La mort de notre ami Georges Daix, qui fut si longtemps associé à l’histoire de France Catholique, est pour nous l’occasion de nous souvenir et aussi de remercier. Nous souvenir d’un journaliste dont la vie s’est identifiée à celle de l’Église au long d’un siècle. Remercier pour tout ce qu’il nous a apporté par son exemple, sa rectitude et la solidité de son attachement à la tradition chrétienne. Sa fidélité toujours éclairée se rapportait d’abord au magistère de Pierre. C’est fièrement qu’il se définissait comme Romain, avec toutes ses fibres humaines, culturelles, religieuses, tandis que se répandait ce que Urs von Balthasar appelait symétriquement un fort « complexe anti-romain ». Sa constance à transmettre au public français l’enseignement des papes lors des audiences du mercredi était significative de sa volonté d’établir une relation directe avec Rome, à l’encontre de tous les brouillages organisés.
L’informateur religieux se distinguait aussi par son étude approfondie de la foi, grâce aux intermédiaires privilégiés qu’étaient les grands théologiens de son temps. Il fut l’intime et le confident de ces deux maîtres éminents que furent le cardinal Jean Daniélou et le père Louis Bouyer. Ainsi fut-il au cœur de l’élaboration du Concile Vatican II, qu’il ne confondit jamais avec une certaine agitation périconciliaire, pas plus qu’avec un prétendu « esprit du Concile », qui n’en était que la caricature ou la trahison. Cela permet de comprendre pourquoi cet homme, si enraciné dans la tradition vivante définie par le bienheureux cardinal Newman, n’adopta jamais les positions intégristes. Pour autant, il n’acceptait pas n’importe quelle réforme et se montrait attaché à la liturgie grégorienne et à la continuité de l’Église. C’est dire à quel point il adhérait à l’herméneutique de la continuité doctrinale, définie par Benoît XVI. Ainsi aidait-il à échapper à bien des pièges. C’est son discernement supérieur qu’il nous faudra retenir et poursuivre, celui qui lui permettait de distinguer les vraies valeurs et de les associer alors même qu’on tendait à les séparer dans des logiques partisanes. De là vient la profondeur de notre gratitude !
Les obsèques de Georges Daix ont eu lieu samedi 3 décembre en l’église royale Notre-Dame du Val-de-Grâce. Elles ont été concélébrées par son fils Don Francesco, assisté notamment du père Philippe Piron, abbé de Kergonan, et du père Fabio Quartulli. Nous redisons à Mme Daix, à ses enfants et petits-enfants l’expression de notre profonde amitié.
Gérard Leclerc
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