Comparant l’homme à un roseau, « le plus faible de la nature », Blaise Pascal constatait qu’ « une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer »… Que dire alors des ouragans qui ravagent Outre-Mer les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, puis la Floride, quelques jours après le Texas ? Mais Pascal ajoutait que « quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt et l’avantage que l’univers a sur lui », et que « toute notre dignité consiste donc en la pensée ». Selon lui, c’est de la pensée qu’il nous faut relever, « et non de l’espace ou de la durée, que nous ne saurions remplir »…
Ces derniers temps, certains intellectuels semblent avoir fâcheusement oublié la profonde sagesse de Pascal, en prétendant à la possibilité de faire accéder l’être humain à une forme d’immortalité. Avec la fausse prophétie de l’ « Homo deus »[i], l’ « homme-dieu », dans la logique orgueilleuse d’une volonté de puissance pire que celle du « transhumanisme »… « Remplir » la durée… Cette folle perspective récusée par Pascal se trouve aujourd’hui comme douchée par ces catastrophes naturelles que l’être humain ne parvient aucunement à contrôler, et encore moins à empêcher, même quand, pris d’une ivresse luciférienne, il se veut et se croit suffisant…
