Mille et une Foi : deux jeunes sur la route des Chrétiens d’Orient - France Catholique
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Mille et une Foi : deux jeunes sur la route des Chrétiens d’Orient

La venue du Pape Benoit XVI au Liban en septembre prochain engendre aussi des initiatives chez les jeunes pour le moins audacieuse. C’est le cas du projet intitulé Mille et une Foi monté par Vincent Gelot et Maxime Delpierre, deux jeunes étudiants au parcours atypiques, qui ont décidé de se lancer sur la route des Chrétiens d'Orient à bord d'une Renault-4L dans le but de découvrir et de partager la réalité de ces communautés parfois isolées et persécutées.
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En deux mots, pouvez-vous vous présenter ?

Pour commencer, notre projet en Orient n’est pas le fruit du hasard. Vincent, 24 ans, travaille actuellement au Liban dans une ONG focalisée sur la guerre civile libanaise après avoir effectué un Master 2 de géopolitique a Science Po-Aix et étudié en Espagne et aux Etats-Unis et réalisé plusieurs reportages photos au Vietnam et dans les Balkans. Maxime, 23 ans, a étudié la philosophie à l’Ecole Normale Supérieure, travaille à l’Institut Français du Proche-Orient de Beyrouth et se passionne pour la théologie orientale. C’est donc au Pays du Cèdre que nous avons forge une amitié dont Mille et une Foi est l’aboutissement en quelque sorte.

Quelle est la nature du projet Mille et une Foi ?

Tout d’abord, c’est une aventure spirituelle et humaine forte. Le but est de donner un témoignage original et une meilleure compréhension de ce qui forme la diversité, la beauté et le dynamisme du Christianisme d’Orient tout en parcourant des lieux-clés de civilisation de ce berceau du monde. Pendant ces six mois d’itinérance en Renault-4L, sur 22000 km à travers 21 pays, nous souhaitons donner un témoignage d’espérance et une visibilité aux communautés chrétiennes que nous rencontrerons qui sont minoritaires et parfois persécutées ou isolées.

Quelle est la place du Pape et de son message dans votre périple ?

Comme le but de ce projet n’est pas que de recevoir mais aussi de donner, nous comptons relayer concrètement le message de « Paix et d’Unité » lancé par le Saint-Père aux Chrétiens d’Orient lors de sa venue au Liban en septembre prochain – point de départ de l’aventure – à travers un Livre d’Orient qui sera rempli d’intentions de prières par les Chrétiens rencontrés tout au long de l’itinéraire puis remis à l’arrivée en Terre Sainte au représentant du Vatican, le Patriarche Latin de Jérusalem.

Vous espérez le rencontrer ?

Oui. Depuis le Liban, nous avons mené un véritable marathon pour rencontrer les Patriarches des Eglises chrétiennes d’Orient et les responsables du comité de coordination de la visite du Pape afin qu’ils approuvent le projet et qu’ils intercèdent auprès du Vatican pour que notre initiative fasse partie intégrante de l’événement. Nous sommes convaincus qu’une bénédiction du Livre d’Orient donnerait tout son sens à cette belle aventure chrétienne qui doit relayer son message à travers l’Orient. Imaginez la joie de Chrétiens d’Irak, du Kazakhstan ou d’Egypte recevant entre les mains un livre bénie par le Pape et remplis jusqu’à eux par les communautés rencontrées des pays d’Orient traversés. Nous avons conscience qu’une telle demande est surement compliquée à gérer dans l’organisation de la venue du Pape au Liban, mais nous sommes convaincu que cette photographie avec Benoît XVI, une fois ajoutée au Livre d’Orient, constituerait un témoignage et un message visuel beau et fort pour les Chrétiens éloignés ou isolés d’Orient qui rempliront ce livre ayant reçu la bénédiction du Saint-Père.

Vous allez traverses des pays à risques et des pays en plein « Printemps Arabes »: comment comptez-vous vous y prendre ?

Nous avons conscience que le nom de certains pays traversés peut faire « peur », comme la Syrie ou le Yemen. Pour ce qui concerne ces pays, nous avons réalisé en amont un gros travail pour obtenir des lettres d’invitations et de lettres de recommandations de responsables religieux qui peuvent nous accueillir, faciliter notre accès aux communautés chrétiennes et nous orienter sur les zones a éviter. Nous avons également prévu un itinéraire B en cas d’impossibilité de traverser un pays et il est clair que nous ferons notre possible pour nous tenir informé de la situation géopolitique des zones traversées. Pour le reste, le voyage doit être réaliste et audacieux tout en laissant une place à l’inconnu : c’est une aventure.

