Comme le montrent l’ampleur et la gravité des émeutes d’hier à Moirans, la France a mis le doigt dans l’engrenage redoutable des violences incontrôlées et impunies. Le phénomène de l’entrave à la circulation sur les grands axes de communication se généralise, du fait de l’action sauvage de petits groupes de « gens du voyage », appellation qu’il faudra désormais préciser et vérifier.
Chaque fois, il s’agit d’un chantage exercé à l’encontre d’une décision de justice. Après le blocage alarmant de l’autoroute A1 en août dernier par une soixantaine d’individus, c’était cette fois un double barrage effectué avec un réel savoir-faire sur une route départementale et sur une voie ferrée en plein milieu d’une gare avec des carcasses de voitures incendiées. Chaque fois, il s’agissait d’obtenir une sortie de prison. En prime, hier, un début de mutinerie a éclaté en milieu carcéral. L’été dernier, l’autoroute, axe majeur de l’Europe, est restée bloquée pendant douze heures sans que le « pouvoir » ne réagisse.
Entretemps, une quarantaine d’autres « gens du voyage » a bloqué une gare pendant quinze jours à Castres. Décidément, l’Etat-PS de François Hollande et de Christiane Taubira a de plus en plus de mal à faire respecter l’ordre public, à commencer par la liberté élémentaire de circuler. C’est grave.
Denis LENSEL
