Hier, la conclusion de ma chronique semblait acquiescer pleinement à une vision très pessimiste de la condition masculine. Et certes, les faits allégués ne plaidaient guère en faveur d’un éloge du sexe masculin. On m’a fait remarquer qu’il était peut-être injuste d’en rester là, au risque d’avaliser toute une propagande féministe outrancière, qui finirait par faire croire à une incurable méchanceté des hommes, à l’encontre de l’amabilité féminine sans cesse blessée par la violence masculine. On m’a renvoyé à une étude d’Élisabeth Badinter qui relativise singulièrement cette violence, en mettant notamment en cause des statistiques un peu trop rapidement prises pour argent comptant.
Élisabeth Badinter s’insurgeait aussi contre l’expression « violence du genre », utilisée par des féministes américaines et reprise dans des documents des Nations unies. Non, la violence n’est pas le propre du mâle, et la masculinité ne signifie pas nécessairement la domination et l’oppression de l’autre sexe. Élisabeth Badinter s’est toujours définie elle-même comme féministe. Mais elle n’hésite pas à dénoncer la violence féminine. Il est possible d’ailleurs que pour répondre à l’avalanche actuelle d’accusations contre les hommes, surgisse un jour un autre dossier cruel pour les femmes.
Mais ce n’est sûrement pas en attisant la guerre des sexes que l’on résoudra les difficultés. Au contraire, on risque de les accroître. Et pour terminer pourquoi ne pas se souvenir, trois ans après sa mort, de la magnifique figure d’un homme héroïque, le colonel Beltrame, qui nous offre un beau modèle des vertus proprement masculines.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 25 mars 2021.
Pour aller plus loin :
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.
- Quand le virtuel se rebelle contre le réel, l’irrationnel détruit l’humanité
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Édouard de Castelnau
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918