Mgr Tony Anatrella - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Mgr Tony Anatrella

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Abonnement France Catholique

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J’ai devant moi quelques documents plutôt austères, qui appartiennent à un genre de littérature familier à Mgr Anatrella, qui relèvent de sa discipline. Ainsi, un extrait du « Dictionnaire des sciences criminelles », à l’article « agression sur mineur » ou encore deux très importantes d’études tirées d’un ouvrage collectif, intitulé « Psychopathologie et traitements actuels des auteurs d’agressions sexuelles ». J’y lis par exemple, qu’ « en France les cas d’incestes constituent 20% des procès d’assise ; ils représentent 75% des situations d’agressions sexuelles sur enfant, et plus de 57% des viols sur mineurs. » Pourquoi ces références à moi, journaliste, font-elles découvrir un monde à peu près inconnu ? Parce qu’elles me donnent des renseignements fiables de la part de spécialistes qui ont tout à m’apprendre sur les agressions sexuelles sur enfants et sur mineurs. Or le sujet est tout à fait d’actualité avec cette énorme vague médiatique, qui dénonce la pédophilie dans le clergé catholique. Le minimum de déontologie journalistique devrait consister à s’informer précisément de la nature du sujet abordé, de sa fréquence, des différents milieux concernés Or, je remarque que dans les médias une telle préoccupation est quasiment absente. Tout est concentré sur l’Eglise catholique et sur le Pape, présumé coupable d’un système qui favoriserait les prédateurs et les protègerait ! Tout de même, il y a des spécialistes à interroger sur le sujet. Et pas nécessairement de grands professeurs. Demandez à une assistance sociale, au contact direct de la vie de famille et vous apprendrez énormément sur l’inceste et sur la pédophilie. Elle s’étonnera qu’on fasse du clergé le milieu privilégié des agressions sexuelles contre enfant. Mais tout cela semble être complètement indifférent au système médiatique qui n’a qu’une obsession : désigner l’Eglise catholique comme coupable et se payer le Pape.

J’ajoute ce que j’ai souvent dit. Il ne s’agit pas de désigner un complot. Je ne crois pas aux complots, même si les intentions de beaucoup sont d’évidence hostiles et si l’on observe diverses magouilles. C’est la loi de fonctionnement du système qui détermine ainsi régulièrement, et sur les sujets les plus divers, un processus d’emballement médiatique, conforme à la description faite par René Girard et qui met en marche des mécanismes mimétiques souvent très violents en recherchant une cible privilégiée qui ressemble à un bouc émissaire. Nous avons connu cela au début de l’année dernière avec trois affaires qui ont déclenché une véritable hystérie. Nous avons vécu ces dernières semaines un processus analogue où l’information est toujours à charge, toujours dans le même sens. Jacques Julliard en a décrit le résultat dans Le Nouvel Observateur, en employant une image saisissante : « Le pape est comme une bête à terre, saoulé de coups et qui n’a plus guère la force de réagir quand on lui tape dessus. Et sur lequel les passants, comme dans un lynchage de banlieue, viennent en rajouter quelques-uns. » Et Julliard d’ajouter: « Lors de son voyage à Malte, on l’a senti sur le point de craquer. » Il me semble quant à moi que l’accueil de la population maltaise lui a fait chaud au cœur et qu’il a montré le fond de son âme en pleurant avec les victimes qu’il a reçus. Tout de même, on a beau être habitué. Le fonctionnement du système médiatique pose de sérieux problèmes !

Chronique du 5 mai sur radio Notre-Dame.