Chaque culture trouve des moyens astucieux pour substituer des choses profanes, qui ne sont d’aucun moyen pour notre salut, à des chose sacrées qui – horreur des horreurs – nous aident à nous développer spirituellement.
Pour les catholiques, il y a des exemples évidents, tels que utiliser le père noël comme substitut pour la véritable signification de la Nativité de Notre Seigneur, ou bien de passer tout notre temps en distraction plutôt que consacrer une part considérable de ce temps en prières. Beaucoup d’entre nous rendent un culte à l’exercice physique – la santé est importante, n’est ce pas? – ou sont obsédés par les équipes sportives, à tel point qu’ils « n’ont pas le temps » d’aller à la messe. Et ainsi de suite.
Plus subtiles sont ces substitutions qui remplacent des pratiques chrétiennes par des choses païennes qui leurs ressemblent. l’une assez habituelle concerne les « couples vivant ensemble » en imaginant que c’est d’une certaine manière pareil au mariage. Vivre sans la grâce du mariage, sans l’engagement total de vivre l’un pour l’autre pour toute la vie, comme partie de la communauté chrétienne, n’est qu’une caricature du Mariage.
C’est plus qu’une acrobatie, qui ne montre seulement que la superficialité de ceux qui sont impliqués. Ils ne veulent pas apprendre la profondeur de la nature humaine. Il connaissent déjà tout ce dont ils ont « besoin ».
De telles actions ont pour origine l’orgueil, la sorte d’orgueil qui peut détruire toute la vie d’une personne. Tel que : « La révélation de Dieu ne peut rien m’apprendre ». Ainsi nous obtenons un triste résultat : le sexe moderne n’a rien à voir avec l’union spirituelle et physique d’un couple qui est uni pour la vie dans la grâce. Ceci n’atteint même pas le niveau des anciennes formes païennes de mariage. Les êtres humains sont simplement trop profonds et mystérieux pour se traiter mutuellement de façon si triviale.
Anciennement il était communément compris que la signification de la vie est vraiment basée sur certaines valeurs humaines, elles-même fondées sur la nature des choses, comme d’exprimer toute votre existence par des mots soigneusement choisis devant l’assemblée d’une communauté de fidèles. Mais il est significatif que, bien souvent de nos jours, nous n’avons même pas d’assemblée de fidèles au mariage.
Puisque nous sommes sur le sujet de communauté de fidèles, le fait de se parachuter dans une communauté d’Eglise et, ensuite, ne l’utiliser seulement que pour certaines choses telles que aller occasionnellement à la Messe, la transforme en une sorte de cafétéria spirituelle.
C’est un véritable abaissement que de réduire une communauté d’Eglise à une communauté de cafétéria. Si c’est notre attitude, il n’est pas surprenant que nous trouvions que la paroisse n’est plus réellement une communauté dans un sens profond.
La participation dans une communauté de fidèles implique, avant tout, d’être présent. En deuxième lieu, cela implique une entière et complète participation. Il ne faut pas se demander ce que votre communauté peut faire pour vous, mais se demander ce que vous pouvez faire pour votre communauté (avec des excuses pour un catholique médiocre).
Un autre étrange développement ,maintenant, est le fait que des catholiques font des prières païennes au lieu de prières chrétiennes. Il y a un seul médiateur entre Dieu et l’homme et c’est Jesus Christ. Prier dans une sorte de vague sens spirituel est vraiment juste une sorte de rêverie. Ce n’est pas rejoindre la grande histoire de la prière chrétienne à laquelle nous appartenons.
C’est triste à dire, mais parmi les religieux ayant l’obligation de dire l’office divin quotidiennement, il y a une tendance à imaginer que des lectures spirituelles sont une sorte de substitut. Cela est simplement ne pas reconnaitre que Dieu a déjà agi dans l’histoire du monde. Et que ce que Dieu fait est centré sur Jésus Christ. Le cœur de la foi catholique est de rester concentré sur ce fait.
Couvrir ses enjeux, ou, plus probablement, faire ce qui est le plus facile, ou suivre un engouement, est assez médiocre comme substitut à la participation à la foi catholique, corps et âme.
Une influence particulièrement corruptrice par les temps qui courent, est le phénomène répandu d’imiter les comportements que nous voyons à la télévision. C’est un gros problème car souvent la motivation sous-jacente des êtres humains dans les publicités, les émissions auto-assistance, ou les films, est tellement matérielle qu’elle court-circuite le développement spirituel avant même qu’il puisse commencer. Il faut un sens critique bien développé pour faire les bons choix. L’approche de la vie « je-désire-être -comme-cet-acteur » ou le fait de baser sa vie sur les opinions sur de quelque expert affectif correspond à céder son existence à un tiers non compétent.
Les Saintes Écritures et la Tradition de l’Eglise ont une réelle autorité tout simplement parce que elles sont la vérité. C’est là où nous devons commencer l’effort permanent de développer la capacité de penser de façon critique.
Ceci me ramène au Mariage. La chose extraordinaire dans le vrai Mariage est que les époux s’aident mutuellement pour Introduire un esprit catholique dans chaque décision. Il y a une pédagogie quotidienne dans cette vie bénie, entièrement engagée et partagée, en s’aidant l’un l’autre à accomplir sa vie de plus en plus remplie dans la lumière de la vérité.
Un tel couple devrait regarder l’enseignement de l’Eglise comme guide, et non les magazines, les tweets sur la toile ou les émissions de la télévision. Accepter la pédagogie quotidienne des sacrements amène chacun des époux à un état totalement nouveau qu’aucun des deux n’avait imaginé avant leur mariage.
Les couples qui se sont engagés pour la vie, se sont aussi engagés pour un futur inconnu, mais un futur inconnu ensemble, sous l’aile des promesses de Dieu pour son Eglise et pour tous ses membres.
Avec de telles promesses disponibles pour chacun et tous, pourquoi devrions nous jamais accepter des substituts minables ?
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Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/08/13/accept-no-substitutes/
Image : Sainte Catherine de Sienne Assiégée par des démons, (artiste inconnu) c. 1500 [Musée national de Varsovie]
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Le Père Bevil Bramwell, OMI, PhD et le précédent doyen des Étudiants de la « Catholic Distance University ». Ses livres sont : Laity : Beautiful, Good and True ; The World of the Sacraments ; Catholic Read the Scriptures ; Commentary on Bendict XVI’s Verbum Domini ; et plus récemment, John Paul II’s Ex Corde Ecclesiae: The Gift of Catholic Universities to the World.
