Méthodes de régulation des naissances : Dieu désinvité - France Catholique
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La justice de Dieu
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Méthodes de régulation des naissances : Dieu désinvité

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Le 22 juillet a vu le lancement de la semaine National NFP Awareness, au cours de laquelle la conférence US des évêques catholiques demande aux catholiques américains de « célébrer le projet de Dieu dans l’amour marital et le don de la vie » en en apprenant un peu plus sur le planning familial naturel (NFP).

L’enseignement de l’Eglise sur la contraception a ses racines dans la loi naturelle, et l’Eglise n’a aucune objection contre ce qui est naturel, comme cette manière d’espacer les naissances et de réguler la fertilité dans le mariage appelée NFP Certains objectent que le NFP n’est pas naturel parce qu’il requiert une abstinence périodique, une prise de température par la femme, la lecture de graphiques, l’examen de mucus et ainsi de suite.
Mais les critiques utilisent ici le mot « naturel » pour signifier « spontané », un sens qui ne reflète pas où l’Eglise veut en venir. Ce qu’elle veut dire par « naturel » dans ce contexte se réfère au fonctionnement normal, à l’ordre normal des choses.

Immobiliser un humérus fracturé ou utiliser des lentilles correctrices restaure le fonctionnement normal du bras ou des yeux. le NPF est naturel, non par une prétention à la spontanéité (bien que la spontanéité n’ait rien de mauvais en soi) mais parce qu’il respecte l’ordre de la nature.
La contraception artificielle, en brisant la rélation naturelle entre relation sexuelle et procréation, fait violence à la loi naturelle. Ainsi que le pape Jean-Paul II l’a déclaré dans sa lettre apostolique Familiaris Consortio :

Quand… en recourant aux périodes d’infertilité, le couple respecte la connexion qui ne doit pas être brisée entre les significations d’union et de procréation de la sexualité humaine, ils agissent comme « ministres » du plan de Dieu et ils jouissent de leur sexualité dans un don de soi total, sans manipulation ni altération.

Effectivement, le NPF peut être utilisé pour augmenter les chances de grossesse. Quand le mari a un taux de spermatozoïdes faible, en combinant la connaissance du moment de l’ovulation avec un temps d’abstinence préalable afin que le mari puisse augmenter son stock de spermatozoïdes, la probabilité de grossesse est grandement augmentée.

D’un autre côté, le NPF peut être utilisé pour éviter la conception d’un enfant tout en restant ouvert à la vie. NPF, dans son sens le plus vrai n’est pas « une mentalité contraceptive », laquelle est intrinsèquement anti-vie.
Mais une objection est soulevée : y a-t-il une réelle différence entre le NPF et la contraception artificielle alors que le but poursuivi est le même, éviter d’avoir un enfant ?

A côté des effets secondaires de la contraception artificielle, qui devraient à eux seuls emporter la décision, il est important de reconnaître la différence entre le but poursuivi et le moyen employé. Un but, tout moral qu’il soit, ne peut justifier l’utilisation d’un moyen immoral.

Avoir un enfant est un but louable, mais y parvenir par le kidnapping se distingue moralement d’y parvenir par une union d’amour avec son épouse. Atteindre la sécurité financière peut être un but souhaitable, mais obtenir de l’argent par le vol, le chantage, l’extorsion est tout opposé à le gagner honnêtement. C’est la différence entre la moralité et l’immoralité.

La contraception artificielle viole l’ordre de la nature établi par Dieu entre la relation sexuelle et la procréation. Elle viole aussi l’ordre moral qui implique qu’un but juste soit poursuivi par des moyens justes.

Bien plus, il y a une profonde différence entre un acte immoral et l’absence d’acte. Cette différence n’est pas seulement métaphysique (entre l’être et le non-être), mais peu être ressentie intensément personnellement au niveau psychologique.

Imaginez, par exemple, des fiancés préparant leur liste d’invitations au mariage. Comme tous les autres fiancés, ils ont envie de recevoir certaines personnes et pas d’autres, ils invitent ceux qu’il veulent et ils n’invitent pas les autres.

Mais imaginez maintenant que ce jeune couple, au lieu simplement de ne pas inviter certaines personnes, leur envoie des désinvitations : « Chers John et Mary, nous allons nous marier le 4 juin mais nous ne voulons pas de vous au mariage. Nous espérons que vous comprendrez. Nos huissiers ont ordre de vous reconduire au parking si vous osez pointer votre nez. »

Il n’est pas difficile de se représenter la différence d’effet que ferait sur John et Mary une telle désinvitation comparé à une simple absence d’invitation. C’est la différence entre l’insulte et le respect des usages, entre le mépris et la politesse.

Utiliser la contraception artificielle, c’est envoyer à Dieu une désinvitation. C’est comme dire à Dieu qu’il ne doit pas se montrer, que son pouvoir créateur, non seulement n’est pas désiré mais méprisé. S’abstenir de relations sexuelles en période féconde en suivant le NPF n’envoie pas le même message.

Quand, pour des raisons suffisamment sérieuses, un couple ne désire pas concevoir et s’abstient de relations sexuelles pendant un temps, il envoie un message tacite bien différent :

Nous n’invitons pas Ta puissance créatrice en ce moment, mais nous ne voulons pas T’insulter en profanant les moyens que Tu as établis pour créer une nouvelle vie en les détournant à notre profit et en Te désinvitant par la contraception artificielle. Nous nous abstiendrons plutôt que de profaner.

Quand le mari et son épouse emploient le NPF à bon escient, ils se respectent l’un l’autre, mais plus important encore, ils respectent Dieu. En désinvitant Dieu de l’intimité conjugale par la contraception, un couple le désinvite de sa vie.

Le naturel ne peut impunément être séparé du spirituel, ainsi que l’a exposé Saint Thomas d’Aquin, la loi naturelle est l’expression de l’éternelle loi de Dieu.

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Donald De Marco est membre de HLI America, une initiative de Human Life International. Il est professeur émérite à St Jerome’s University à Waterloo (Ontario) et professeur adjoint à Holy Apostles College & Seminary à Cromwell.

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http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/disinviting-god.html