Noël, la simplicité du plus profond mystère - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Noël, la simplicité du plus profond mystère

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Naissance de Jésus, Giotto, XIVe siècle. Église de l'Arena, Padoue.

Naissance de Jésus, Giotto, XIVe siècle. Église de l'Arena, Padoue.

© Fred de Noyelle / Godong

L’admirable avec Noël, c’est que ce qui nous est le plus proche humainement, la naissance d’un tout petit, nous ouvre au plus profond des mystères. La naïveté poétique de la crèche, qui fait l’émerveillement de tous parce qu’elle se rapporte à la naissance, le fait humain qui ne cesse de nous émouvoir, est en même temps ouverture à la filiation divine. Nous sommes tous familiers de la naissance, par expérience familiale. Moi-même comme heureux grand-père, j’ai revécu il y a quelques jours, le bonheur de tenir une nouvelle petite fille entre mes bras. Mais penser que le Fils de Dieu est né de la Vierge Marie à travers le même processus biologique ne peut que nous saisir.

Le plus humble des croyants n’a pas besoin d’avoir lu saint Augustin et saint Thomas d’Aquin sur l’union hypostatique pour comprendre que Jésus est en même temps pleinement issu de la Vierge Marie et du sein de la Trinité. De même l’enfance de Jésus, disons-même la piété envers l’enfant-Jésus, telle qu’elle s’exprime à Prague par exemple, constitue une invitation à méditer en quoi sa relation intime au Père est marquée du sceau de la filiation. C’est la conviction du théologien Joseph Ratzinger qui avant d’être Benoît XVI, aimait prêcher sur cet aspect qui relie la piété et la réflexion dogmatique la plus exigeante. Le véritable titre de noblesse du Christ n’est finalement ni Roi, ni Seigneur, ni d’autres attributs de puissance, mais un mot que nous pourrions traduire par « enfant ».

Nous pouvons donc dire que si l’enfance occupe une place éminente dans la prédication de Jésus, c’est parce qu’elle est en lien étroit avec son mystère le plus personnel, sa filiation. Et Joseph Ratzinger de rappeler le mot profond de Joachim Jeremias, son collègue protestant, être enfant au sens où Jésus l’entend signifie apprendre à dire « Père ». Faut-il conclure d’un tel enseignement que les libres penseurs n’ont pas tort de refuser la place publique à une crèche si évidemment porteuse de l’attestation de l’essentiel de la foi chrétienne ? Mais la pédagogie de Noël est la plus pacifique qui soit, elle n’agresse nulle conscience, elle est la parabole proposée et nullement imposée de notre apparition au monde et de notre condition filiale.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 25 décembre 2019.