N’est pas moraliste qui veut ! (Suite) - France Catholique
Edit Template
La justice de Dieu
Edit Template

N’est pas moraliste qui veut ! (Suite)

Copier le lien

Attendre m’a permis de lire ce qu’hier a écrit Yvan Rioufol dans le Figaro : « Le peuple est à bout. Il ne supporte plus cette oligarchie qui le représente si mal (…) La crise de la démocratie n’a jamais été aussi palpable et explosive. » Le tragique est que ses propos sont parfaitement exacts. Et ceux qui nous gouvernent s’imaginent être capables de « moraliser » leur politique alors qu’ils n’ont cessé depuis un an de nous jeter à la figure des seaux entiers de lois « merdiques » ; que mon lecteur me pardonne cet adjectif même s’il l’approuve, encore plus s’il le désapprouve… c’est le seul qualificatif qui se soit trouvé en mon esprit grossier, lois parfaitement contraires à ce qu’exige la morale, du moins celle qui me fut enseignée par des professeurs dont je continue d’estimer leur travail et même de le louer. Faire apprendre aux petits enfants la théorie du gendeure – archi fausse, archi immorale, archi désuète déjà pour tout esprit encore doté d’un brin de raison – est une décision immonde, une véritable crapulerie intellectuelle ! Cela ne vaut pas mieux quand il s’agit de l’imposer au corps social ! Adapter les structures sociales et le code civil à ce qui paraîtra bientôt comme une incohérence monstrueuse est à la fois une imposture politique et morale ! Or il apparaît clairement qu’il ne s’agit que d’un agenouillement débile devant les gourous bruxellois et onusien, qui sont à rejeter comme on rejette des malfaiteurs (notamment les magistrats décérébrés à la Ubu qui sévissent à la Cour européenne des soi-disant droits de l’homme, elle qui impose la libéralisation à tout va de l’avortement et les recherches sans entraves en se servant des cellules embryonnaires ; cela est imposé aux différents États1 de cette Union européenne, incapable de faire autre chose que d’obéir aux couloirs LGBT, Grand Orient, Siècle plus quelques autres organisations dont le siège est aux États-Unis : toutes n’ont en vue que d’instaurer le futur Gouvernement mondial afin de le contrôler comme par exemple l’est le gouvernement ayraultien…).

Voir cette Europe couchée comme une prostituée dans les salons de l’ONU, organisation qui cherche elle aussi à imposer au monde entier cette vision scandaleuse de l’être humain, incite à la révolte. L’écœurement que l’on en ressent s agrippe aux tripes et donne envie de vomir.

L’homme n’est plus, pour eux, qu’un produit du hasard : pourquoi se gêneraient-ils et limiteraient-ils leurs ambitions, qui n’ont plus de comptes à rendre ni au Bien ni au Mal ?

Pour moraliser, il faut avoir une conscience aiguë de ce que sont ce Bien et ce Mal, accompagnés de la Beauté et de la Vérité : non sujets à subir les aléas des modes et tout autre chose que ce que nous expose M. Peillon dans ses impromptus philosophiques, à quoi je devrais cependant prêter plus d’attention, même si le ras-le-bol finit par survenir de devoir sans cesse s’informer de ce qui se trame afin de pouvoir s’opposer et n’être pas complice. Je préfèrerais de loin disposer de mon temps pour me promener sur nos petits chemins, contempler l’admirable Loire telle qu’elle se révèle à La Pointe, hameau de Bouchemaine, saisir l’instant où un petit bourgeon de saule, bien serré dans sa redingote, l’ouvre et dévoile son secret. Ou même revenir à d’anciennes amours, écrire des poèmes ou en dire… Mais peut-être n’en suis-je plus capable !

Oh ! Leur méthode est subtile : il suffit de changer le sens des mots ! Mais finement, en enveloppant les fruits de leurs trafics interlopes dans des mouchoirs de soie !

Qu’est-ce qui donc est mal, mauvais, dangereux, inconvenant, fautif, infâme ? Qu’est-ce qui est source de désordre (définition du mot adultère), de trouble, d’aveuglement de l’esprit ? J’ai parlé d’examen de conscience : en pensant à une conscience éclairée, naturellement et pas seulement en « se » faisant confiance comme maître absolu de la vérité… mais quand j’entends ce qui se dit au sommet de l’État français, je suis stupéfait de découvrir qu’ils ne savent rien, n’ont rien compris au monde d’après le bigue-bangue, pourtant assez vieux pour avoir été correctement (ou presque) enseignés.

