Ces derniers temps, Emmanuel Macron a multiplié les déclarations iconoclastes sur les grands tabous de la culture socialiste de l’après 81, le temps de travail, le statut des fonctionnaires, le marché du travail, et puis récemment, l’impôt sur la fortune, le fameux ISF… Tout cela juste après s’être déclaré « en marche », comme le mouvement politique qui, avec ses initiales, porte désormais ses ambitions nationales à peine dissimulées, à lui Macron l’électron libre du gouvernement Hollande… Macron, un élément non-conformiste, dérangeant, dangereusement hérétique du point de vue du Credo étatique de l’Etat-PS… Macron, un jeune ambitieux plein de talent, au physique avantageux et à l’aisance déconcertante qui fait de l’ombre à beaucoup de gens autour de lui… Macron qui parle déjà de rassembler bien au-delà d’une Gauche en morceaux, quitte à faire blêmir à la fois Valls et Juppé, dont les étoiles semblent déjà ternies devant cet astre à l’essor naissant… Décidément, non, comme il l’a déclaré à la Presse régionale, le jeune Rastignac de Bercy ne se sent pas, mais pas du tout « l’obligé » de François Hollande… Mais ses prises de position successives ont provoqué une telle exaspération chez les socialistes que ceux-ci en viendraient presque à prévoir d’installer nuitamment une guillotine à la veille du prochain Conseil des ministres. Et cette fois, Hollande a signifié à son jeune ministre de l’Economie qu’il avait dépassé les bornes en se positionnant ainsi.
Denis LENSEL