Montée vers Pâques - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Montée vers Pâques

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Cette année, notre montée vers Pâques aura une tonalité particulière qu’explique l’offensive médiatique où l’Église – avec le pape en cible privilégiée – s’est trouvée sans cesse stigmatisée. Quel regard pourront jeter sur nos chemins de Croix du Vendredi Saint tous ceux et celles qui auront en tête cette marée de réprobation ? Il est possible que la méfiance, sinon l’hostilité, provoque de la distance et que le mystère de la Croix s’enveloppe de nuages noirs qui le voilent et même le défigurent. Il ne faut pas s’en étonner, puisque la contradiction même est liée au drame de la Rédemption. Jésus est en agonie jusqu’à la fin du monde, disait Pascal dans son mémorial, et on voit mal comment son Église resterait indemne de ce combat agonique qui signe, depuis l’origine, son existence. Il nous faudra, d’ailleurs, faire silence, durant la Sainte Semaine, pour méditer à la lumière du Christ notre propre situation de témoins imparfaits de la grâce du salut.

La vocation d’un journal comme le nôtre n’est certes pas de se taire, et l’exemple des plus ardents de nos maîtres et intercesseurs plaide pour une parole qui éclate dans l’opacité du monde et la confusion des esprits et des cœurs. Nous plaiderons de toutes nos forces au service de la vérité, autant qu’il le faudra. Mais en ces jours, nous nous laisserons aussi désarmer à l’exemple de celui qui s’est laissé condamner et livrer à l’emballement des passions. Comme l’écrit Marguerite Léna, dans un beau témoignage : « Le disciple n’est pas plus grand que le maître. Sa parole, même dite avec humilité et amour, ou peut-être pour cette raison, sera souvent reçue avec animosité et violence. Il faut parfois consentir à être objet de dérision, parfois de la haine ; il faut accepter de n’être pas toujours compris. » (La Croix, 30 avril).

Cela ne veut pas dire qu’il faut renoncer. Parfois, il peut arriver que l’impensable se produise. Ainsi, à Lyon, le 29 mars après la messe, le cardinal Barbarin a pu recevoir, à l’archevêché, des militants homosexuels venus manifester devant la Basilique de Fourvière. Il a pu parler avec eux, éclaircissant certains malentendus et ouvrant une voie de compréhension mutuelle, là où l’hostilité semblait fermer les cœurs. C’est un des souhaits que l’on pourrait formuler à la veille de ces journées sans pareilles que constitue le triduum pascal. Nous sommes très imparfaits, mais que le témoignage que nous tentons d’offrir au service de nos convictions soit indéfectiblement marqué du signe qui sauve le monde, au sceau de l’Amour.


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