Morts pour rien ? - France Catholique
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La justice de Dieu
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Morts pour rien ?

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Une question terrible et odieuse me taraude l’esprit : ces 82 jeunes Français morts en Afghanistan tout au long des 90 mois pendant lesquels l’armée française fut présente sur ce terrain sont-ils morts en vain, « pour rien » comme cela se dit ? Aujourd’hui en effet l’on apprend que le gouvernement de Monsieur Karzaï va rétablir la charia ! Notamment les châtiments par lapidation… Les femmes vont remettre leur burka et cesser d’aller librement où bon leur semblait…

Difficile d’avaler ce boa ! Difficile de rester serein et l’âme en paix si l’on se souvient de tout ce qui a été dit par la classe politique française pour justifier le sacrifice de nos soldats ! Le sacrifice de leur vie ! Difficile d’autant plus que des centaines d’enfants sont aujourd’hui orphelins : on a fait croire à chacun que leur père avaient rétabli les Droits de l’Homme dans ce pays où l’islam le plus intransigeant, le plus intolérant, le plus violent, le plus totalitaire, le plus arriéré qui soit, va revenir occuper les palais du pouvoir et supprimer la liberté au nom d’un Dieu que certains voudraient nous faire croire qu’il est le même que celui de Jésus-Christ.

Espérons qu’il n’en sera pas de même en Centre-Afrique : il est vrai que là ne règnent pas les talibans, seulement des brigands du Nord, pour la plupart musulmans et qui, jusqu’à ces derniers jours, occupaient leurs loisirs à massacrer de l’infidèle, de l’ennemi de Dieu !

Nos soldats arrivent donc depuis trois jours en République centrafricaine, mise à mal par ces bandes armées afin d’installer un fantoche à Bangui, un Président d’une singulière incompétence, et se livrer, quant à elles, au pillage, à la chasse aux chrétiens, au massacre gratuit.

Des milliers de victimes – « femmes, hommes et enfants ! » – se retrouvent éparpillées le long des routes et sentiers, au cœur des villages anéantis, brûlés, aussi au fond de charniers que l’on découvre en différents endroits. Oui, il convenait que l’on ne tarde plus, même si des Français qui semblent ignorer l’actualité pensent sérieusement que nous n’avons rien à faire là-bas !
Notre président a parlé de ‘’terroristes’’, se refusant à nommer loup celui qui est un loup : ici, des islamistes pour la plupart et un reliquat de salopards seulement attirés par les pillages. Leur trait commun : la haine des chrétiens.

Nos journalistes s’indignent que des chrétiens encore en vie se soient organisés en milices d’autodéfense. La violence des envahisseurs a été telle que ces pauvres entre les pauvres ont perdu la tête : il fallait sauver ce qui pouvait l’être, les femmes et les enfants. Qu’auraient fait le moindre de ces journalistes ? Qu’aurais-je fait si, habitant Bangui ou un autre lieu, j’avais trouvé mes enfants assassinés ? Je puis prétendre « ne pas savoir », rien n’y fait et je me pose la question : quelle aurait été ma ‘’réaction’’ ? Je crois que j’aurais pris un fusil !
Qui sommes-nous pour juger le désespoir des affamés, des épuisés, des spoliés, qui voient en outre ce qu’ils ont de plus précieux, ces petits qui sont leur sang et leur souffle, jetés au sol, troués de balles ?

Certes, il n’est pas bon, il est même horrible que des chrétiens aient pu céder à l’esprit de vengeance et à la haine. Mais la France doit s’interroger : nos soldats sont-il partis à temps ? La décision a bien trop tardé : il fallait commencer en avance sur les décisions de l’ONU. Quand des innocents meurent assassinés après avoir été violentés parce que nos braves diplomates prennent leur temps, assis dans de confortables fauteuils, sirotant leur café ou leur ‘’Visequi’’, disputant des avantages et des inconvénients de telle ou telle décision, peut-on sérieusement mettre en rapport ce qu’ont fait pour défendre leurs familles ces pauvres diables sous-armés, d’ailleurs le plus souvent eux-mêmes victimes de ces brigands professionnels, et ce qu’ont fait les Sénékas du haut de leurs ‘’picqueupes’’, arrosant de loin avec des mitrailleuses de gros calibres ces malheureux poursuivis comme on poursuit des bêtes ?

Le désastre ne concerne pas que les morts : les brutes du Nord ont pillé tout ce qui était pillable (objets, vivres, outils…), brûlé tout ce qui était incendiable. La Centre-Afrique est aujourd’hui un champ de ruines.

Oui, la décision d’envoyer des troupes a été prise relativement tard : on ne peut oublier que les Sénékas ratissent le terrain et se livrent à ces jeux immondes depuis un an ! Un an de terreur incendiaire ! Quel martyre ! Quelle épouvante ! Que de deuils !

J’ai vu hier, à l’écran, des soldats français retenir la foule qui pensait que les Sénékas qui passaient devant ces mêmes militaires debout dans leur ‘’piqueupe’’ et dévisageant d’un air arrogant ceux qui n’avaient pas encore reçu d’ordre pour intervenir, sinon seulement que maintenir l’ordre ! Juste avant ces assassins, dans ce quartier, avaient abattu deux hommes !

Je ne puis qu’applaudir le Président de la République, mais je ne puis que déplorer son manque d’audace qui était la première réponse à donner aux bandits ! Ce n’est pas avant-hier qu’il fallait envoyer l’armée de France, mais il y avait au moins quatre à six mois que cela aurait dû être fait. La France a des responsabilités en Centre Afrique, du fait de l’histoire vécue entre ces deux pays. Tant de morts inutiles resteront longtemps au fond de ma mémoire.

Dominique Daguet