Mario Rajoy Chef du Gouvernement espagnol a décidé de quitter la présidence du PP qu’il contribua grandement à composer et conforter dans l’électorat espagnol.
Felipe Aznar ancien premier ministre du PP lui avait demandé en 2003 de prendre en main le mouvement des Populars qu’il mena jusqu’en 2018 jusqu’à ce jour de renoncement rendu public la semaine passée.
Le vieux lion gallego aura connu les avatars les plus difficiles et les victoires les plus nobles dans ce parcours de quarante ans de vie politique en Espagne.
Adulé par les uns, détesté par d’autres l’homme avait du relief, et de la force pour aller au combat et vaincre les adversités.
En 2004 et 2008, il perdit les élections, mais en 2011, en 2015 et 2016, il gagna à nouveau les scrutins contre les Socialistes qui demeuraient les adversaires des combats politiques de l’échiquier espagnol.
Selon toute probabilité le député Mario Rajoy renoncera également aux Cortès ayant décidé de quitter la scène de tous les mandats électifs, et sans doute appelé à d’autres fonctions pour l’heure non connues.
La sortie de Mario Rajoy ressemble à une page de la littérature antique d’un général ayant mené jusqu’à des victoires glorieuses des combats féériques, mais contraint devant l’adversité de devoir renoncer devant le destin conjuré par un adversaire jeune, ambitieux et armé pour le détrôner des assises les plus hautes de ses charges.
Le PP organisera selon ses Statuts deux consultations ce mois de juin courant auprès des affiliés du parti et des partenaires et soutiens du Mouvement Popular.
Au terme de ces deux convocations prochaines, on connaitra les choisis des deux collèges qui seront soumis au vote final avant la publication du nom du nouveau Président pour le début de l’été.
Des candidatures non officielles se font jour selon la règle, dans une part de confidentialité retenue, parmi lesquelles deux femmes de premier niveau au sein du parti ont laissé pencher leur disponibilité pour la charge si les adhérents et soutiens du PP les sollicitent en ce sens.
Mesdames Cospedal et Saenz de Santamaria sont dans les tablettes des postulantes.
Mais Mario Rajoy a décidé de ne désigner aucun dauphin pour sa succession.
Mario Rajoy a reçu ce jour les hommages rendus à sa mission de “Serviteur de l’Espagne”, du parti et des charges portées sur quarante ans de vie publique, sans interruption.
Elu gallego, Président de région, Député, Ministre, Chef de Gouvernement ont parfois cumulé dans sa vie le profil d’un homme passionné par la chose publique et l’Espagne, son pays d’origine et de coeur.
Les qualificatifs des discours prononcés à son endroit parlent “de grandeur d’âme de l’homme dévoué à ses fonctions et d’une loyauté sans borne.”
Deux traits de caractère de sa vie qu’il ne put malgré ses efforts imposer au sein du PP, laminé par la corruption et les affaires qui ont entraîné sa perte.
Mario Rajoy gagna aux dernières élections lors des votes aux législatives, aux régionales et aux européennes faisant du PP le premier parti politique espagnol.
Laminé par des conflits internes et la compétition rude que prépare désormais Ciudadanos, un allié improbable durement traité par Mario Rajoy en ce jour de sa “despedida”, l’homme laisse entrevoir que le temps qui viendra ouvrira des compétitions électives rudes lors des échéances de 2019, à nouveau pour les législatives, les autonomiques et les européennes qui répèteront l’histoire d’un passé encore présent dans la mémoire de sa longue carrière.
Sans savoir pour l’heure si les municipales seront anticipées ou comptées aux dates prévues.
L’avenir dira l’horizon du Parti Popular contraint à sa métamorphose mais comme dans le passé capable de se refaire une santé sous la houlette d’hommes comme Mario Rajoy dévoué à la charge de ses contraintes, pour la grandeur nationale et “l’orgullo de l’Espagne !”
