Au lendemain du grand meeting pré-électoral organisé par Emmanuel Macron à la Salle de la Mutualité à son usage personnel, les socialistes de l’Etat-PS ne décolèrent pas : cet insolent ministre de l’économie au visage de Rastignac que leur gouvernement a chauffé en son sein ne cache plus guère son ambition personnelle de présidentiable. Il oublie qu’il doit rester un « représentant du peuple », s’écrie le Premier ministre Manuel Valls du ton d’un procureur. Macron est accusé de manquer de loyauté et d’oublier que le Parti socialiste est LE parti du peuple, et que toute autre orientation est suspecte de cette grave hérésie contemporaine, le « populisme », une hérésie d’autant plus grave qu’elle n’a pas de contenu précis, et qu’elle peut être reprochée à beaucoup de citoyens.
Mais en ce jour de fête nationale, vu comme entouré de chefs d’entreprise, de managers et de faiseurs d’opinion, le jeune Macron est également vilipendé par les hiérarques socialistes comme « la caricature d’un système de reproduction des élites », et désigné ainsi à la vindicte populaire des derniers bataillons formés dans la France hollandiste. Ah, ça ira, ça ira, ça ira…
