Marie-Françoise Baslez - France Catholique
Edit Template
Funérailles catholiques : un temps de conversion
Edit Template

Marie-Françoise Baslez

Copier le lien
Prêche de Saint Paul devant les athéniens. Eglise St-Paul à Lyon.

Prêche de Saint Paul devant les athéniens. Eglise St-Paul à Lyon.

© Fred de Noyelle / GODONG

Mercredi 2 février, avait lieu à l’église Saint-Dominique, à Paris, les obsèques de l’universitaire Marie-Françoise Baslez. Je tiens personnellement à saluer sa mémoire, parce que je l’ai connue alors qu’elle était encore étudiante, et que j’ai pu suivre par la suite sa carrière particulièrement brillante. À la fois comme professeur, mais aussi comme chercheuse, auteur de livres qui ont été autant d’événements. Son érudition considérable en avait fait une des meilleures spécialistes des relations entre hellénisme et judaïsme, ainsi que de l’émergence du christianisme.

La publication de son Saint Paul, en 1992, m’avait particulièrement retenu, car il s’agissait du livre d’un historienne, qui avait voulu restituer le personnage en son temps et dans sa culture primitive, sans laquelle on ne peut comprendre sa personnalité, mais aussi l’essor de sa pensée. Inutile de rappeler que la bibliographie de Paul de Tarse est considérable, mais Marie-Françoise Baslez apportait un éclairage vraiment nouveau. En insistant sur la formation hellénistique, acquise dans son milieu familial et social à Tarse, l’historienne nous permettait de saisir à quel point l’apôtre apporte quelque chose de privilégié à l’heure de la première prédication chrétienne. Citoyen romain, il appartient à une élite et il est en mesure d’annoncer le Christ, qu’il a rencontré sur le chemin de Damas, à travers tout le bassin méditerranéen.

Dans d’autres ouvrages, Marie-Françoise Baslez nous a permis d’assister à la naissance de l’Église, au développement de ses communautés, à partir même des cellules familiales. En cette période de synode sur la synodalité, engagé par la volonté du pape François, j’avais manifesté l’intention d’interroger Marie-Françoise sur cette notion de synode, son apparition et son rôle aux origines du christianisme. Malheureusement, l’évolution de sa maladie m’en a empêché. Je veux saluer en elle la belle alliance de solides convictions et de l’érudition la plus enrichissante.