Le discours prononcé par le président de la République au Panthéon, à la date symbolique du 4 septembre1, s’inscrivait dans une pleine actualité, alors même qu’il évoquait l’être historique de la France, donc son existence dans la durée. On se souviendra notamment de son affirmation : « La République ne déboulonne pas de statues, car on ne choisit pas simplement une part de l’histoire. Car on ne choisit pas une part de la France, on choisit la France. » Voilà qui avait une allure gaulienne. N’est-ce pas le général qui, prenant possession de l’Élysée, ne craignait pas de rappeler « depuis 1000 ans, l’État français ». Dans la terminologie gaulienne, la République ne renvoyait pas à un contenu idéologique, elle signifiait une continuité historique à travers les âges.
Mais du même coup, Emmanuel Macron semblait prendre quelques distances avec une des affirmations hasardeuse, et disons-le malheureuse, de sa campagne présidentielle : « Il n’y a pas de culture française. » Si, il y a une culture française, qui s’affirme d’abord dans le génie d’une langue. C’est à juste titre que le président s’est référé à l’ordonnance de Villers-Cotterêts de François Ier du 1er août 1539. C’est cette ordonnance royale qui a fixé définitivement le français comme langue du droit et de l’administration, à la place du latin et des langues régionales.
Emmanuel Macron a fustigé le séparatisme, contre lequel une loi est préparée par Marlène Schiappa et Gérald Darmanin. Peut-on parler de retour à l’idée d’assimilation à une culture commune, condition de l’unité nationale ?
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 7 septembre 2020.
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