Vous avez décidez de partir avec une Renault-4L que vous avez appelez Habibimobile : Pourquoi?

Pour commencer, Habibimobile est un nom qui fait référence à un terme d’affection et d’amitié particulièrement utilisé dans le monde arabe (Habibi) et à la Papamobile. Ensuite, la Habibimobile n’est pas une voiture comme les autres, c’est une Renault-4L. Une Renault-4L, c’est un moyen pratique de voyager, de parcourir des longues distances sur tout type de route et donc de rester plus longtemps parmi les communautés rencontrées. C’est surtout un art de voyager, un véhicule rustique qui déclenche le sourire de l’enfant, la curiosité et la sympathie du passant.

Cette voiture sera aussi customisée par Augustin Frison-Roche, un jeune artiste-peintre dont nous avons déjà parlé dans France Catholique…  

Tout à fait. Augustin est un ami de longue date et son travail sur la matière brute fourmillant de références mythologique ou littéraires correspondait bien à l’apparence que nous voulions donner à la 4L. L’un des cotes de la 4L illustrera la carte de l’Orient et l’itinéraire suivi afin de faire comprendre en quelques mots notre démarche de voyageur à l’autre bout de l’Orient. L’autre côté de la voiture sera décorée par une fresque d’animaux représentant des symboles christiques et des civilisations orientales (babyloniennes notamment). À l’arrière du véhicule, le passant pourra lire en arabe Habibimobile, une manière sympathique et amusante d’être perçu par les populations.

Cette aventure est-elle une quête purement personnelle ?

Pas du tout, nous souhaitons également faire partager cette aventure avec ceux qui veulent nous suivre. Ainsi, certains partenaires nous font confiance tels que l’Institut Français du Proche Orient, la fondation Raoul Follereau-Liban mais aussi des experts sur les Chrétiens d’Orient comme Bernard Heyberger. L’Université Saint-Joseph de Beyrouth nous soutient également en abritant un blog de l’aventure et en mettant ses presses à notre disposition. En outre, nous avons également le soutien de l’Œuvre d’Orient qui nous fournit des contacts sur place. Nous avons également crée une page Facebook qui a atteint en quelques jours plusieurs centaines de visiteurs provenant de tous les horizons (France, Liban, mais aussi Amérique Latine…). Plusieurs médias de France et d’Orient nous relaient déjà, comme Radio Notre-Dame, La Custodie de Terre Sainte ou encore Noursat (Télévision Télélumière), une des grandes chaines retransmise dans la plupart des pays d’Orient.

Avez-vous reçu le soutien de membres de l’Église qui vous suivent spirituellement dans cette aventure ?

Nous avons rencontrés plusieurs responsables religieux des Églises chrétiennes au Liban qui ont pris connaissance et approuvés ce projet, comme Monseigneur Cyrille Salim Bustros du Patriarcat grec-melkite catholique de Beyrouth et Jbeil, Monseigneur Paul Matar de l’Archevêché Maronite de Beyrouth entre autres. Nous avons également reçu des lettres d’encouragements de plusieurs responsables catholiques d’Orient comme le Patriarche Latin de Jérusalem, Mosneigneur Fouad Twal, ou encore Monseigneur Melki du Patriarcat syrien catholique d’Antioche.

Votre démarche est donc loin de ne s’adresser qu’aux Français…

Tout à fait. Nous n’avons pas voulu donner a ce projet une dimension purement franco-française. Il nous a aussi paru important que notre démarche puisse créer des ponts entre les chrétiens d’Orient et d’Occident et que ce témoignage soit pleinement partagé avec les communautés rencontrées, qui sont surtout arabisantes. Le dossier et l’affiche du projet ont ainsi été traduits en Français, en Anglais, en Espagnol et en Arabe et nous-même avons de bons rudiments dans ces langues. Dans cette même dynamique, si la Renault-4L sera décorée par un artiste français, le Livre d’Orient sera quant à lui réalisé par un jeune artiste libanais de Beyrouth, Marwan Moujaes.

Nos deux aventuriers manquent encore un peu de financement pour payer l’essence, les réparations, etc., malgré un budget très raisonnable. Dans France Catholique, nous essayerons de les suivre étape par étape.

https://www.facebook.com/MilleEtUneFoi