D’un côté donc, Benoît XVI se lève du siège de Pierre pour se retirer de son vivant dans la solitude et le silence d’un monastère ! De l’autre, des fraudeurs remplacent une viande peu chère afin de la faire passer pour une plus coûteuse : personne n’en est mort, mais l’État s’en indigne, inquiet pour ses recettes, crise oblige. La différence est d’importance entre les deux événements : Benoît XVI occupera pour toujours nos pensées de chrétiens ; la tricherie a vite été utilisée pour nous distraire des manœuvres singulières dont nous sommes aujourd’hui témoins et qui entourent le vieux rêve maçonnique, adapter notre société aux chimères mensongères de Satan.
Le démon, vieillerie antédiluvienne… Cependant, il se manifeste à Jésus dans l’évangile de ce jour : il lui fait miroiter tout ce qui fascine les hommes, d’aujourd’hui comme d’hier, la puissance et le pouvoir créés par le savoir. Savoir transformer les pierres en pain, les vérités en illusions et en idoles, le plomb en or, les particules élémentaires en armes de mort… Pouvoir de mobiliser en sa faveur des troupes innombrables… Puissance de domination sur le monde… Je ne cite que les mauvais usages car ce sont les outils dont se sert le Prince de l’Univers pour nous détourner de la Parole de Dieu, nous égarer loin de Lui… nous égaler à Lui.
Ce passage de l’Écriture est d’une clairvoyante ampleur et il me semble que l’on n’insiste pas assez sur l’implication constante de ce Prince dans les affaires de chacun des temps de l’Histoire : jusqu’à même convaincre de son inexistence, ce qui l’arrange singulièrement. Comme l’on a nié l’implication salutaire quoique toujours discrète de la Vierge Marie lorsque l’édifice fragile des hommes menaçait ruine, on évacue de notre conscience la certitude des manœuvres accomplies par l’Ennemi premier, de toujours et donc de l’heure présente…
Sans lui, imagine-t-on que le feu se serait si rapidement et si universellement propagé à travers le monde en 1914-18 d’abord, puis, plus sauvagement encore, en 1938-45 ? Que les dictatures les plus durables comme les plus systématiques auraient pu s’établir sur plus de la moitié de la planète ? J’ai pris les exemples les plus radicaux, mais ces criminels que l’on nomme tueurs en série, et qui presque toujours évoquent, lors de leur procès, des « impulsions » intérieures, des « voix », des « pressions » comme venues d’un « autre » monde, de qui sont-ils victimes avant de faire des victimes ? J’ai toujours été étonné et je le demeure que l’on ne propose pas l’exorcisme aussi aisément que la prison pour vérifier le propos…
Mais j’en viens à notre pape pour encore une dizaine de jours. Je j’admire et aime sa décision, c’est l’évidence. Que je sois en deuil de ce pape exceptionnel, c’est encore l’évidence et c’est sans importance. Il m’a semblé, dès ses premiers discours, qu’il « était », presque à lui seul, le concile Vatican II et donc le seul, en son autorité de successeur de Pierre, a pouvoir dire ce qu’avait été et demeurait ce Concile si pharamineusement dévoyé dès le départ.
Une audace chez lui qui me plaît, nécessaire : en son dernier ou avant-dernier message, la dénonciation de ce qui fut l’œuvre tragiques des médias, j’entends les gros et gras médias qui se fortifient de la graisse des mensonges ! Avec un acharnement déroutant, ils ont réussi l’exploit d’établir ce rideau de fumée d’un concile inventé de toutes pièces afin que le vrai disparaisse aux yeux des chrétiens une fois passé à la moulinette des informations truquées, interprétées, « relouquées » en quelque sorte jusqu’à faire croire que cet anti-concile était le vrai !
Que l’on n’ait pas dénoncé, chez nous et aux plus hauts niveaux, avec assez de force, de détermination, de courage, de clairvoyance, cette mauvaiseté criminelle que fut le « concile des médias », comme le nomme Benoît XVI, reste surprenant : mes père et mère en ont pleuré jusqu’à leur mort. On n’a pas compris que l’on n’était pas, aux plus hauts niveaux de notre société, notamment en ses composantes chrétiennes, catholiques, conscients de la guerre qui était alors conduite contre l’Église et qui demeure à l’ordre du jour aujourd’hui. Et cette guerre avait et a un chef, habile à jeter de l’ombre sur le clair, des ténèbres sur la lumière.
Peu nombreux furent ceux qui tentèrent, parfois avec maladresse, parfois en déployant les admirables ressources de l’intelligence sans y mettre assez de cœur, ou l’inverse, trop de cœur mais trop peu de clarté, quoiqu’en combattant avec courage et obstination même si trop pauvres en moyens pour être entendus.
Benoît XVI, on ne s’en rend pas assez compte, a livré un combat de Titan, lui qui semble si fragile, un combat obstiné même si épuisant, combat qui a commencé dès son élection et ne s’achève pour lui qu’aujourd’hui sur la scène du monde mais qui se poursuivra jusqu’à sa mort sur la scène de l’offrande personnelle.
Quel combat ? Celui même de Jésus dans le désert : le combat contre le déviant suprême, le désorienteur, si j’ose ce néologisme éclairant. Il nous faut nommer l’Ennemi si nous voulons le vaincre avec les armes de la prière, de l’offrande de soi, de l’amour que nous devons par gratitude à Celui venu nous tirer de ses griffes : bousculer cette tranquillité apparente que donne la croyance malvenue de l’inexistence des fils de Satan. L’Immonde, dont nous savons de source sûre – l’évangile de ce jour – qu’il est à l’origine de tous les mensonges, n’a d’autre but que d’effacer en nous la joie véritable qui vient du Christ. Et chaque mensonge doit être considéré comme semence de violences et donc de guerres. Surtout de désespérances.
Ce qui se passe au Parlement de France n’est pas autre chose, au-delà de l’épiphénomène du « mariage pour tous », qu’une guerre contre le christianisme, une guerre commencée à peine Jésus mort, une guerre voulue par les sociétés de l’obscur, du secret, de l’occulte, portées au jour dès le XVIIIe siècle. Elles voudraient nous faire croire qu’elles sont tout ce qu’il y a de doux, de bon, de sérieux, de bénéfique pour la planète, mais contre cet adversaire haï elles usent en permanence de tout ce qui peut tromper, effacer, égarer : le mensonge le plus éhonté qui soit, la marque même de leur inspirateur. Consciemment ? Pour certains assurément, non pour le plus grand nombre de leurs affidés, qui n’en sont que plus à plaindre comme à craindre tant leur ignorance sert leurs Grands Maîtres. (« Matthieu XXIII : 8, Pour vous, ne vous faites pas appeler Maître, car vous n‘avez qu‘un seul Maître et vous êtes tous frères. »)
Ce n’est pas un simple hasard si le gouvernement de Monsieur Hollande compte une aussi importante proportion de dignitaires du Grand Orient de France. Mais ce Grand Orient n’est qu’une caricature de la France, non son vrai visage.