Le sens des mots, quand on le modifie autoritairement comme arbitrairement, permet de séparer : règle d’or des totalitaires. Séparer les générations, les jeunes des anciens, les parents de leurs enfants, les incultes des cultivés, les gens de gauche des gens de droite, les athées des chrétiens etc. En ce moment, on perçoit très fortement ce « clivage » opéré en seulement quelques années et qui fait se côtoyer deux peuples usant des mêmes vocables mais ne signifiant pas la même chose quand ils passent du côté droit vers le côté gauche et inversement. Il en va ainsi du mot mariage… dont la maison Larousse va modifier sa notice en ne se fiant qu’à ce qu’en perçoivent aujourd’hui les gens du couloir LGBT. Quand je lis Le Nouvel Obs ou le Monde, souvent je ne comprends pas ce que l’on me donne à lire, et pas seulement parce que l’on y utilise force termes angloricains : l’usage en effet d’une terminologie anglophone aide grandement à l’instauration de cette frontière, ou ce gouffre, comme à défaire ou déstructurer en profondeur le peuple de France…

Moraliser c’est donc d’abord revenir à une même « langue pour tous » : ce serait la condition première de la confiance entre Français de tous horizons, même s’il faut penser que cette césure persistera peut-être encore un siècle. (À moins que le réchauffement climatique ne nous donne guère le temps de réfléchir à la question.)

Impossible de faire confiance à des politiques qui soufflent sur les mots pour en faire des girouettes…

Moraliser consiste également à mettre un terme aux diverses idolâtries propagées par les soixante-huitards qui ont pourtant l’âge de prendre leur retraite : notamment celle qui concerne sexe, idole emblématique : je suis frappé de l’impudeur régnant dans nos médias : les journalistes viennent à nous en tenant des propos de maquerelles ; les cinéastes nous donnent à voir des séquences ignominieuses et les critiques distingués distribuent leurs éloges. Je n’entends pas que le gouvernement aille jusqu’à châtrer ceux qui tiennent absolument à faire n’importe quoi avec leur idole préférée : qu’ils sombrent donc dans les marigots de leurs débauches si ça les amusent, ça les regarde et non le gouvernement. Il s’agit d’ignominies qui eussent dû rester cantonnées dans la sphère privée et être sévèrement réprimées dès lors qu’elles dépassent cette frontière du public : or elles sont devenues monnaie courante et même conseillée à nos adolescents jusque dans les temples de l’enseignement ! Je n’use pas du mot éducation, qui ne revient pas au gouvernement mais aux parents. (Avoir fait main-basse sur cette éducation est l’un des actes politiques les plus immoraux de notre histoire.)

Le devoir de l’État, qui visiblement l’ignore, n’est pas de favoriser ces excès, il est plutôt de prévenir les conséquences désastreuses de telles pratiques immondes, qui vont jusqu’à faire applaudir par la presse les jeux répugnants du libre échangisme. Ce devoir consiste également à préserver les enfants par un enseignement rigoureux, non oublieux de faire sa place à l’esprit, que ces pratiques bestiales écœurent.

Je tremble de honte à la seule idée que l’on veuille enseigner le gendeure aux enfants dès la sixième – est-il vrai que l’on songe à étendre la chose au cours préparatoire ? – ! Quel esprit totalement désordonné a pu concevoir une horreur pareille ?

Parmi les idoles chères à toutes les époques mais en celle-ci avec encore plus de frivolité, de désirs, plus d’appétit et de convoitise, je pense à la « théorie du racisme » ! Dès que vous avez une objection à faire à quelqu’un qui n’est pas de votre confrérie, vous êtes un « raciste », notion d’un vague tel que Monsieur Hollande a l’intention de chasser des dictionnaires le mot « race » !

Pourtant toutes les races qui composent l’espèce humaine sont racistes : c’est pourquoi ne l’être pas appartient au registre de la vertu. Pas plus raciste qu’un Noir vivant loin de sa maison. Pas plus raciste également qu’un Blanc visitant un pays étranger. Pas plus raciste qu’un membre de la vaste contrée des miséreux envers les membres de l’autre contrée où ne sont que des riches. Pas plus raciste qu’un orthodoxe ou un catholique entrant dans un temps protestant. Pas plus raciste qu’un Hindou qui ne supporte pas qu’un de ses concitoyens soit d’une autre religion que lui. J’écris hindou mais ce serait la même phrase avec musulman, bouddhiste etc..

