Malaise dans la civilisation - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Malaise dans la civilisation

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© GodefroyParis / CC by-sa

Les élections, présidentielles ou législatives, sont destinées à donner au pays les moyens d’être gouverné. Mais elles sont aussi l’occasion d’une radiographie de la société française. Sans doute convient-il, pour cela, d’avoir recours à des sociologues spécialistes de géographie humaine pour décrypter, derrière les chiffres, les réalités de terrain. Ainsi, il apparaît que la composition du pays a changé de façon très sensible en ce début du XXIe siècle. L’effacement des anciennes formations politiques – à droite les Républicains, à gauche le Parti socialiste – au profit du Rassemblement national et des Insoumis, n’est pas seulement, comme l’on dit, le signe d’une évolution vers les extrêmes. Il renvoie aussi à de véritables mutations anthropologiques.

En 2019, Jérôme Fourquet montrait dans L’archipel français que l’effondrement de la pratique religieuse avait déterminé un changement de civilisation, sensible ne serait-ce que par le changement des prénoms – ceux à consonance musulmane prenant la place de ceux à consonance chrétienne, avec la quasi-disparition du vocable de Marie. Parallèlement, l’effondrement de l’univers communiste signifiait la fin d’un environnement social fortement structuré.

La France « périphérique »

Mais un autre type d’analyse mené par le géographe Christophe Guilluy a mis en évidence l’existence d’une France périphérique, se distinguant de celle des grandes métropoles caractérisées par leur insertion dans les flux économiques de la mondialisation. Emmanuel Macron rassemblerait autour de lui cet univers des grandes métropoles, ainsi que ceux attachés à une conception libérale de l’économie – notamment les retraités. Marine Le Pen serait la porte-voix de cette France périphérique, en concurrence avec Jean-Luc Mélenchon, ce dernier étant à l’intersection de courants plus divers, qui ne trouvent leur cohérence que dans une véhémence oppositionnelle. On doit noter aussi qu’au premier tour de la présidentielle, Mélenchon a bénéficié de près de 70 % des suffrages de l’électorat musulman.

Oui, en quelques décennies, la France a changé. Faut-il en déduire que le changement de civilisation qui en résulte est facilement déchiffrable ? La querelle actuelle sur le « grand remplacement » montre assez que nous ne sommes pas près de conclure à des projections définitives.

Le défi missionnaire

En ce qui concerne les chrétiens, le défi missionnaire qu’impose cette période de bouleversement est donc lié à un « malaise dans la civilisation ». Que peut être une France post chrétienne ? Aucun indice ne montre que le christianisme puisse être remplacé par une source équivalente d’inspiration.

C’est d’ailleurs la grande leçon qui résulte de l’émotion considérable provoquée par l’incendie de Notre-Dame de Paris. Quelque chose a brusquement changé dans notre climat, ne serait-ce qu’à l’égard des prêtres qui étaient souvent insultés dans les rues et à qui on montre désormais meilleur visage. Ce n’était pas seulement le glas qui résonnait pour Notre-Dame, mais une interrogation sur notre identité profonde.