Il y a longtemps que Senlis n’avait été à pareille fête. Sans doute pas depuis 1987 où, pour célébrer le Millénaire capétien, avait été érigé à l’entrée de la ville, dans la liesse d’une fête médiévale, un monument rappelant que c’est en cette cité, qu’à l’invitation de l’évêque Adalbéron, les grands du Royaume avaient, en 987, proclamé Roi le Duc des Francs, Hugues Capet. Et c’est justement en souvenir de cet illustre précédent que son héritier, le Prince Jean d’Orléans, Duc de Vendôme, avait choisi Senlis en ce 2 mai pour s’unir religieusement avec Mlle Philomena de Tornos y Steinhart.
Depuis tôt le matin, une foule dense de curieux et de sympathisants avait pris position devant la cathédrale avec une meute de journalistes, afin de voir passer les futurs époux et leurs familles ainsi que les représentants dépêchés par la République, au premier rang desquels Rachida Dati, garde des Sceaux et ministre de la justice, qui avait déjà marié civilement le Prince et sa fiancée le 19 mars dernier à Paris. Pas de têtes couronnées dans l’assistance, mais des têtes couronnables, comme celle de la Princesse Astrid, future Reine des Belges. Seule ombre au tableau, l’annonce faite par le Prince Eudes, frère du marié, de l’absence de leur mère, la Duchesse de Montpensier, contrainte à une hospitalisation imprévue. Comme l’avait souhaité les mariés, la messe, célébrée par Monseigneur Rey, évêque de Toulon et Fréjus, a été simple et solennelle à la fois. Dans son homélie, Monseigneur Brizard, directeur de l’OEuvre d’Orient, qui a également reçu le consentement des époux, inspiré par le texte de l’Evangile, n’a pas hésité à comparer Senlis à Cana, là ou Jésus, à l’occasion d’un mariage et à la demande de sa mère, accomplit son premier miracle. A la réception donnée à l’issue dans les jardins du Logis, stimulé par cette nouvelle notoriété, le maire n’a pas hésité, devant un parterre conquis, à déclarer en substance: « Maire républicain, je n’ai aucune gêne en ce début mai, mois de la Vierge Marie, à voir refleurir à Senlis les lys de France ». Dans sa réponse, loin des considérations historiques et politiques, le Prince s’est contenté de dire ce que chacun pouvait déjà lire sur son visage épanoui, à savoir qu’il était tout simplement heureux.
Les nombreux invités de ces noces vraiment royales se sont ensuite rendus à Chantilly où, sur l’hippodrome, avait été dressée, face au château des Condé, une immense salle à manger. Avec les messieurs en jaquette et les dames à chapeau, flottait dans l’air comme un doux parfum de course à Ascot. Après les hommages rendus par un équipage de chasse à courre, rappelant que les Orléans, comme tous les Bourbons qu’ils sont aussi, nourrissent pour la chasse une passion jamais démentie, les convives ont pu s’attabler pour déguster le repas préparé à leur intention par un chef qui, soucieux d’honorer les ascendances des nouveaux époux, avait mêlé poulet de Bresse, tuile espagnole et forêt blanche autrichienne, sans oublier bien sûr, en ce lieu, l’incontournable crème Chantilly mais la vraie, ni trop compacte ni trop vaporeuse. Pour clore cette journée, un spectacle équestre rappelant les grandes heures du château est venu apporter la touche de séduction finale. Moment émouvant aussi quand le Prince a entraîné avec son épouse ses frère et soeur handicapés, François et Blanche, pour un tour d’honneur improvisé dans une petite carriole tiré par de fringuants poneys.
Le Duc et la Duchesse de Vendôme se sont aussi prêtés, avec beaucoup de patience et de spontanéité, marque des princes authentiques, aux nombreuses sollicitations des photographes et des personnes présentes qui voulaient saluer les nouveaux époux. S’adressant à la jeune Princesse, une dame lui a déclaré: « Merci d’avoir redonné le sourire à notre Prince » et celle-ci de répondre « C’est le plus beau compliment que l’on puisse me faire » avec une fraîcheur à désarmer toutes les résistances.
Bien sûr, cette journée n’a pas effacé les effets de la crise économique ni éloigné le spectre de la pandémie grippale, mais pour ceux qui quittaient à regret le champ de course nimbé de la douce lumière du soleil couchant, il n’était pas indifférent de savoir que le Prince de France avait choisi pour partager sa vie et son destin une Princesse de coeur.
Fabrice de CHANCEUIL © Acip
L’article des Manants du roi (photos et films) :
http://www.lesmanantsduroi.com/articles2/article1163.php
http://www.lesmanantsduroi.com/articles2/article1230.php
http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/journal/index.php?dep=41&num=1212119
L’article de Stéphane Bern dans Le Figaro
L’article de Jean Sevillia dans Le Figaro
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2009/05/02/01006-20090502ARTFIG00557–un-prince-francais-.php
Voir de nombreuses photos et des clips vidéo sur le site Revue de Presse Royale :
http://archivesgotha.chez-alice.fr/membres.htm
http://www.isifa.com/result_ed.php?pagenum=1&search_id=740646
http://www.sipausa.com/ximagi/search.php?assignment_id=6488#page=0&view=gallery&key=
http://www.sipausa.com/ximagi/search.php?sort=celeb&assignment_id=6495#page=0&view=gallery&key=
http://www.sipausa.com/ximagi/search.php?sort=celeb&assignment_id=6490#page=0&view=gallery&key=
http://members.boardhost.com/royalinsight/msg/1241978481.html
http://www.royaltyguide.nl/special/2009-05-02%20wedding%20Jean-Philomena.htm