A la suite de l’appel au bas de cette page (après le texte du Pape), nous avons reçu une dizaine de commandes paroissiales d’anciens numéros de France Catholique à distribuer pour la journée de la Communication chrétienne. C’est trop peu pour espérer un retour d’abonnements pour France Catholique. Peut-être est-il encore temps de réagir aujourd’hui ou demain ?
En revanche nous avons reçu un certain nombre de réactions sympathiques ou simplement interrogatives à propos de deux mots que nous avons employés imprudemment, en évoquant une » grâce spéciale » dont France Catholique pourrait s’honorer.
L’un de nos correspondants nous met en demeure de la définir, cette grâce. Nous serions bien en peine. Mais l’idée nous est venue de vous demander de le faire à notre place. Non, nous ne cherchons pas les compliments stéréotypés ou sincères, ce que nous voudrions ce serait un regard extérieur qui permettrait de construire un nouvel argumentaire, pour toucher un nouveau public. Pourquoi devrait-on s’abonner à France Catholique aujourd’hui quand on n’en a encore jamais entendu parler ? Qu’en pensez-vous ? Si le cœur vous en dit : À vos claviers !
Chers frères et soeurs !
A l’approche de la Journée Mondiale des Communications Sociales, c’est avec joie que je me tourne vers vous afin de partager quelques unes de mes réflexions sur le thème choisi pour cette année : Nouvelles technologies, nouvelles relations. Promouvoir une culture de respect, de dialogue, d’amitié. En effet, les nouvelles technologies digitales déterminent des changements fondamentaux dans les modèles de communication et dans les rapports humains. Ces changements sont particulièrement évidents parmi les jeunes dont la croissance est étroitement en lien avec ces nouvelles technologies de communication, ils se sentent donc à l’aise dans un monde digital qui souvent semble par contre étranger à tant de nous, adultes, ayant dû apprendre à comprendre et apprécier les opportunités offertes pour la communication. Dans le message de cette année, je pense particulièrement à cette génération digitale: avec elle, je voudrais partager quelques idées sur l’extraordinaire potentiel des nouvelles technologies, tant employées pour favoriser la compréhension et la solidarité humaine. Telles technologies sont un vrai don pour l’humanité : nous devons donc faire en sorte que les avantages qu’elles offrent soient mis au service de tous les êtres humains et de toutes les communautés, surtout des plus nécessiteux et des plus vulnérables.
L’accessibilité des cellulaires et de l’ordinateur, avec la portée globale et la capillarité d’Internet, a créé une multiplicité de voies à travers lesquelles il est possible d’envoyer, en mode instantanée, mots et images aux endroits plus lointains et isolés du monde : une possibilité impensable pour les générations précédentes. Les jeunes, en particulier, ont cueilli l’énorme potentiel des nouveaux media à favoriser la connexion, la communication et la compréhension entre individus et communautés et les utilisent pour communiquer avec les amis, pour en rencontrer de nouveaux, pour créer communautés et réseaux, pour chercher informations et nouvelles, pour partager idées et opinions. Beaucoup de bénéfices dérivent de cette nouvelle culture de la communication : les familles peuvent rester en contact même séparées par d’énormes distances, les étudiants et les chercheurs ont un accès plus facile et immédiat aux documents, aux sources et aux découvertes scientifiques et peuvent, par conséquent, travailler en équipe de divers lieux ; en outre la nature interactive des nouveaux media facilite des formes plus dynamiques d’apprentissage et de communication, qui contribuent au progrès social.
Quoique ce soit un motif d’émerveillement, la vitesse avec laquelle les nouvelles technologies se sont développées en termes de fiabilité et d’efficacité, leur popularité parmi les usagers ne devraient pas nous surprendre, puisqu’elles répondent au désir fondamental des personnes d’entrer en rapport les unes avec les autres. Ce désir de communication et d’amitié est enraciné dans notre nature même d’êtres humains et ne peut être légitimement compris seulement comme réponse aux innovations technologiques. À la lumière du message biblique, un tel désir est plutôt à lire comme le reflet de notre participation à l’amour communicatif et unifiant de Dieu, qui veut faire de l’entière humanité une famille unique. Lorsque nous sentons le besoin de nous approcher à d’autres personnes, lorsque nous voulons les mieux connaître et nous faire connaître, nous répondons à l’appel de Dieu – un appel inhérent à notre nature d’êtres créés à l’image et ressemblance de Dieu, le Dieu de la communication et de la communion.
