Noir c'est noir, Johnny Hallyday - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Noir c’est noir, Johnny Hallyday

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Après le décès de Jean d’Ormesson, l’écrivain le plus populaire en France, nous nous réveillons, le mercredi 6 décembre, en apprenant la mort de Johnny Hallyday, notre chanteur de variété le plus populaire et de loin. Décidément c’est un grand jour de tristesse car ces deux symboles de notre pays, deux repères transgénérationnels — qui nous aidaient à nous définir et donc à vivre — nous sont enlevés.

Il y a des points communs entre ces deux hommes qui ont incarné, chacun, un formidable appétit de vivre. D’Ormesson par la joie affichée, l’humour, la distinction, la séduction, l’intelligence pétillante ; Johnny par le caractère, la « gueule », la capacité inégalable pour attirer à lui et transcender les talents des meilleurs auteurs de chansons et les musiciens. Personne, dans le monde du spectacle hexagonal n’arrive à la cheville de cette « idole » qui aura traversé un demi-siècle sur scène en mobilisant des publics immenses d’absolument toutes les générations, toutes les conditions sociales. Certes, chacun a vu d’Ormesson à la télévision, mais combien de Français ont-ils lu un de ses livres ? La voix de Johnny, tout le monde l’a au creux de l’oreille, et son vibrato ne laisse personne indifférent, les titres et les paroles de ses chansons font partie de notre fond culturel commun. Un critique disait qu’il aurait pu chanter l’annuaire du téléphone ou le code civil et que cela aurait fonctionné quand même. Peut-être, mais ses chansons ont été beaucoup plus que cela, elles ont exprimé et accompagné l’évolution de notre propre sensibilité depuis le début des années soixante et l’ère des « yéyé » (un terme inventé par le sociologue Edgar Morin).

Ces deux grands disparus n’ont pas eu une vie de couple parfaitement exemplaire. Les femmes leur tombaient dans les bras trop facilement ? Et pourtant, l’un comme l’autre resteront pour leur éloge du grand amour et ils ont en commun d’avoir été accompagnés jusqu’au bout par un amour familial que tous les proches, à commencer par les médecins, ont jugé remarquable. C’est cela aussi qui leur a permis de tenir debout au-delà des normes habituelles : un entourage familial tout dévoué qui touche à une forme de sainteté quand on pense à Laeticia, icône de l’amour sponsal à sa façon… Et puis la passion professionnelle et artistique. Ils ont travaillé d’arrache-pied jusqu’à la fin. Nous aurons en janvier, le nouveau livre de d’Ormesson, et le nouvel album de Johnny… qui a donné cet exemple invraisemblable d’une dernière tournée « Les vieilles canailles » — alors qu’il souffrait le martyre à cause de son cancer du poumon —, l’été dernier, grâce à sa propre énergie de combattant — son copain Eddy Mitchell, disait : « il se bat comme un Robocop » — et grâce à l’amour de sa famille et de son public.

On le sent bien, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre et on y entre à reculons et nostalgie. Mais ce ne serait pas faire honneur à ces deux grandes figures qui n’ont jamais jeté un oeil en arrière et ont toujours travaillé magnifiquement pour le présent et donc l’avenir.

Ajoutons que, face à la mort, aucun des deux ne fermait la porte à l’espérance d’un au-delà, bien au contraire. Les deux aimaient l’idée qu’on allait prier pour eux. Aucun des deux n’avait véritablement rejeté sa foi catholique, même s’ils étaient assurément de drôles de paroissiens. Leur amour de l’Amour leur assure la tendresse de Dieu, c’est évident.


Christine Boutinن‏@christineboutin

Johnny est parti. Le voile de tristesse recouvre la France ce matin. Merci pour tout. Que La Croix qu’il portait lui ouvre le ciel 🙏

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