«Les jeunes seront les responsables des années qui viennent, il faut donc les soutenir dans leurs actions, leur formation humaine et spirituelle. La prière est un des leviers nécessaires pour cela », explique Mgr Maurice de Germiny, évêque émérite de Blois, et soutien fidèle de Mater Amoris depuis son lancement, en 1992.
Cette œuvre spirituelle célèbre ses 30 ans le 25 mars. Elle a pour unique mission de prier pour la conversion et la sanctification de la jeunesse, par l’intercession de Marie, invoquée sous le nom de Mère de l’Amour – Mater Amoris. Unique en son genre, elle est inspirée par l’intuition du Père Muard – fondateur en 1850 du monastère de la Pierre-qui-Vire. Soucieux de prêcher pour raviver la foi dans les campagnes – désolées par la Révolution –, il confia à un groupe de femmes la mission de prier pour la réalisation de cet appel. Ce puissant soutien spirituel apportera dans sa vie des grâces exceptionnelles.
Puzzle invisible
Suivant cette même intuition spirituelle, en 1978, le Père Mathé, curé de la paroisse Saint-Léon à Paris, confie à son jeune vicaire les œuvres de jeunesse et le groupe de veuves de la paroisse. Celui-ci prend conscience de la force de leur prière et de leur jeûne, pour la conversion des jeunes de la paroisse. Et peu à peu, les grâces se déversent… La Providence est à l’œuvre. Une dizaine d’années plus tard, le Frère Edmond Nayrolles, directeur de l’école des Francs-Bourgeois, auprès de ce même prêtre, devenu aumônier de l’établissement : « Que pouvons-nous faire pour convertir cette jeunesse ? Nous leur offrons des célébrations, une catéchèse, des retraites… Rien n’y fait. Pas de souffle. » La question reste en suspens, quand, quelques mois plus tard, le 31 janvier 1992 – jour de la Saint Jean-Bosco, patron de la jeunesse – une jeune femme demande à ce prêtre ce qu’elle peut faire pour servir davantage l’Église. Les pièces du puzzle invisible se mettent en ordre : des femmes – auxiliaires des grâces divines –, des jeunes – à conduire vers Dieu –, la prière et la pénitence – moyens privilégiés d’atteindre ce but.
Les choses s’accélèrent. Le surlendemain, 2 février, le nom de Mater Amoris apparaît comme une évidence – elle n’a jamais été invoquée sous ce nom-là –, au chevet de Notre-Dame. Le 19 mars, fête de saint Joseph, les statuts sont rédigés par un groupe de mères. Et le 25 mars, jour de l’Annonciation, un tract expliquant le but et les conditions de l’œuvre est publié et diffusé. Les adhésions ne tardent pas à arriver. L’œuvre est née.
30 ans plus tard, plus de 1 500 personnes sont engagées. Leur prière a porté des fruits en abondance auprès des jeunes : conversions, sacrements, camps, retraites de jeunes, mariages, familles nombreuses, jeunes engagés dans la cité, les médias… Un de ses fruits les plus récents et visibles : le foyer d’étudiants Jean Bosco, à Paris, qui est devenu le centre de cette œuvre et abrite le sanctuaire dédié à Mater Amoris, dans une ancienne maison des Petites Sœurs des Pauvres.
Une « conquête »
Domitille Prosche, 20 ans, y réside depuis trois ans et témoigne : « Quand je suis arrivée au foyer, en découvrant que des milliers de personnes s’engagent à prier pour nous, j’ai eu la sensation que je ne serais plus livrée à moi-même… » Même constat chez Maxime, 25 ans, en huitième année d’études : « C’est presque vertigineux, cela nous engage et nous donne de la force ! » Et de la force, les étudiants en ont besoin, comme le confie le jeune homme : « Je pense que je suis une conquête de l’œuvre Mater Amoris ! En effet, quand on est étudiant à Paris, livré à soi-même, c’est très difficile de garder un mode de vie sain, avec une vie de foi solide, si on n’a pas de soutien spirituel… » Un soutien dont il semble avoir pleinement bénéficié, puisqu’il a pris, à son tour, des responsabilités au sein de ce foyer depuis un an, comme le font certains étudiants plus âgés. Pour cela, il a ressenti le besoin de s’engager lui-même dans Mater Amoris : « Quand on a un rôle auprès des jeunes, on a un devoir d’exemplarité, en raison de l’influence que l’on exerce sur leur construction. Pour cela, il est nécessaire d’être enraciné dans une vie de prière. »
Un engagement accessible
Mères, grands-mères, amies de la jeunesse, éducatrices, ainsi que des prêtres et des hommes, soucieux de la sanctification et de l’avenir de la jeunesse, tous prennent le même engagement : participer à l’Eucharistie – en dehors du dimanche – ou faire vingt minutes d’adoration, une fois par semaine ; prier la Vierge Marie, Mère de l’Amour, par un chapelet chaque semaine ; offrir une souffrance, une épreuve, ou faire un sacrifice ou une pénitence, sans participation financière. « Je le fais pour les jeunes dont je suis responsable, pour qu’ils reçoivent les grâces nécessaires à leur épanouissement. Et pour moi-même, confie Maxime. J’apprécie cet engagement intime et très accessible. C’est facile de s’y tenir. Cela fait partie des petits pas de la vie spirituelle qui produisent, à la fin, de grandes marches ! »
Enfin, si l’engagement est pris pour les jeunes, il porte aussi celui qui s’engage, comme en témoigne Huguette Peirs, ancienne Surintendante de la Maison d’éducation de la Légion d’honneur, mère et grand-mère, et membre de Mater Amoris : « Ce qui m’a le plus interpellée c’est le soutien aux enfants et aux jeunes. Je trouve cette œuvre pleine de sens. Et cela m’encourage aussi à prendre chaque jour un petit moment pour me poser et prier. C’est une approche originale, qui rend la religion très proche et concrète. Dans le monde actuel, il est indispensable de soutenir la jeunesse, pour qu’elle trouve un refuge sous le manteau de Marie. Le bulletin mensuel est également un grand soutien spirituel et éducatif. »
Depuis 30 ans, l’œuvre continue de se développer sur les cinq continents et les mamans continuent de confier leurs intentions.
Pour adhérer à l’œuvre Mater Amoris, écrire au 23, rue de Varize – 75016 Paris