Le désir de connexion et l’instinct de communication, qui sont ainsi affirmés dans la culture contemporaine, ne sont en vérité que manifestations modernes de la fondamentale et constante propension des êtres humains à aller au-delà d’eux-mêmes pour entrer en rapport avec les autres. En réalité, lorsque nous nous ouvrons aux autres, nous portons à l’accomplissement nos besoins plus profonds et devenons plus pleinement humains. Aimer est, en effet, ce pour quoi nous avons été prédisposés par le Créateur. Naturellement, il ne s’agit pas de relations passagères, superficielles; je parle du vrai amour, qui constitue le centre de l’enseignement moral de Jésus : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (cfr Mc 12, 30-31). Dans cette lumière, réfléchissant sur le sens des nouvelles technologies, il est important de considérer non seulement leur indubitable capacité à favoriser le contact entre les personnes, mais également la qualité des contenus qu’elles sont appelées à mettre en circulation. Je désire encourager toutes les personnes de bonne volonté, actives dans le monde de la communication digitale, pour qu’elles s’engagent à promouvoir une culture de respect, de dialogue, d’amitié.
Par conséquent, ceux qui opèrent dans le secteur de la production et de la diffusion de contenus des nouveaux media, ne peuvent pas ne pas se sentir engagés quant au respect de la dignité et de la valeur de la personne humaine. Si les nouvelles technologies doivent servir au bien des individus et de la société, ceux qui en usent doivent éviter le partage de mots et d’images dégradants pour l’être humain, et exclure donc ce qui alimente la haine et l’intolérance, avilit la beauté et l’intimité de la sexualité humaine, exploite les faibles et les sans défenses.
Les nouvelles technologies ont même ouvert la route du dialogue entre des personnes de différents pays, cultures et religions. La nouvelle arène digitale, le soi-disant cyberespace, permet de se rencontrer et de connaître les valeurs et les traditions des autres. Pareilles rencontres, toutefois, pour être fécondes, demandent des formes honnêtes et correctes d’expression alliées à l’écoute attentive et respectueuse. Le dialogue doit être enraciné dans une recherche sincère et réciproque de la vérité, pour réaliser la promotion du développement dans la compréhension et la tolérance. La vie n’est pas qu’une simple succession de faits et d’expériences : elle est bien plutôt recherche du vrai, du bien et du beau. Vraiment pour une telle fin nous faisons nos choix, exerçons notre liberté et là, c’est-à-dire dans la vérité, le bien et le beau, nous trouvons bonheur et joie. Encore faut-il ne pas se laisser duper par ceux qui cherchent simplement des consommateurs dans un marché de possibilités indifférenciées, où le choix en lui-même devient le bien, la nouveauté se métamorphose en beauté, l’expérience subjective évince la vérité.
Le concept d’amitié a joui d’une nouvelle relance dans le vocabulaire des réseaux sociaux digitaux apparus ces dernières années. Tel concept est une des plus nobles conquêtes de la culture humaine. Dans nos amitiés et à travers elles nous croissons et nous nous développons comme êtres humains. Vraiment pour cela la vraie amitié a été de toujours tenue pour une des plus grandes richesses dont puisse jouir l’être humain. Pour cette raison faut-il être attentif à ne pas banaliser le concept et l’expérience de l’amitié. Quelle tristesse si notre désir de soutenir et développer des amitiés on-line se réalisait aux préjudices de la disponibilité pour la famille, pour les voisins et pour ceux qui se rencontrent dans la réalité quotidienne, au lieu du travail, à l’école, durant le temps libre. Lorsque, en effet, le désir de connexion virtuelle devient obsessif, la conséquence est que la personne s’isole, en interrompant la réelle interaction sociale. Cela finit par déranger même les modèles de repos, de silence et de réflexion nécessaires à un sain développement humain.
L’amitié est un grand bien humain, mais elle serait vidée de sa valeur, si elle était considérée comme une fin en soi. Les amis doivent se soutenir et s’encourager les uns les autres pour développer leurs dons et talents et les mettre au service de la communauté humaine. Dans ce contexte il est gratifiant de voir l’émergence de nouveaux réseaux digitaux qui cherchent à promouvoir la solidarité humaine, la paix et la justice, les droits humains et le respect pour la vie et le bien de la création. Ces réseaux peuvent faciliter des formes de coopération parmi des peuples de divers contextes géographiques et culturels, en permettant d’approfondir la commune humanité et le sens de coresponsabilité pour le bien de tous. Il faut toutefois se préoccuper de faire en sorte que le monde digital, dans lequel tels réseaux peuvent être établis, soit un monde vraiment accessible à tous. Quel grave dommage pour le futur de l’humanité, si les nouveaux moyens de la communication, qui permettent de partager savoirs et informations de manière plus rapide et efficace, n’étaient pas rendus accessibles à ceux qui sont déjà économiquement et socialement négligés ou s’ils contribuent seulement à creuser l’écart qui sépare les pauvres des nouveaux réseaux qui se développent au service de l’information et de la socialisation humaine.
