J’y va-t’y ? J’y va-t’y pas ?
Où ? Dans la rue, le 26 mai, aux côtés des vrais opposants au factum indigeste, dangereux et incohérent de la loi Taubira sur le prétendu « mariage pour tous ».
Qui ? Les gens de l’appareil politique de l’UMP, déjà qualifiés d’ « Union pour la machine à perdre » face au bunker idéologique de l’Etat-PS. Désormais, on ne compte plus les hésitants et les tire-au-flanc parmi les gros bonnets de cette formation politique « libérale »: ce sont les héritiers désoeuvrés du chantier inachevé de l’échafaudage du trio Chirac-Balladur-Sarkozy, lui-même sorti des vestiges d’un giscardisme déliquescent avec des petites croix de Lorraine en carton-pâte délavé pour capter les voix d’un électorat conservateur vaguement nostalgique de l’époque gaullo-pompidolienne. A court d’idées, cette chorale asthmatique manque de souffle, et ne peut que constater en gémissant l’enlisement croissant de l’équipe de François Hollande et les délires idéologiques du PS.
Après s’être déchirés publiquement l’automne et l’hiver dernier, les deux têtes d’affiche de l’UMP, Copé et Fillon, ne s’entendent désormais que pour tenir un discours frileux et défaitiste, parlant à mi-voix d’une « réécriture » du texte de Mme Taubira sur la filiation et les droits de l’enfant, là où on pourrait encore dire « Non, c’est impossible, car c’est impensable »…
Et M. Fillon, ex-Premier ministre, qui s’est déjà porté candidat à la Présidence de la République – c’est presque un non-événement à quatre ans de l’échéance de 2017 – ne veut toujours pas prendre le risque de manifester physiquement dans Paris… La dérobade serait-elle devenue l’attitude idéale des futurs chefs d’Etat en France ? A force de déserter les combats de civilisation les plus fondamentaux, on risque de ne plus pouvoir présider qu’un « No man’s land »…
Quant aux vrais représentants d’un peuple réfractaire aux faux compromis qui ne sont que compromissions, aux tenants de la résistance morale et spirituelle, on les trouvera dans la rue dimanche prochain, le 26 mai, quelle que soit la météo des girouettes. On les trouve déjà, sur un plan métapolitique, parmi les jeunes « veilleurs » qui sauvent l’honneur vacillant d’un pays en crise, en faisant ce qu’on ne fait plus depuis longtemps dans la « classe politique » : méditer, réfléchir à un avenir humain, apprendre à dire « Non » aux forces du Néant en s’y opposant sans violence mais avec une vraie force intérieure. Et même s’il y avait moins de partisans de la vie, de la famille et de l’avenir le 26 mai prochain ?
Ce sont les minorités qui font l’Histoire, et pas les moutons de Panurge, ni leurs bergers pervertis ! Et ensuite, les peuples suivent ceux qu’ils ont décidé d’estimer pour leur idéal et leur désintéressement, au lieu d’élire perpétuellement des petits carriéristes versatiles. Et alors, le Bien commun peut l’emporter sur la démagogie délétère et l’opportunisme myope.