Marie donna le jour au Dieu de l’Univers
Et l’enfant nouveau-né mit en liesse les anges
Chante la création si belle si étrange !
Et nos yeux riverains sont à peine entrouverts…
Pourtant ce Dieu d’amour qui à nous se mélange
Pas prétentieux du tout, c’est le monde à l’envers !
Dors bien ! petit Jésus, et fais des provisions
De force et de tendresse et de sérénité.
Prévenez son sommeil de la contrariété,
Vous deux, l’âne et le boeuf, car c’est votre mission
De souffler hardiment…! Mais pensez tout de même
A humer ce parfum qui flotte à Bethléem
Et toi, mouton naïf, devançant les bergers,
Approche-toi de lui avec facilité.
Ta douceur légendaire et ton humilité,
(si tu n’étais venu, on irait te chercher)
Il les avait prévues avant la création
Pour les prendre sur lui quand viendrait sa passion.
Il perçoit le bonheur comme une façon d’être,
Surprenant fils de Dieu sa logique se fonde
Sur l’amour qu’il reçoit dès son entrée au monde,
Une lampe allumée toujours prompte à renaître…
Quand s’attise déjà la bourrasque cruelle
Qui sur lui va s’abattre en soufflant les chandelles…
Alors ne tardez pas, venez vite à la fête !
Sans faire plus d’apprêts, l’esprit effervescent,
Le coeur sensible et doux, lui offrir vos présents.
Ne venez pas tout seuls : Jésus a dans la tête
Le nom de tous les siens, de ses enfants recrus
Confiant trop lourde peine à celle qui a cru
Ravivés à l’éclat de celle qui a cru.
Benoît A. Dumas