Hier, dimanche consacré à la santé, le jour du Seigneur retransmettait la messe depuis un lieu parisien au nom prédestiné : la Pitié Salpêtrière. J’éprouve à son égard une sorte de fascination liée à l’histoire et aussi à la personnalité d’un philosophe, Michel Foucault, qui s’est beaucoup intéressé à cette institution fondée au XVIIe siècle et qui constitue un des plus grands bâtiment historique de la capitale. En 1656, date de sa fondation, on l’appelle « hôpital général », bien qu’il ne soit pas hôpital à proprement parler. Foucault l’associe à ce qu’il appelle « le grand renfermement » et dont la destination est de regrouper les indigents et les fous. L’auteur de L’histoire de la folie pouvait-il pressentir qu’il mourrait en 1984 dans une chambre de l’hôpital général ?
Hôpital général ayant acquis pleinement le statut médical, le plus vaste de Paris. La messe de dimanche était célébrée dans sa chapelle Saint-Louis. Chapelle qui a quasiment la dimension d’une cathédrale ! Il était hautement symbolique que, pour le dimanche de la santé et en pleine épidémie du coronavirus, le monde de la médecine y soit représenté, autour de Mgr Philippe Marsset, évêque auxiliaire chargé de ce secteur pastoral, qui prononça une belle homélie en relation directe avec notre situation sanitaire. L’Évangile du jour ne mettait-il pas en évidence le Christ comme celui qui a pitié des souffrances des hommes et entend les soulager ?
La symbolique était donc complète avec cette chapelle au cœur de la Pitié Salpêtrière qui peut signifier aujourd’hui la présence de l’Église au cœur d’un hôpital. Elle s’exprimait dans la prière universelle : « Père très saint, de qui vient tout don parfait, bénis ceux qui soignent et accompagnent les malades, soutiens leur mission, accorde-leur ta sagesse et ta bonté. »