Un des débats les plus vifs, qui traverse aujourd’hui l’ensemble du continent européen, concerne ce qu’on appelle le multiculturalisme. Récemment, la Chancelière Angela Merkel a soulevé une tempête en Allemagne, en signifiant l’échec de ce multiculturalisme. Le mot n’est pas trop difficile à définir, il renvoie clairement à une pluralité de cultures coexistant sur un même territoire politique. Il s’oppose ainsi à l’idée d’une unité d’appartenance et d’identité, celle qui caractérisait le Volk germanique. En France, le problème n’est pas différent. Il est même plus dur et plus ancien, à cause de l’idée républicaine solidaire par définition d’une unité de la nation, garantie par l’État, la laïcité et l’école publique. Cette idée est elle-même en relation proche avec l’équation établie entre l’État républicain et un certain idéal rationnel.
L’immigré est donc invité à entrer dans ce modèle impérieux, et il n’est pas question de s’aligner sur le modèle anglo-saxon, plus disposé à accueillir la pluralité des appartenances. Mais les deux modèles sont aujourd’hui en crise. Aussi bien le républicain que la multiculturaliste. Je n’arbitrerai pas le sujet en deux phrases. Je terminerai sur une question que je me réserve le droit de reprendre plus avant. Ce qu’on appelle les cathos — expression qui a le don de m’irriter souverainement — sont-ils du côté de l’unité ou de la pluralité ? Défendent-ils leur place au soleil au nom d’un droit communautaire, ou d’une exigence d’un autre ordre? J’affirme d’emblée qu’il en va beaucoup plus de l’universel que du multiculturel. Mais l’actualité nous permettra sans doute de reprendre le sujet.
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 7 décembre
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- Angela Merkel et les protestants allemands : « Juste le nécessaire »
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.
- Édouard de Castelnau