Nicolas - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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Nicolas

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Valeurs actuelles arrive normalement le jeudi : il est 11 h 30 et l’exemplaire de ce 8 au 21 août a bien ponctuellement déposé dans la boîte à lettres par notre « factrice » : par bonheur, on échappe par ce mot à l’horrible féminisation de « facteur » en « factreuse » qui nous aurait autrement été servi. Parfois cela passe : une poule « pondeuse » face à l’écrivain « pondeur » de textes… Mais je constate que la servilité des journalistes envers les pondeuses féministes gagne de jour en jour du terrain : l’Express, le Point, le Nouvel Obs sont des suiveurs idéologiques même si le féminin « suiveuse » n’est pas désolant. Mais j’ai découvert dans je ne sais plus quel magazine – il y a longtemps, mais le choc fut assez rude pour que je m’en souvienne encore – une magnifique « acteuse », sans doute préférée à la sans doute trop commune « actrice »… Mais ce matin je pensais à autre chose, je pensais à la détention de Nicolas : l’on m’avait téléphoné pour m’informer d’un article à ne pas manquer, les confidences de Nicolas sur son séjour en l’Hôtel de la République, référencé à moins cinq ou six étoiles.

L’article que j’attendais concerne donc Nicolas, la bête noire de Manuel Valls et de Madame Taubira. Il faut bien qu’il en soit ainsi pour que ces fringants ministres aient tous azimuts lancé des ordres à la fois d’une sottise himalayenne et d’une injustice encore plus extravagante. Sont-ils à ce point inconscients de la gravité de ce qu’ils font ? Non, et c’est ce qui alarme tout honnête citoyen, inquiet qu’un jour il ne subisse l’aveugle ressentiment de tels ministres et sous-ministres pour qui la France se résume à son régime …

Je vais lire, naturellement, les réponses données aux questions posées par Geoffroy Lejeune et Floriane Dumazert, mais d’abord regarder la photographie de Nicolas quelques instants après son arrestation ! Image ô combien accusatrice : elle « prouve » qu’existe un ‘’au-delà’’ du cynisme ! Menotté, ligoté aux chevilles, jeté sur un bat-flanc comme un sac de patates, on se dit que l’homme qui git sur l’écran, visage contre la planche, est certainement un dangereux criminel, peut-être l’un de ceux qui ont mérité par le passé le surnom d’ennemi public n°1, en somme un sale type, brigand de première, assassin récidiviste ou même, comme préfère souvent le dire les journalistes, un « serial killer » ! Ce redoutable auxiliaire du mal absolu fut affaibli par jeûne obligatoire sur au moins une trentaine d’heures ! Pourtant non, ce jeune homme n’est qu’un étudiant préparant d’importants examens qu’il devait passer trois ou quatre jours plus tard – va-t-il va perdre ainsi une année universitaire ? – et dont les seuls méfaits furent d’avoir oublié l’un de ses prénoms, mais pas du tout son véritable patronyme1, et exprimé en manifestant une opinion contraire à celle de Monsieur le Président Anormal et de son ministre de la police, tout aussi hors normes. Le dégoût s’installe rapidement dans la masse de mes neurones et j’éprouve une difficulté certaine à penser que je « dois » respecter à la fois ces êtres prétendus responsables et la façon de chacun d’incarner sa fonction.

De la photo je passe au texte : les précisions données par ce « malfaiteur » sidèrent et scandalisent ! Même à l’encontre d’un violeur, ou bien d’un assassin, les policiers devraient s’interdire, par droiture, simple humanité – ne serait-ce que pour sauver leur honneur d’homme, à défaut d’un commandement du même ordre venu de la Place Beauvau –, d’infliger des traitements aussi dégradants à l’un quelconque de leurs « clients ». La règle n’est-elle plus de séparer l’être emprisonné et les faits commis ? Considérer ces faits objectivement tout en respectant l’être en face de soi ? Oui, je suis profondément écœuré, et pas seulement parce qu’il s’agit de Nicolas, dont le père nous est connu, mais en pensant que si ces fonctionnaires de police sont capables sur cet innocent de comportements assimilables aux mœurs de la voyoucratie, que penser de ce qu’ils s’autorisent dans le secret des commissariats et des prisons ? Ce seul soupçon rendu possible par l’abjection de ce qui fut infligé à Nicolas devrait inciter Monsieur Valls à démissionner. S’il le fait, lui sera accordé le pardon alors mérité !

