Noël, trésor inestimable - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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Noël, trésor inestimable

© Claude TRUONG-NGOC / CC by-sa

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Noël, trésor inestimable

Comment fêter Noël ? Déjà les illuminations sont apparues dans les villes de France, grandes ou petites. En Alsace, le marché de Noël autour de la cathédrale de Strasbourg est particulièrement célèbre, et il n’est pas le seul de cette belle province.
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Comment fêter Noël ? Déjà les illuminations sont apparues dans les villes de France, grandes ou petites. En Alsace, le marché de Noël autour de la cathédrale de Strasbourg est particulièrement célèbre, et il n’est pas le seul de cette belle province. Les crèches demeurent très souvent, même en dehors des églises, les meilleures expressions de la joie des cœurs, grâce au rappel de l’événement qui a bouleversé le monde.

Une lutte sourde

Cependant, depuis plusieurs années, une sorte de lutte sourde se trouve engagée autour de la présence de représentations de la Nativité dans les lieux publics, notamment les mairies. On sait le combat acharné mené, par exemple, par le maire de Béziers, qui dispose du soutien massif de l’opinion publique, au-delà des chrétiens de la ville. Pour des élus de cette sensibilité, il s’agit de maintenir une tradition solidaire de l’identité profonde du pays. Mais d’autres combattent au contraire farouchement en sens inverse. Il semble que leur obsession est d’effacer tout caractère chrétien de la grande fête de fin d’année au nom des principes de laïcité.

Le cas de la ville de Nantes, dirigée par Mme Johanna Rolland, figure d’un socialisme en grande difficulté, est de ce point de vue exemplaire. Tout un décorum est ainsi déployé dans la cité qui n’a plus rien à voir avec Noël, dont il s’agit d’effacer la mémoire au profit d’un climat festif indéterminé : « L’esprit de Noël multiculturel devrait rassembler tout le monde sous le même chapeau de la créativité. » Ce genre de déclamation, qui a été prudemment supprimée par suite, est typique de ce qu’on appelle le wokisme et qui renvoie à une entreprise frénétique de déconstruction d’un passé culturel et civilisationnel.

L’énergie militante de ses partisans est, de fait, plus apte à la démolition qu’à cette prétendue créativité. La mutation du père Noël en mère Noël satisfait peut-être un certain féminisme mais rend goguenards les promeneurs des rues.

La laïcité serait donc à l’origine de cette lutte acharnée contre le Noël chrétien. Mais en quoi consiste-t-elle vraiment ? La définition de son contenu est beaucoup moins simple que ce qu’on laisse entendre. Signifie-t-elle simplement la neutralité de l’État en matière religieuse ? Mais en ce cas, elle ne devrait jamais intervenir dans le domaine métaphysique, et surtout pas en substituant certains concepts philosophiques aux concepts religieux.

Quelle laïcité ?

Émile Poulat, historien éminent de la loi de 1905, considérait que seule une conception prudentielle de la laïcité convenait pour régler les questions d’interférence du religieux et du politique. Et sûrement pas une doctrine « compréhensive » se substituant aux différentes confessions. Il s’avère que la créativité nantaise recouvre bien une volonté de substitution qui n’est nullement du ressort d’une municipalité. Noël appartient à un ordre spécifique en cohérence avec un héritage particulièrement précieux. Et les tentatives qui servent à effacer sa spécificité ne visent qu’à briser les âmes et brutaliser les cœurs.