Je voudrais conclure ce message en me tournant, en particulier, vers les jeunes catholiques, pour les exhorter à porter au monde digital le témoignage de leur foi. Très chers, engagez-vous à introduire dans la culture de cette nouvelle ambiance communicative et informative les valeurs sur lesquelles repose votre vie! Dans les premiers temps de l’Église, les Apôtres et leurs disciples ont porté la Bonne Nouvelle de Jésus dans le monde gréco-romain : comme naguère l’Evangélisation, pour être fructueuse, requit l’attentive compréhension de la culture et des coutumes de ces peuples païens dans le but d’en toucher les esprits et les coeurs, ainsi maintenant l’annonce de Christ dans le monde des nouvelles technologies suppose une connaissance approfondie pour une utilisation conséquente et adéquate. À vous, jeunes, qui presque spontanément vous trouvez en syntonie avec ces nouveaux moyens de communication, revient en particulier le devoir d’Evangélisation de ce « continent digital ». Sachez prendre en charge avec enthousiasme l’annonce de l’Évangile à vos contemporains ! Vous connaissez leurs peurs et leurs espoirs, leurs enthousiasmes et leurs déceptions : le don le plus précieux que vous puissiez leur faire est de partager avec eux la « Bonne Nouvelle » d’un Dieu qui s’est fait homme, a souffert, est mort et est ressuscité pour sauver l’humanité. Le cœur humain aspire à un monde où règne l’amour, où les dons soient partagés, où s’édifie l’unité, où la liberté trouve son sens dans la vérité et où l’identité de chacun soit réalisée dans une communion respectueuse. À ces attentes la foi peut donner réponse : soyez-en les hérauts! Le Pape est à vos côtés avec sa prière et avec sa bénédiction.
Du Vatican, le 24 janvier 2009, fête de Saint François de Sales.
A nos amis.
Presse écrite
Jusqu’à il y a quelques années, la journée de la communication sociale était pour les paroisses françaises l’occasion de faire connaître la presse catholique. Pour diverses raisons, cela n’est plus guère le cas, sauf pour les groupes de presse qui ont les moyens de prendre en charge eux-mêmes, d’une manière souvent extrêmement coûteuse, leur présence. France Catholique n’a pas ces moyens et risque donc de disparaître par simple manque de visibilité auprès des catholiques pratiquants. Combien de fois une demande d’abonnement commence par ces mots : « Vous existez encore ! Depuis le temps que je vous cherchais ! ».
Nos amis laïcs qui ont des responsabilités en paroisse, et bien sûr nos amis curés, nous rendraient grand service en acceptant de recevoir quelques numéros gratuits de France Catholique qui seraient mis à disposition des paroissiens. Oui nous savons : il y a trop de « paperasse communicationnelle », et d’appels de fonds dans le fond des Eglises et les marchands du temple ne sont pas les bienvenus. Mais France Catholique est une aventure particulière avec une grâce spéciale. Le reconnaître n’est en rien commettre une injustice à l’égard d’autres médias ou communicateurs. L’indifférence sous prétexte d’équité n’est pas une bonne action.
Merci de faire votre demande d’anciens numéros : 5 kg environ (un numéro pesant environ 100 gr) à France Catholique, 60, rue de Fontenay 92350 Le Plessis-Robinson – france-catholique@wanadoo.fr
En joignant éventuellement (ce n’est pas obligatoire) un petit chèque pour la participation aux frais de port et en indiquant bien dans quelle paroisse les journaux seront distribués.
Communication digitale
France Catholique est présent sur la « toile » avec des contenus souvent originaux – et parfois assez différents de ceux publiés dans le journal « papier » – et de très nombreuses consultations depuis de nombreux pays du monde. Il s’agit d’un travail supplémentaire pour notre équipe sans aucune rentabilité avérée. Mais nous savons, par des témoignages, que ce travail à un réel impact évangélisateur. Qui serait prêt à nous aider à nous développer encore sur ce terrain dont le Pape a bien relevé l’importance dans le texte ci-dessus ? Prenez contact avec nous.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- LA « MODERNITÉ » : UN CENTENAIRE OUBLIÉ
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- Quand le virtuel se rebelle contre le réel, l’irrationnel détruit l’humanité
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918