Naïveté ministérielle - France Catholique
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Naïveté ministérielle

En octobre dernier, la secrétaire d'État à la Jeunesse était victime d'une mésaventure qui l'a marquée. Confrontée à des jeunes de quartiers populaires, elle a été assaillie de reproches concernant la religion, sans aucune sensibilité à la laïcité. Mais n'est ce pas la réalité qui éclatait, telle qu'elle est massivement vécue dans le pays ?
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« Il faut être plutôt naïf pour s’étonner de ce qui est la réalité dominante d’une large part de l’Éducation nationale »

« Il faut être plutôt naïf pour s’étonner de ce qui est la réalité dominante d’une large part de l’Éducation nationale »

Dans Le Journal du dimanche d’hier, une page a retenu mon attention, en dehors du dossier abondant sur les derniers développement de la lutte contre la pandémie. Il s’agit encore de la laïcité, sujet battu et rebattu. Mais l’article en question a le mérite de nous affronter à la réalité concrète et aux difficultés pour y faire entrer les principes. On y rappelle la mésaventure survenue à Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement en octobre dernier. Elle devait rencontrer à Poitiers des jeunes issus des quartiers populaires pour parler de religion. C’était huit jours après l’assassinat de Samuel Paty, et le débat tourna très vite à l’affrontement et surtout à l’incompréhension.

Les jeunes étaient de fermes défenseurs de leur religion et on devine celle à laquelle ils adhéraient. Leurs revendications étaient impératives, il réclamaient des cours de religion à l’école, mais surtout la possibilité de porter des signes ostentatoires d’identification confessionnelle. Du coup, on passa à des reproches véhéments de stigmatisation, la police fut dénoncée comme raciste. On devine l’embarras de la secrétaire d’État, qui demanda par la suite un rapport précis sur les causes des atteintes à la laïcité qu’elle avait dû encaisser. Ce rapport signale notamment les carences des documents pédagogiques, qui, par exemple, ne tenaient pas compte des non croyants.

Pardon, mais il faut être plutôt naïf pour s’étonner de ce qui est la réalité dominante d’une large part de l’Éducation nationale. Réalité signalée depuis longtemps par le corps enseignant. Il faut être aussi naïf pour croire qu’une question de culture aussi considérable pourra être résolue par des recommandations administratives.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 mars 2021.