Ce qui caractérise le raciste est la haine, bête et laide. Or on a tôt fait de qualifier de raciste celui qui n’éprouve aucune haine envers quiconque mais ose souligner ce qui lui paraît contraire chez autrui à la morale universelle qu’il entend respecter quant à lui. Monsieur Harlem du Bronx, secrétaire général de notre parti socialiste, décoche comme Lucky Luc sa flèche d’antiraciste professionnel sans même prendre le temps de distinguer entre haine aveugle ou criminelle et l’observation critique des différences. Idole utile en ce moment à ceux qui se refusent à prendre en considération les arguments des opposants à leur conception de l’être humain : ainsi la porte fermée du bureau de notre président aux interlocuteurs de la Manif pour tous : attitude fort peu morale ! Nos gouvernants peinent à tenter de découvrir les règles sociales qui permettraient d’apaiser la violence des courants qui agitent notre cratère national, alors qu’ils ont à leur disposition l’ensemble extraordinaire de la pensée sociale catholique… Mais l’idole« mépris du catholique », originaire de la pensée dite des Lumières, les empêche évidemment de s’y référer. Dommage pour la France. Cette négation coincée de notre passé est à la fois absurde, grotesque et… d’un racisme étrange.

D’autres idoles encombrent et troublent les perspectives : par exemple comment associer le temps linéaire idolâtré avec l’éternité verticale ? Cela ne me pose aucun problème existentiel mais il semble que nos experts en grand-orientalisme en sont perturbés.

Reste que la morale s’intéresse à la famille, simplissime concept naturel, qui n’a besoin d’aucune explication pour être reconnu, accepté des êtres humains normaux, concept des plus anciens en même temps que des plus actuels : cette morale de toujours veut que l’on respecte ce qu’est cette institution dans ses principes comme dans sa réalité sociale.

On a vu le tour de passe qui a fait que l’on marie en vue de reconnaître l’amour apparu entre deux êtres, notamment semblables entre eux – ici notion des plus floues, qui s’acoquine avec le désir sexuel illimité, qui pourrait se concevoir, non plus seulement entre deux mais aussi bien entre trois ou davantage encore – alors que le maire ne marie normalement que pour soutenir la constitution d’une cellule où se consomme l’alliance entre le masculin et le féminin, sans laquelle toute nation se dissoudrait, tout peuple se disperserait… cellule dont la raison d’exister pour l’État est qu’elle assure la perpétuation non artificielle de son peuple de qui il a reçu la charge de le gérer en bon père de famille – notion qui exclut toute révolution sociétale de ce type.

Mais (il y a toujours un mais qui s’impose et vient surcharger la réflexion), mais donc c’est ici le moyen socialiste de s’immiscer dans l’intime des êtres et de façonner leur inconscient afin d’éliminer tout ce que l’athéisme idéologique ne supporte plus, de façonner ainsi une humanité nouvelle débarrassée de Dieu quoique assujettie à ses maîtres provisoires. Compter alors sur la perpétuité du temps accordé (par qui ? on ne sait…) au Grand Orient de France et de partout. (On employait autrefois le mot « pieuvre » pour désigner un groupe de maffieux…)

Les gymnastiques mentales, profondément ahuries, auxquelles nous avons assisté pour tenter de justifier l’instauration d’un mariage entre semblables, union d’emblée infertile, ne sont que les prémices d’une déstabilisation totale de la société, cela à l’échelle du monde. Les « solutions » avancées qui permettraient aux semblables d’obtenir des enfants-objets – « PMA et GPA2 » – ne sont que des paravents destinés à masquer le principal : « mixer » dans une moulinette idéologique les populations existantes en une seule nouvelle espèce humaine, dévolue toute à la dévotion d’une vision artificielle de l’être et de ses désirs : lesquels dépendront de plus en plus des productions « offertes » par les grandes multinationales… Du moins le croient-ils. Pas moi.

En fait, bien pire que le monde d’Orwell !

La seule parade : une résistance obstinée, une volonté sans cesse ravivée de ne rien lâcher de notre civilisation. Mais qu’est-ce qu’une civilisation me demande mon daïmon ? Pour faire bref : un assemblage logique de principe à partir desquels déduite les conduites humaines. (À suivre…)

  1. Obligation sans discussion faite à l’Autriche et l’Irlande de renoncer aux stipulations de leur constitution en matière d’avortement et de recherche sur les embryons.
  2. Commodes ces sigles qui font oublier ce qu’ils signifient : ici, « procréation médicalement assistée » (est-ce le sens de la vieille expression « tenir la chandelle » ?), et « gestation pour autrui », soit qui relève d’un autre ventre au profit d’une femme infertile ou désireuse de s’offrir un enfant comme on s’offre une voiture, un manteau de fourrure ou un mélangeur de grande marque… Mépris des êtres, et notamment des femmes : j’entends les féministes hurler la fin de la femme et de l’homme, se suicidant en s’extrayant du monde des vivants tel qu’il est.