Devant la « crise migratoire » historique et sans véritable précédent qui s’impose à l’Europe, il importe de réfléchir plutôt que de se laisser submerger exclusivement par l’émotion, même si la compassion demande des démarches élémentaires de solidarité humaine. Face à la conjonction de plusieurs vagues d’exode venues de pays entiers, d’Afrique ou du Moyen-Orient, voire de plus loin encore, les pays européens sont sollicités par trois sortes de « migrants », les migrants économiques, les réfugiés politiques et les réfugiés de guerre. Très variés, les migrants économiques sont en quête de moyens de subsistance, légitimes ou non. Les réfugiés politiques veulent préserver leur vie ou leur liberté d’un régime qui les menace à titre individuel. Les réfugiés de guerre fuient généralement des ennemis qui ont menacé leur vie à titre collectif.
Aujourd’hui, fléau parmi les fléaux, la guerre en Syrie et en Irak, entraînant les massacres perpétrés par le Djihad de Daech, l’« Etat islamique » fanatique et surarmé, provoque l’exode massif de populations entières. Même si, dans l’urgence, on doit venir en aide aux malheureux qui fuient les lieux des massacres, il convient aussi de ne pas confondre les causes et les conséquences. Un élan de générosité à l’égard des réfugiés est certes nécessaire dans l’immédiat. Mais l’urgence la plus absolue reste de s’attaquer au mal à la racine. Et quand il s’agit d’une guerre, ici, c’est le Djihad islamique de Daech qu’on doit combattre, et réduire à néant : le salut public international l’exige, et cela implique qu’on évite toute fuite en avant, comme toute fuite en arrière dans des incantations illusoires, et dans des discours creux faussement humanitaires. Défendre l’humanité contre un fléau mortifère, c’est sauvegarder l’avenir. Il serait fatal d’oublier cette évidence.