l’autre rive de la Méditerranée, on ne doit pas laisser tomber ces écoles chrétiennes francophones.
La France retrouve-t-elle son statut de protectrice des minorités chrétiennes ?
Notre pays n’a jamais véritablement cessé de soutenir les chrétiens d’Orient même si, ces dernières années, le soutien s’était affaibli à cause de restrictions budgétaires. Avec ce fonds, la France se réinscrit dans cette tradition de soutien à ces communautés. Tout le monde a compris, le président de la République en particulier, qu’il fallait renforcer notre action concrète. C’est une forme de fidélité à 150 ans de politiques vis-à-vis de ces écoles. Il était temps, afin de ne pas donner l’impression à tous ces établissements qui portent la francophonie et sa culture que nous les laissons tomber, que l’État renouvelle son engagement à leurs côtés, comme il les avait soutenus auparavant.
Pour aller plus loin :
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- MESSAGE POUR LA JOURNEE MONDIALE DE LA PAIX
- CHRETIENS DU PROCHE-ORIENT : LES MARTYRS OUBLIES
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI