Message de Carême - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Message de Carême

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Benoît XVI n’a pas voulu sortir des soucis les plus actuels de la société, en proposant son message de Carême. En réfléchissant sur la justice, non seulement, il se situe dans la perspective de sa dernière encyclique Caritas in veritate, où il abordait toutes les difficultés liées à la crise économique, mais il lui ajoute une dimension supplémentaire : celle de la relation de la justice humaine avec la justice divine. Nous pensons savoir ce qu’elle est cette grande vertu humaine, définie par un juriste romain comme ce qui donne à chacun ce qui lui est dû. La pensée sociale moderne est venue conforter le sens des droits de tout un chacun et la législation n’a pas manqué de renforcer les mesures concrètes propres à garantir, à tous, les biens fondamentaux, même si l’on est loin encore dans la réalité de ce qui est idéalement requis. Nous ne le savons que trop avec les chômeurs en fin de droits, les personnes sans logement, les migrants démunis…

Mais le Pape, qui aborde fréquemment toutes ces questions, a voulu décentrer notre attention d’une justice déterminée par le seul souci de la redistribution. La philosophie sociale est surdéterminée par la théologie qui oblige à penser l’individu au-delà de lui-même et notamment dans sa relation avec Dieu, qui constitue la dimension ultime de la justice. « L’homme a, en fait, essentiellement besoin de vivre de Dieu parce que ce qui lui est dû dépasse infiniment le pain. » D’évidence, la société doit s’organiser pour distribuer le pain, mais il n’y a pas d’organisation parfaite ici-bas, car elle est sans cesse battue en brèche par l’injustice qui est dans le cœur des hommes. Lorsque les idéologies ont voulu nier cette part pécheresse, ou la surmonter par leurs seules énergies, elles ont produit le malheur. Ce ne sont pas les seules causes extérieures qui déterminent les maux sociaux, mais des causes intérieures qui relèvent d’une étiologie spirituelle. « Oui, l’homme est fragilisé par une blessure profonde qui diminue sa capacité à entrer en communion avec l’autre. »

Il y a donc un lien profond et indissoluble entre la justice, telle qu’elle se révèle dans l’Alliance biblique et l’organisation d’ici-bas sur des bases équitables. « Pour vivre de la justice, il est nécessaire de sortir de ce rêve qu’est l’autosuffisance, de ce profond repliement sur soi qui génère l’injustice. » Le Pape va plus loin encore qu’une remise en cause de l’individualisme contemporain, celui que contestait un sage comme George Orwell au nom de la « commune décence ». L’humanité ne se conçoit pas sans cette décentration d’elle-même qui permet le passage à sa relation avec Dieu. Ainsi la justice peut-elle participer de la charité qui, seule, permet la reconnaissance de notre vraie dignité.

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Nous recommandons de diffuser le plus possible le beau Livret de Carême rédigé par le Père Guy Gilbert. 1 dont nous avons glissé un exemplaire dans le prochain France Catholique.

Bertrand Delaunay est le directeur d’une maison d’édition lyonnaise
2 qui réalise les plus belles expositions religieuses photographiques qui puissent être imaginées. De nombreuses paroisses françaises suivent toutes ses productions, des écoles également.

Bertrand Delaunay est le fils du général Jean Delaunay et c’est ainsi qu’il a connu le père Guy Gilbert. Beaucoup de nos lecteurs ont lu dans le dernier livre 3
du général Delaunay le chapitre où il évoque les prêtres qui ont marqué sa vie de baroudeur puis de visiteur de prisons : Je pourrais évoquer aussi Guy Gilbert que j’ai découvert un jour, quand j’étais CEMAT, (patron de l’Armée de terre), dans le bureau de mon chef de cabinet. M’étonnant de le voir en ce lieu avec ses grands cheveux, son blouson de cuir et ses santiags, je l’ai fait rentrer dans mon bureau lui demandant ce que je pouvais faire pour lui. Il m’a dit qu’il venait intercéder pour un de ses loubards qui s’était engagé à la Légion et qui avait déserté. Il craignait d’être fusillé s’il était repris… Je lui ai dit qu’on ne fusillait plus les déserteurs et que son protégé devait rejoindre son régiment où il ferait quinze jours de prison, mais que ça s’arrêterait là. Nous avons ensuite longuement échangé sur nos expériences respectives des « mauvais garçons » et nous nous sommes séparés bons amis. Le lendemain, je recevais une lettre très gentille où il me disait en substance qu’il n’imaginait pas les généraux comme ça ! Je l’ai souvent amicalement croisé depuis, notamment dans des couloirs de prison…

La famille Delaunay et le Père Gilbert sont des amis de France Catholique de toute éternité. Nous bénéficions aujourd’hui des bienfaits de cette amitié spirituelle et nous rendons grâce, ainsi que pour toutes les autres belles amitiés qui ont fait de l’aventure de ce journal un chemin de sainteté, malgré tant de vicissitudes.

  1. Guy Gilbert, dernier livre paru : Lutte et aime, là où tu es, éd. Philippe Rey.
  2. Satisfecit-éditions, 83, chemin de Fontanières, 69350 La Mulâtière, Tél. : 04 78 37 56 03, satisfecit@wanadoo.frhttp://www.satisfecit
  3. Jean Delaunay, Un coup d’œil dans mon rétro, France-Valeurs, 32, rue de l’Orangerie 78000 Versailles – contact@francevaleurs.org www.francevaleurs.org. Prix franco : 15 €.