Toutes les analyses produites sur la nouvelle promotion cardinalice sont évidemment à prendre en compte, puisqu’elles touchent l’avenir de l’Église catholique, le visage de ses dirigeants et aussi le caractère désormais mondial d’une institution qui a dépassé depuis le siècle dernier les frontières de l’ancienne chrétienté. On pourra y revenir à loisir, et notamment en s’interrogeant sur les intentions du pape François. La première concernant sa volonté de poursuivre plus avant sa mission. Mais il ne nous est pas interdit, à nous autres Français, de concentrer un moment notre attention sur notre cardinal, l’archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline, qui a reçu samedi la fameuse barrette rouge, dont la symbolique n’est rien d’autre que le martyre en témoignage du Christ.
Mgr Aveline sera le seul cardinal archevêque d’une de nos grands métropoles. Et de ce fait, on est en droit de s’interroger sur sa personnalité, sa spiritualité, ses visées pastorales. Dans ce but il convient sans aucun doute de dépasser le seul clivage qui semble intéresser les médias. Conservateur ou progressiste ? Bien sûr, il ne s’agit nullement de nier les différences de sensibilité dans notre Église, qui ne sont pas sans relation avec des options idéologiques et politiques. Mais l’essentiel c’est tout de même le mystère chrétien, à quoi tout se rapporte et qui impose des dimensions singulières aux engagements d’un évêque et d’un collaborateur direct du pape.
C’est pourquoi j’ai lu avec beaucoup d’intérêt les entretiens que le cardinal Aveline a donné à plusieurs publications. Et j’ai retenu particulièrement celui qu’il a donné à notre confrère François Vayne dans l’hebdomadaire italien Famiglia Cristiana. Je voudrais en citer un passage qui concerne le synode en cours, sur lequel le cardinal s’interroge en souhaitant qu’on dépasse les questions de fonctionnement. Je le cite : « La raison d’être de l’Église, ce n’est pas de se regarder fonctionner. C’est plutôt de servir la relation d’amour de Dieu pour le monde (Jn 3, 16.) en vivant et en annonçant l’Évangile du Salut. Ce basculement du fonctionnement interne vers la mission n’a pas encore assez équilibré à mes yeux la dynamique du synode qui est en cours. »
Merci, M. le cardinal pour ce souhait qui donne énormément à penser.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- LE MINISTERE DE MGR GHIKA EN ROUMANIE (1940 – 1954)
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.