En ce moment, une annonce pour un nouveau modèle de voiture passe à la télévision italienne. Avant de présenter la voiture, la publicité montre des préservatifs masculins colorés qui flottent, suivis par des pilules contraceptives tout aussi colorées, et la phrase : « papa dit condom, maman dit la pilule et je dis surprise, surprise. » A ce moment, la publicité montre un bébé qui rit.
Cela veut-il dire que le bébé est un « accident » causé par le fait de ne pas avoir suivi les recommandations de maman et papa d’utiliser la pilule ou le condom, ou que ni l’un ni l’autre n’a empêché la grossesse, ou que le bébé est le résultat de la liberté d’exprimer un désir sexuel ?
La publicité continue : « la musique punk dit anarchie et la musique pop dit danse, et je dis liberté. » Elle conclut par la liberté de choisir la nouvelle voiture. La seule association semble être entre la liberté de choisir le condom ou la pilule et la liberté de choisir un modèle particulier de voiture.
Bien que ce soit une publicité de très mauvaise qualité, ce n’est pas un mauvais reflet de notre chaos moral contemporain. Il est choquant de voir les préservatifs colorés qui flottent et les petites pilules colorées, et plus choquant de réaliser que ce que montre cette publicité italienne pour une voiture est que ces jours-ci les parents sont les premiers promoteurs de l’amour libre et contraceptif parmi leurs enfants célibataires.
Où est passée la famille et ses valeurs habituelles dans une culture post-Vatican II et post-Humanae Vitae ? Ce qui soulève encore une autre question : les enfants du millénaire, en particulier les femmes, suivent-ils les recommandations de leurs parents quand ils choisissent la contraception ?
Selon une étude réalisée en 2016-2017 auprès de 9 000 femmes de neuf pays, « Les femmes et la contraception : des baby-boomers aux millénaires –quelque chose a-t-il vraiment changé, » les millénaires choisissent les mêmes contraceptifs que leurs mères Baby-boomers , bien que « les millénaires ne sachent pas grand-chose sur les effets à long terme des contraceptifs. Et environ 70 pour cent de ces femmes qui utilisent ou n’utilisent pas la contraception à long terme disent qu’elles ne comprennent pas comment ces produits fonctionnent vraiment, tandis que 50 pour cent des baby-boomers ( entre 50 et 65 ans) disaient qu’ils savaient comment le stérilet contraceptif fonctionnait. »
La sagesse conventionnelle dit que les millénaires sont élevés et formés pour être des penseurs critiques indépendants, des chercheurs actifs de nouvelles et d’informations. Pourtant ils ne sont pas conscients des risques de la culture post-moderne, y compris les risques pour la santé liés à la contraception artificielle. Selon l’étude mentionnée ci-dessus, les millénaires ne sont pas très actifs dans le choix des contraceptifs. Ils font les mêmes choix que leurs mères dans les années 1970 et montrent peu d’intérêt pour d’autres options. Comme le dit un prestataire de santé, ils ne sont pas ouverts au « dialogue contraceptif ».
Pourquoi les millénaires sont-ils bloqués dans les années soixante-dix ? Les mères n’ont pas toujours raison – comme les millénaires sont trop heureux de croire pour d’autres sujets. Qu’est-ce qui ne va pas dans ce tableau ?
D’abord, l’utilisation illimitée de la contraception par deux générations de femmes – les baby boomers et les millénaires – nous en disent long sur l’état de la famille, du mariage, du sexe libre, de la cohabitation, et plus généralement sur notre chaos moral actuel. Evidemment, la famille ne parvient pas à enseigner aux millénaires le mystère du corps et l’amour conjugal, ce que St Jean Paul II appelle une « anthropologie adéquate » qui voit l’homme comme une image de Dieu. Comme l’archevêque de Denver Samuel J. Aquila l’a écrit récemment dans sa lettre pastorale, Splendor of love/La splendeur de l’amour, c’est dans la famille et par les parents, que « nous apprenons le sens de notre corps et l’appel à donner de nous-mêmes, c’est à-dire le sens conjugal du corps . » Il n’y a pas de substitut pour la famille comme premier éducateur et évangélisateur dans la société.
Deuxièmement, il est surprenant que les enfants du millénaire choisissent de ne pas s’informer (en dépit des heures qu’ils passent à regarder Internet) sur les effets à long terme des contraceptifs artificiels et de leur vrai mode d’action. Une étude dans The New England Journal of Medicine a suivi 1,8 million de femmes pendant plus de 10 ans. Elle a constaté que le risque de cancer du sein était « plus élevé chez les femmes qui utilisaient couramment ou qui avaient utilisé récemment des contraceptifs hormonaux contemporains que chez les femmes qui n’avaient jamais utilisé de contraceptifs hormonaux. »
Il y a cinquante ans, l’encyclique prophétique Humanae Vitae de Paul VI prédisait l’avènement de « l’infidélité maritale et un abaissement général des normes morales, » la destruction de la famille, et la diminution de « la révérence due aux femmes. »
Depuis, elle est devenue l’« évangile de la sexualité » où l’enseignement de l’Eglise sur ce sujet est expliqué clairement et succinctement. Cependant, peu de catholiques vivent selon ses principes. Je me demande souvent combien de catholiques – Baby-boomers et millénaires – l’ont lue ou même la connaissent ainsi que l’emploi moral du Planning Familial Naturel (PFN).
En 1993, à l’occasion du 25e anniversaire d’Humanae Vitae, Mère Teresa s’est adressée à une foule de milliers de personnes assemblées à Omaha, au Nebraska :
J’espère que nous sommes devenus plus forts dans notre conviction que d’écouter l’Eglise, c’est écouter Jésus Lui-même. Humanae Vitae exprime clairement l’esprit et la volonté de Dieu au sujet du mariage. Elle nous rappelle la beauté de l’amour conjugal dans le plan de Dieu comme une expression du don de soi total et nous aide à accepter l’enfant comme le fruit de cet amour. L’enfant est un cadeau de naissance de Dieu à la famille. La contraception ne peut pas être l’expression d’un don de soi total parce que dans la contraception, on se fait quelque chose à soi-même pour détruire le pouvoir de concevoir un enfant. La contraception est un « oui » à l’égoïsme et un « non » à l’amour vrai parce que la contraception est quelque chose qu’on se fait à soi-même, qui attire l’attention sur soi-même.
Mère Teresa parlait de son expérience de l’enseignement du PFN parmi les plus pauvres des pauvres en Inde. Elle était convaincue qu’on n’avait pas besoin de la pilule parce qu’il y avait une alternative naturelle authentique, fondée sur une connaissance profonde du corps associée à la vertu de maîtrise de soi qui avait prouvé qu’elle renforçait l’amour conjugal et la fidélité.
Mère Teresa et Paul VI résistaient à la culture populaire, et ne s’y conformaient pas. Ils cherchaient la volonté de Dieu quant à ce qui est bon, agréable et parfait (Romains 12.2). Et ils avaient parfaitement raison. Leurs conseils valent la peine d’être explorés – et suivis.
Maman n’a pas toujours raison. Notre Mère l’Eglise, si.
Le mercredi 7 mars 2018
Source : https://www.thecatholicthing.org/2018/03/07/mom-is-not-always-right-mother-church-is/
Image : Le Saint Père salue une sainte mère (le pape Bl. Paul VI et Mère Teresa, le 6 mai 1978)