Pour la plupart de ses contemporains, Nelson Mandela, le premier président noir de la jeune République d’Afrique du Sud qui a obtenu la fin de l’apartheid en collaboration avec le dirigeant blanc Frédéric De Klerk, restera comme un homme qui a su préconiser l’esprit de réconciliation.
L’histoire retiendra probablement ses gestes publics traduisant le renoncement à la vengeance, malgré l’épreuve de vingt-sept longues années de prison. Couronné du Prix Nobel de la Paix en même temps que De Klerk, Mandela vient d’obtenir encore une nouvelle réconciliation juste après sa mort, celle de François Hollande et Nicolas Sarkozy malgré leur différend politique.
Le Président Hollande vient en effet de prendre de la hauteur en invitant l’ex-président Sarkozy à le rejoindre dans son avion pour prendre la direction de Johannesburg, afin d’assister ensemble aux obsèques de Mandela, l’homme qui a refusé de voir uniquement la vie en noir et blanc, et qui a récusé un manichéisme trop facile, pour éviter la guerre civile à son pays.
Chapeau ! Réconcilier deux chefs politiques français, ce n’est pas si simple, dans cette France de 2013, où la classe politique est traversée par des rivalités personnelles féroces et par des querelles quasi tribales… Désormais, il n’y a plus qu’à regarder vers le Cap de Bonne Espérance, puis à revenir sur le sol français avec des idées de concorde nationale, sans manichéisme, sans diviser les Français entre un camp des « Bons » et un camp des « Méchants ». Quitte à afficher une photo de Nelson Mandela dans les permanences des partis politiques, s’il le fallait, le temps de la réflexion.