J’en viens aux faits reprochés : les plus faibles que l’on puisse imaginer ! Il a manifesté contre une loi que des millions et des millions de Français continuent de dire injuste, mauvaise, contraire à la vérité de nos traditions comme de nos certitudes concernant le mariage. Sans même d’ailleurs examiner si cette opinion peut être considérée comme juste, acceptons simplement le fait qu’il s’agit d’une opinion : la Constitution de la République française ordonne aux pouvoirs de respecter la liberté d’opinion de chacun. Je sais que depuis quelques années on a le droit de dire tout le mal que l’on pense – si on en pense – des muletiers ou des cordonniers, des belles-mères ou des grands pères, sans qu’une loi nous l’interdise mais que l’on ne peut rien opiner qui soit ne fut-ce que légèrement moqueur d’un homme plus sensible aux charmes d’un « semblable » qu’à ceux d’une femme. Je m’arrêterai à cet exemple pour seulement signaler qu’il y a des opinions en France qui peuvent vous coûter cher ou même vous conduire à Fleury-Mérogis…

Mais ce qu’il y a de grave c’est qu’en réalité ce qui est révélé en cette affaire c’est que Messieurs Hollande et Vals, accompagnés de Madame Taubira, viennent de ressusciter le délit d’opinion, soit de porter atteinte gravissime à la liberté d’expression ; cela se vérifie quotidiennement, vu ce que la police se permet contre les manifestants de la Manif-pour-tous : lire à ce sujet, sur le Salon beige du 8 août, le témoignage2 d’un des manifestants : éloquent ! Mais des témoignages semblables sont légion et couvrent toute l’étendue du territoire. Heureusement, des photos ont été prises, des films tournés : qui permettront, je l’espère, que soient déposées par centaines les plaintes légitimes devant les tribunaux de France. J’espère qu’ils ne sont pas tous aux mains d’adhérents au Syndicat de la Magistrature…

Ce qui a été infligé à Nicolas est indicible : la marque de bourreaux soucieux de complaire à leur(s) donneur(s) d’ordres… J’en reste stupéfait, profondément attristé : voilà ce qu’est devenu notre pays ! Le scandale est immense, les ruines morales s’accumulent ! Chaque fois que je verrai paraître aux « étranges lucarnes » les visages du trio d’enfer Hollande-Taubira-Valls, je verrai se dégager de leur aura le sourire sinistre de démolisseurs.

En fait, je souscris au jugement de ma femme : ce sont de lamentables peureux. La peur fait faire n’importe quoi à celui qui n’a aucune autorité naturelle et qui ne peut compter que sur la violence de positions extrêmes – le mariage pour tous par exemple – pour tenter de s’imposer et d’obliger le peuple à plier l’échine. Sans aucunement commettre un amalgame dont je réprouve la pratique universelle au sein de la plupart des médias les plus en vue, je ne puis m’empêcher de faire un parallèle avec la timidité connue d’Adolf Hitler : celui-ci alla infiniment plus loin que ce trio minable, mais c’est aussi qu’il était beaucoup mieux armé qu’eux. Notre chance !

Ma femme est ici indulgente : comment condamner un peureux ? Certes, la question vient aux lèvres : de quoi ont-ils peur ? Que redoutent-ils ? D’être renvoyés chez eux, ou bien à leurs chères études ? Ce serait pourtant le meilleur des services que les citoyens pourraient leur rendre …

Le 7 août, je crois, Nicolas « veillait’ devant le Ministère de la Justice ! Il reprenait sa place dans un combat qui ne s’achèvera que le jour où les coups portés à l’enfance, aux familles, auront été annulés.

Les familles… J’ai gardé en réserve le texte du pape François où il dit, lors de son discours d’arrivée au Brésil :

« Les enfants sont la pupille de nos yeux » […] Comme elle est belle cette expression de la sagesse brésilienne qui appliquent aux jeunes l’image de la pupille des yeux, la fenêtre à travers laquelle la lumière entre en nous et nous offre le miracle de la vision ! Qu’en sera-t-il de nous si nous ne prenons pas soin de nos yeux ? Comment pourrons-nous avancer ?

La jeunesse est la fenêtre à travers laquelle l’avenir entre dans le monde. C’est la fenêtre… Et elle nous propose donc de grands défis. Notre génération se révèlera à la hauteur de la promesse qui est en chaque jeune quand elle saura lui offrir un espace, c’est à dire assurer les conditions matérielles et spirituelles nécessaires à son épanouissement ; quand elle saura lui donner de solides fondements sur lesquels il puisse construire sa vie et lui garantir la sécurité et l’éducation afin qu’il devienne ce qu’il peut être ; quand elle saura lui transmettre des valeurs enracinées pour lesquelles il vaille la peine de vivre et lui assurer un horizon transcendant pour apaiser sa soif de bonheur authentique et sa créativité dans le bien ; et quand elle saura lui confier en héritage un monde qui corresponde à la mesure de la vie humaine et réveiller en lui les meilleures potentialités pour être protagoniste de son lendemain et coresponsable du destin de tous. »

