Marie médiatrice de notre prière - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Marie médiatrice de notre prière

Ce que de grands maîtres spirituels nous disent de la prière à Marie.
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Notre prière est portée par celle de la Mère de Dieu.

Notre prière est portée par celle de la Mère de Dieu.

Tout en nous enfantant à la vie de prière, Marie nous en offre lʼexemple le plus parfait : elle se confond, en quelque sorte, avec cette prière. Pur canal de la grâce dont elle est pleine, elle ne sʼoccupe que de ses enfants, que de leur donner ce quʼelle reçoit, sʼoubliant totalement elle-même, ne se rendant même pas compte quʼelle prie.

Aucune complaisance

Si bien que, comme l’explique Jean-Nicolas Grou (1731-1803) : « Son oraison est une oraison de pure foi ; elle ignore tellement ce qui sʼy passe, quʼelle ne se permet pas même dʼy réfléchir. Plus de recueillement sensible ; plus de présence de Dieu goûtée et aperçue. Elle prie toujours, mais simplement de cœur, et presque sans aucun acte distinct ; rien de remarquable, même pour elle, dans ses exercices de dévotion. Les autres femmes qui la fréquentaient, ne voyaient rien en elle qui les frappât, ni qui leur fît dire : « Voilà une femme dʼune piété extraordinaire ! »

Si Marie eût été capable de quelque complaisance dʼamour-propre, elle se serait complu en cette vie commune, qui la confondait avec la foule. Dans son travail qui était presque continuel, elle ne perdait ni la présence de Dieu, ni la paix du cœur » (Lʼintérieur de Jésus et de Marie, II, XXVIII).

Elle a aimé d’un amour tranquille

Certaines représentations indiscrètes de Marie, un peu trop dans les nuages, risquent de nous faire oublier cette normalité maternelle de Marie et cette simplicité de la prière : le surnaturel ne change pas le naturel, mais le rend transparent à la grâce.

Cʼest pourquoi saint François de Sales (1567-1622) affirme : « On ne remarque point de ravissements ni dʼextases en la vie de Marie, parce que ses ravissements ont été continuels ; elle a aimé dʼun amour toujours fort, toujours ardent, mais tranquille, mais accompagné dʼune grande paix. Et si bien cet amour allait sans cesse croissant, cet accroissement ne se faisait point par secousses ni élans, mais, comme un doux fleuve, elle allait toujours coulant, et presque imperceptiblement, du côté de cette union tant désirée de son âme avec la divine Bonté » (Sermon pour la fête de lʼAssomption).

Marie donne la divinité de Jésus

Parce que Marie est mère de lʼunique médiateur, notre prière est « portée » par celle de Marie, ce qui définit son rôle de médiatrice. Elle ne sʼajoute pas à son Fils, elle lui donne son humanité, en même temps quʼelle nous donne sa divinité. « Il nous faut un médiateur, pour arriver au Médiateur, défend saint Bernard (1090-1153) et je nʼen vois pas de plus utile que Marie…

Pourquoi la faiblesse humaine craindrait-elle de sʼapprocher de Marie ? Il nʼy a rien dʼaustère, rien de terrible en elle, elle est toute douceur et ne nous offre à tous que le lait et la laine. Parcourez attentivement toute la suite de lʼhistoire évangélique, et si vous trouvez en Marie un mot de reproche, une seule parole dure, la plus petite marque dʼindignation, je veux bien que vous la soupçonniez pour le reste, et que vous ayez peur dʼapprocher dʼelle.

Mais au contraire, si vous la trouvez en toute occasion, comme vous la trouverez en effet, plutôt pleine de grâce et de bonté, remplie de miséricorde et de douceur, rendez-en grâce à celui qui, dans son infiniment douce miséricorde, vous a donné une médiatrice telle que vous nʼayez jamais rien à redouter en elle » (Sermon pour le dimanche dans lʼoctave de lʼAssomption, 1-2).