Noël : retour à l’essentiel - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Noël : retour à l’essentiel

Si au delà de la grande fête de la consommation, on s'avisait de revenir au sens de Noël, ne serait-ce qu'en méditant devant la crèche ? Que nous propose comme réponse à l'énigme de la vie la société post-moderne, sinon un néant qui ne veut pas dire son nom ? Et s'il n'y avait pas d'alternative au christianisme dont les agnostiques et les athées demeurent les débiteurs ?
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Illuminations de Noël à Paris

Illuminations de Noël à Paris

© Philippe Lissac / Godong

À l’approche de Noël, il n’est pas interdit de revenir aux questions essentielles, celles qui touchent au sens de la vie, et plus particulièrement à ce que le christianisme est venu nous apporter. Je sais bien qu’on s’acharne, de toutes les façons, à recouvrir du voile de l’oubli l’événement de Noël, jusqu’à parfois effacer son nom, qui ne serait ni consensuel, ni conforme à ce qu’exige une société laïque. À la fin de sa vie, Jean Guitton s’indignait du silence sur l’essentiel, et dès le début de son pontificat, le pape François implorait pour qu’on ne transforme pas l’Église en simple ONG. Mais, dira-t-on, on ne peut pas grand-chose contre les mouvements profonds de la société, qui vont infailliblement vers l’agnosticisme et l’athéisme. N’est-ce pas la dynamique même de la société post-moderne ?

En est-on si sûr ? L’agnosticisme c’est simplement l’incertitude, la situation de qui est dans l’incapacité de se déterminer par rapport à l’absolu. L’athéisme, c’est tout autre chose, puisque l’athée c’est celui qui a posé comme une certitude l’absence ou plus encore la non-existence de Dieu. C’est d’ailleurs, philosophiquement, une posture plutôt incertaine. Paul Ricœur avait qualifié Marx, Freud et Nietzsche de penseurs du soupçon. Mais le soupçon n’implique pas une construction rationnelle décisive. Ces philosophes athées nous donnent de quoi soupçonner, et non pas établir sur le roc la certitude de leur athéisme. Et puis nous avons changé d’époque. Nous sommes même loin de Sartre, qui brandissait notre liberté comme antithétique de la toute-puissance divine.

Mais alors, que reste-t-il comme horizon intellectuel et spirituel ? Le nihilisme comme incertitude définitive ? On ne peut mieux dire que le christianisme n’a pas été remplacé sur nos terres chrétiennes, parce qu’il est irremplaçable. C’est la thèse d’un historien anglais très sérieux, Tom Holland, qui publie un gros ouvrage sur la façon dont les chrétiens des origines ont changé le monde. Et sa conclusion actuelle est que « nous sommes les éternels débiteurs du christianisme », parce que le bouleversement accompli par un Dieu crucifié ne peut en aucune manière être surpassé.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 17 décembre 2019.