Il ajouta dans l’avion, s’adressant aux journalistes : « Ce premier voyage est vraiment pour rencontrer les jeunes, mais pour les trouver sans qu’ils soient isolés de leur vie : je voudrais les rencontrer dans leur tissu social, en société, parce que lorsque nous isolons les jeunes nous commettons une injustice : nous leur retirons leurs attaches. Les jeunes ont des attaches : ils appartiennent à une famille, à une patrie, à une culture, à une foi. Ils ont des attaches ! Et nous ne devons pas les isoler, et surtout ne pas les isoler de toute la société. Ils sont vraiment l’avenir d’un peuple, c’est vrai. Mais pas seulement eux. Ils sont l’avenir parce qu’ils ont la force, ils sont jeunes, ils vont de l’avant. »

Il m’est précieux de pouvoir recouvrir, par des propos aussi tendres et heureux et bienfaisants que ceux exprimés par notre pape François, ce flot d’ordures mentales que nous sommes obligés de contenir – c’est un combat3 nécessaire d’ordre spirituel – et qui donne à la culture qui s’instaure aujourd’hui en France l’aspect de l’ordure et l’odeur de la mort.
Dominique Daguet

  1. Est-ce que l’on met en prison ces personnes qui demeurent invisibles sous une burka alors qu’elles pourraient parfaitement être des évadés, des terroristes ? Rendre impossible de « voir » qui l’on est me paraît d’une gravité sans commune mesure avec cet oubli mentionné : d’autant que l’individu arrêté était entre les mains de policiers bravaches, qui le furent moins le soir où, au Trocadéro, on cassait, on pillait, on brûlait des voitures… sous leurs yeux mais non sous leurs matraques.
  2. Je n’étais pas dans le groupe mais en dehors, dans l’intention d’observer et de prendre des photos (de la presse, des officiels, de la police, de la brigade de déminage présent sur place…). […] Subitement un CRS me prend brutalement le bras et me pousse tout aussi brutalement dans le groupe, d’une centaine de personnes. […] Sans comprendre la situation, immédiatement après cette bousculade, trois hommes, en civil, se jettent sur un jeune et le violentent en le poussant. […] Tout se passe vite. Comme n’importe quel honnête homme, plusieurs viennent spontanément à son secours. Je ramasse la chaussure du jeune homme, qui se retrouve torse nu le polo arraché. Je me fais subitement à mon tour, sans aucun motif, brutalement pousser par une femme, toujours en civil, tandis qu’un autre homme toujours en civil me pousse en me faisant un croc-en-jambe qui heureusement ne me fait pas chuter. Les trois premiers hommes repoussent brutalement le jeune homme qui semble souffrir (clefs de bras) à l’écart entre deux voitures. les téléphones sortent pour filmer la scène et ces hommes. […] Quelqu’un remarque que ces hommes ont des pistolets à la ceinture. On leur demande : « si vous êtes de la police dîtes-le. Qui êtes-vous ? Etes-vous de la police ? » Les brutalités continuent mais aucune réponse. […] Tout le groupe se trouve repoussé loin du Pôle Emploi. Des CRS sont là goguenards, certes pas tous, mais un nombre important. Je ne peux pas écrire ici tout ce que j’ai vu et entendu de leur part : « Vous êtes des soumis, vous n’avez pas de couilles vous vivez avec celles d’un autre, cassez-vous, dégagez, nous on est de la police on a tous les droits, on fait ce qu’on veut. » En clair, des termes de voyous, de délinquants revêtus d’un uniforme. […] Un commandant […] venu escorté par des CRS pour prendre un grand drapeau LMPT monté sur une haute hampe […] et le DETRUIRE, malgré les véhémentes protestations des manifestants solidement encadrés […] Plus tard, lorsqu’une personne le filmant lui demande, suivant un conseil juridique, de nous dire pourquoi nous sommes parqués depuis des heures en plein soleil, privés de notre liberté de circulation (Hollande étant parti depuis longtemps), ce même commandant fait mine de ne pas entendre et fait semblant d’être au téléphone et s’éloigne. Apparemment ce commandant a dit à une femme qu’en 1945 elle aurait été du côté des collabos ! Il a osé ! Un autre commandant, […] a répondu […] à des personnes qui lui demandaient pourquoi il agissait ainsi : « Pourquoi ? Mais pour 4000 euros par mois Monsieur ! Je suis très heureux de repousser des familles et des enfants. Je ne vais jamais en banlieue, non, c’est beaucoup trop dangereux. ». […] Les manifestants ont été parqués en plein soleil au milieu de la rue jusqu’à 13h30, soit 4 heures après et bien longtemps après le départ de Hollande. Pourquoi ? Pour ne pas que cette population soit libre d’entrer en centre-ville où Hollande prenait un bain de foule.
  3. Rimbaud : « Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes ».