Mgr Guy Gaucher - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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Mgr Guy Gaucher

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Monseigneur Guy Gaucher est entré dans la vie, fort des mêmes sentiments et de la même foi que Thérèse de Lisieux, qui fut l’étoile de son sacerdoce ministériel et épiscopal. Néanmoins, avec la séparation, il nous faut dire notre peine qui est à la mesure de notre amitié. Amitié qu’il portait à notre journal, où il se retrouvait pleinement. Amitié qui se révélait à chaque rencontre, singulièrement à Lisieux, lors des belles années où il fut présent aux sanctuaires, éclairant les pèlerins sur le message de celle qu’il contribua avec tant de persévérance à faire proclamer docteur de l’Église. Sanctuaires dont il sortait souvent, pour accompagner les reliques de Thérèse sur les chemins du monde.
Parfois ces chemins passaient par Paris. Et un jour même, non loin de l’appartement de François Mitterrand dans ses derniers mois. Mgr Gaucher fut témoin de la scène mémorable où le vieux président vénéra la chasse thérésienne. Un photographe enregistra les clichés qui se trouvent aux archives de Lisieux avec le récit circonstancié de l’événement. Mais ce n’était qu’un épisode de l’étonnant pèlerinage où la petite carmélite toucha d’innombrables cœurs. Avant cela, n’avait-elle pas touché celui de Georges Bernanos, au point d’inspirer toute son œuvre ? Un des premiers écrits de Guy Gaucher fut consacré précisément à décrypter la présence de Thérèse dans la Chantal de Clergerie de La joie, et l’une de ses dernières publications reprenait les entretiens d’une retraite qu’il avait prêchée à des carmélites : Retraite avec Georges Bernanos dans la lumière de sainte Thérèse de Lisieux (Cerf).

Tant de connivence avec la sainte de Lisieux explique la vocation religieuse de Guy Gaucher qui fit profession dans l’ordre des Carmes déchaux en 1968, cinq ans après son ordination sacerdotale. Entretemps, il avait accompagné le jeune abbé Jean-Marie Lustiger à l’aumônerie de la Sorbonne et c’est ce dernier qui le consacrera, en 1986, évêque de Meaux, où il ne resta que quelques mois. Ce fut un moment douloureux, dont le Cardinal fut lui-même meurtri. Heureusement, la vocation du nouvel évêque le portait irrésistiblement vers Lisieux, où il fut affecté comme auxiliaire, aux côtés de Mgr Badré, évêque de Bayeux et Lisieux. C’est dans le cimetière de la ville, au milieu de ses frères carmes, et non loin de la tombe éphémère de Thérèse qu’il a été inhumé après les obsèques célébrées d’abord à Venasque dans le Vaucluse (où il résida ses dernières années dans la proximité du père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus) puis dans la basilique sous la présidence de Mgr Boulanger.

Avec ses proches, nous rendrons grâce pour tout le ministère fécond de Guy Gaucher et nous continuerons à nous nourrir de son œuvre, qui pourrait être définie tout entière comme une pédagogie de la sainteté pour tous.